Dans un discours prononcé à la COP 27,  à Charm El-Cheikh, en Egypte, le Président Ismail  Omar Guelleh a rappelé que dans sa Contribution Déterminée Nationale, Djibouti a pris l’engagement de réduire les émissions de CO2 de 40% à l’horizon 2030 par rapport au scénario de référence. Pour ce faire, nous avons mis en œuvre le projet d’interconnexion électrique avec l’Éthiopie qui a permis de réduire annuellement de plus de 150 kilos Tonne les émissions de CO2 du pays et initié plusieurs projets d’énergie géothermique, éolienne et solaire en vue de réduire de façon substantielle les émissions des gaz à effet de serre.

Nous vous reproduisons l’intégralité de l’intervention du chef de l’Etat.

Qu’il me soit, tout d’abord, permis de remercier le Président de la République arabe d’Egypte, S.E.M Abdel Fattah al-Sissi et le peuple égyptien pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé depuis notre arrivée dans cette belle cité de Charm El-Cheikh.

Mes remerciements s’adressent, ensuite, au nouveau Secrétaire Exécutif de la Convention, M. Simon Stiell, qui a pris les dispositions nécessaires afin de faciliter nos travaux durant cette conférence.

Permettez-moi, enfin, d’endosser pleinement les déclarations faites par le par le Président du Ghana au nom de l’Afrique ainsi que le Président de l’Argentine au nom du Groupe de G77 et de la Chine. Monsieur le Président, Le monde est aujourd’hui confronté à plusieurs défis, notamment le changement climatique, la perte de la biodiversité, la pollution de l’air, de l’eau et des sols ; le plus menaçant et le plus urgent étant, sans conteste, le réchauffement qui met en péril la survie de l’homme.

Ce constat nous est, sans cesse, rappelé par les nombreuses catastrophes dont nos populations sont régulièrement victimes. Ceci est triste car, malgré les nombreux sommets et décisions et engagements, nos actions restent en deçà du niveau d’urgence et de mobilisation exigées. Pire, la quantité émise des gaz à effet de serre continue d’augmenter et ses 4 conséquences avec. Et paradoxalement, l’Afrique, qui ne contribue que de façon marginale au réchauffement mondial, est la plus touchée par ce phénomène.

En ce qui nous concerne, la République de Djibouti, de part sa position géographique dans la zone intertropicale aride, est particulièrement est vulnérable aux risques induits par les changements climatiques tels que les inondations, les sécheresses et l’élévation du niveau de la mer. Ces risques se traduisent par la rareté de ressources en eau, l’érosion du sol et les dégâts sur les infrastructures. Les impacts de ces risques sont particulièrement préjudiciables pour le secteur de l’eau, de l’agriculture et de la santé publique à Djibouti. Pour cela, nous avons réalisé un projet d’adduction d’eau entre l’Éthiopie  et  Djibouti et un projet de dessalement de l’eau de mer permettant ainsi à notre capitale, pôle économique et démographique majeur, de s’affranchir des aléas du climat et renforcer la résilience de la population urbaine dans l’accès sécurisé aux ressources en eau. Djibouti a, également, construit plusieurs digues et barrages afin de protéger nos populations et nos infrastructures contre les inondations.

Dans sa Contribution Déterminée Nationale, Djibouti a pris l’engagement de réduire les émissions de CO2 de 40% à l’horizon 2030 par rapport au scénario de référence. Pour ce faire, nous avons mis en œuvre le projet d’interconnexion électrique avec l’Éthiopie qui a permis de réduire annuellement de plus de 150 kilos Tonne les émissions de CO2 du pays et initié plusieurs projets d’énergie géothermique, éolienne et solaire en vue de réduire de façon substantielle les émissions des gaz à effet de serre.Toujours dans le cadre de sa contribution à la lutte contre le changement climatique, il n’y a pas plus d’une semaine encore, Djibouti a organisé un Sommet Mondial sur la recherche sur le climat qui a permis aux chercheurs venus de différents pays d’échanger sur la problématique du changement climatique. C’est dans cet esprit que nous avons créé un Observatoire Régional sur le changement climatique qui permettra aux chercheurs africains de contribuer à une meilleure connaissance du dérèglement climatique. Compte tenu des nombreux engagements non contraignants, nous ne sommes pas surpris du peu de progrès  accomplis. C’est pourquoi, nous appelons à ce que la COP 27 adopte une décision contraignante reconnaissant les besoins et les circonstances spécifiques de l’Afrique. Nous rappelons aussi que l’accès à un financement additionnel et prévisible reste primordial pour mettre en œuvre les actions d’atténuation et d’adaptation. En conséquence, nous exhortons les pays développés à respecter leurs engagements de mobiliser 100 milliards de dollars par an.

Enfin, nous demandons que 50% de ce financement soit consacré à l’adaptation. Il est temps de passer des discours à l’action en réduisant de façon drastique les émissions des gaz à effet de serre et en mobilisant le financement nécessaire pour augmenter la résilience  des populations au changement climatique.