Dans un vibrant discours prononcé à la sixième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement au Kenya jeudi dernier, le chef de l’Etat M. Ismail Omar Guelleh a déclaré : « il est important de préserver et de renforcer le multilatéralisme afin de relever les différents défis auxquels nous sommes confrontés. Aucune nation ne peut résoudre seule des problèmes d’une ampleur mondiale. Seul un multilatéralisme reformé et renforcé sera en mesure de faire face aux défis auxquels l’humanité est confrontée.  Nous vous reproduisons ci-dessous l’intégralité de l’intervention du Président de la République.

Je voudrais, de prime abord, remercier le Président Ruto et le peuple kenyan pour l’accueil chaleureux qui a été réservé à ma délégation depuis notre arrivée dans cette belle ville de Nairobi. Ensuite, permettez-moi d’adresser mes vives félicitations au président de la conférence qui vient d’être élu.  Mes remerciements s’adressent, également, au Secrétariat de l’ONU Environnement pour avoir travaillé avec abnégation en vue du bon déroulement de nos réunions.

Notre monde fait face à de nombreux défis environnementaux notamment , le changement climatique, la perte de la nature et de la biodiversité, et la pollution, sans oublier la désertification, la dégradation des terres et des sols, la sécheresse et la déforestation.

Nul besoin de réitérer que la plus grande menace est manifestement le changement climatique. Les causes du réchauffement global sont connues. Elles sont rappelées constamment au sein de nos foras ; elles ont expliquées et prouvées scientifiquement.

Face à la crise climatique, l’inaction n’est pas une option car elle détruit la crédibilité et la solidité du multilatéralisme et du système international. En effet, après maintes accords et engagements, les financements multilatéraux restent en deçà de nos besoins d’adaptation et d’atténuation au changement climatique qui sont de plus en plus considérables. Nous devons agir maintenant, avec détermination et ambition, si nous voulons atténuer les effets du changement climatique et construire un avenir durable pour tous.

En dépit de notre contribution marginale au réchauffement global, Djibouti, s’est résolument engagé dans un développement sobre en carbone en mettant en œuvre des projets d’énergies solaires, éoliennes et géothermiques. Nous avons également mis en place l’interconnexion électrique avec l’Éthiopie afin d’importer l’hydroélectricité. Nous avons aussi créé un Observatoire régional du changement climatique.

Le deuxième défi auquel le monde est confronté, Monsieur le Président, est celui de la perte de la biodiversité. La biodiversité est bien plus qu’une simple collection d’espèces vivantes ; c’est le fondement même de notre existence. Des forêts luxuriantes aux vastes océans, chaque écosystème abrite une diversité d’êtres vivants interconnectés, jouant un rôle vital dans le maintien de l’équilibre écologique.

Les activités humaines irresponsables, telles que la déforestation, l’urbanisation incontrôlée, la pollution et l’exploitation excessive des ressources naturelles, compromettent l’intégrité de nos écosystèmes et mettent en péril la survie de nombreuses espèces. Nous sommes les témoins des conséquences dévastatrices de cette destruction : la disparition accélérée d’espèces animales et végétales, la dégradation des habitats naturels, et les perturbations croissantes dans les cycles écologiques.  A cet effet, Djibouti a adopté un arsenal juridique conséquent. Nous avons aussi créé plusieurs aires protégées et mené des actions de reboisement. La mobilisation des ressources financières internationales est indispensable pour mener des actions durables en faveur de la biodiversité.

Enfin, la pollution plastique affecte maintenant tous les océans de la planète, menaçant les écosystèmes marins qui sont indispensables pour le développement de la pèche et du tourisme. Ce fléau est d’une telle ampleur que seul un effort mondial permettra de résoudre ce problème. Nous espérons, à cet égard, qu’un accord international sur le plastique sera prochainement adopté.

Les conséquences de ces défis environnementaux, se font sentir de manière significative, entraînant des impacts irréversibles pour les êtres humains et les animaux. Ces enjeux non seulement compromettent les progrès de développement obtenus avec peine en particulier en Afrique, mais entravent également nos initiatives globales visant à réaliser les objectifs de développement durable.

Pour conclure, il est important de préserver et de renforcer le multilatéralisme afin de relever les différents défis auxquels nous sommes confrontés.

Aucune nation ne peut résoudre seule des problèmes d’une ampleur mondiale. Seul un multilatéralisme reformé et renforcé sera en mesure de faire face aux défis auxquels l’humanité est confrontée.  Nous souhaitons, à ce titre, que cette sixième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement adopte des décisions renforçant le multilatéralisme dans le domaine de l’environnement.