Dans une allocution prononcée lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence internationale de Djibouti sur le Climat et l’Environnement, le Président de la République M.Ismail Omar Guelleh a rappelé que ” le réchauffement de la planète est sans conteste la menace la plus importante à laquelle l’humanité est confrontée. C’est aujourd’hui un fait majeur que nous ne pouvons plus ignorer et dont l’ampleur s’est accélérée ces dernières années.
Les clignotants sont clairement au rouge et aucun pays n’est à l’abri». Nous vous reproduisons ci-dessous l’intégralité de l’intervention du chef de l’Etat.
Je tiens tout d’abord à remercier tous ceux, ici présents, qui ont répondu à notre invitation. Je salue la présence du président somalien SE Hassan Sheikh Mahamoud, celle du Président de la région PACA Renaud Muselier, les ministres représentants les présidents qui n’ont pas pu se déplacer, les chercheurs, les représentants de la société civile et les étudiants.
Mesdames et Messieurs, le réchauffement de la planète est sans conteste la menace la plus importante à laquelle l’humanité est confrontée. C’est aujourd’hui un fait majeur que nous ne pouvons plus ignorer et dont l’ampleur s’est accélérée ces dernières années. Les clignotants sont clairement au rouge et aucun pays n’est à l’abri.
Il est confirmé que l’utilisation de combustibles fossiles en est l’origine principale. Bien que faible émetteur de gaz à effets de serre, nous en subissons malheureusement les lourdes conséquences.
Les sécheresses, les inondations, la destruction des habitats, l’insécurité alimentaire, les problèmes de santé, les migrations voire les conflits accentuent la vulnérabilité des populations les plus fragiles et plus particulièrement dans les pays les plus pauvres.
Bien que l’Afrique contribue relativement peu au réchauffement global, plus de 180 millions de personnes en Afrique sub-saharienne pourraient mourir à cause du changement climatique d’ici à la fin du siècle. Actuellement et plus proche de nous la situation dans la corne de l’Afrique est alarmante car la survie de 10 millions de personnes est menacée par la sécheresse.
Faut-il encore le rappeler, à Djibouti, les périodes de sécheresses de 2008 à 2011 ont causé une perte de 177 millions de dollars soit 3.9% du PIB et affecté 120000 personnes soit 15% de la population. Economiquement parlant, les catastrophes naturelles affectent déjà plus 35.5% de notre économie. Nous poursuivons nos efforts à assister la population vulnérable en assurant leur sécurité alimentaire et sanitaire ainsi que leur bien-être. Nous avons d’ores et déjà pris nos responsabilités en matière d’atténuation des gaz à effet de serre en nous engageant dans notre vison 2035 pour une production d’énergie électrique basée entièrement sur le renouvelable. Pour confirmer cet engagement de réduire la République de Djibouti a construit en partenariat avec l’Ethiopie une ligne d’interconnexion pour exploiter l’énergie hydraulique propre des barrages depuis 2011.
De plus, à travers les nouvelles réformes du secteur de la production énergétique, Djibouti a entrepris des programmes fondés sur le partenariat public-privé. Ainsi, une nouvelle centrale éolienne de 60 MW installée au Goubhet va être connectée au réseau électrique nationale avant la fin de l’année grâce au nouveau poste électrique de l’EDD construit au Goubhet.
Par ailleurs, l’énergie solaire verra d’ici peu une nouvelle centrale solaire d’une capacité de 30 MW qui viendra renforcer le réseau électrique national en énergie renouvelable. Enfin, le pays a lancé plusieurs programmes d’exploration géothermique qui représentent un potentiel important qui devrait contribuer pleinement au passage aux énergies renouvelables.
Nous avons voulu aller encore plus loin en mettant au cœur de la problématique climat, la recherche et la connaissance scientifique. L’objectif étant de combler les lacunes en données climatiques, disposer d’une plateforme scientifique ouverte à la région et à l’international pour mieux orienter nos politiques d’atténuation et d’adaptation.
Dans ce cadre, nous avons procédé ce matin à l’inauguration de l’Observatoire Régional de Recherche pour l’Environnement et le Climat ; un observatoire aujourd’hui opérationnel disposant d’équipements de qualité avec un personnel technique et scientifique à la hauteur de défis. Je tiens à féliciter le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ainsi que le CERD pour avoir tenu nos engagements et pour le travail réalisé.
La tenue du sommet Changement Climatique et Recherche : le Chemin vers une adaptation et une résilience durable est étroitement liée à cet observatoire. Nous sommes très heureux d’avoir parmi nous, des décideurs politiques, des scientifiques, des experts, des techniciens, des personnalités du secteur privé, des bailleurs de fonds, des personnes de la société civile et des jeunes pour partager leur expérience et nous aider à mieux optimiser les travaux de l’ORREC au service de la région et du climat.
A la veille de la COP 27 à Sharm El Sheikh en Egypte ; COP qui cible la nécessité d’une transition juste, Djibouti est plus que jamais déterminé à prendre ses responsabilités.
Nous continuerons, à plaider pour ceux qui souffrent, à sensibiliser sur les dangers qui nous guettent, à défendre nos convictions sur la nécessité de plus de solidarité par le financement de pertes et dommages liés au réchauffement ; Nous continuerons à plaider pour plus de coopération et d’efficacité face au réchauffement climatique et ses conséquences sur le monde.
Mesdames et messieurs, sur ce, je déclare le sommet : changement Climatique et Recherche, « le chemin vers une adaptation et résilience durable», ouvert et vous remercie de votre attention.