Le discours in extenso du Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed, prononcé à l’occasion de la réunion virtuelle de haut niveau entre les responsables du gouvernement djiboutien et le président du GAFIMOAN.

(( J’ai tenu personnellement à présider cette réunion pour marquer l’engagement de notre pays dans ce processus d’évaluation mutuelle et jeter les bases d’une coopération durable et fructueuse avec le Groupe d’action financière internationale ainsi qu’avec sa composante régionale, le GAFIMOAN, qui couvre notre pays.

Comme vous le savez,  la République de Djibouti située sur l’une des principales voies maritimes mondiales demeure un havre de paix et de stabilité, dans une région particulièrement troublée ou sévissent le terrorisme et d’autres formes de criminalité  transnationale organisées. Il était indispensable pour nous de mettre en place un cadre juridique et institutionnel pour prévenir et lutter contre le terrorisme ainsi que tous les autres crimes qui lui procurent les ressources nécessaires.

Au lendemain des attentats de 11 septembre 2001 et des résolutions du conseil de sécurité N° 1373 et N°1267 relatifs respectivement au financement du terrorisme et au régime des sanctions financières imposé à l’encontre de personnes physiques et morales associées à Al Qaïda, notre pays a adopté une série de lois dont les plus importantes sont la loi de 2001 complétée en 2011, portant sur le blanchiment des capitaux et la loi sur le financement du terrorisme.

Afin de mettre pleinement et effectivement en œuvre ce bouclier juridique, un cadre institutionnel a été institué avec la création, d’une part d’un comité national de lutte contre le terrorisme dont la quasi-totalité des membres sont ici présents aujourd’hui et, d’autre part le Service des  Renseignements Financiers.

Notre ambition est de transformer notre pays en une place financière sûre, capable de prévenir et de réprimer  toutes formes de crimes économiques.

C’est dans cette optique que notre pays a adhéré en 2018 à votre institution, le GAFIMOAN et, par la même occasion accepté de soumettre notre système financier  au processus d’évaluation mutuelle. C’est un engagement fort de notre pays.

Depuis notre adhésion, d’importants travaux ont été réalisés. En 2021 et conformément à la  recommandation 1 (une) du GAFI, notre pays a procédé de manière participative à l’évaluation nationale des risques. Une autoévaluation qui nous qui a permis de voir clairement les forces et les faiblesses de notre système de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Le comité national de lutte contre le terrorisme a été renforcé, ses missions ont été élargies et, il est désormais chargé de veiller à la mise en œuvre des 40 recommandations du GAFI. Une coordination nationale, dirigé par le Procureur général a été mise en place par décret présidentiel en date du  09 aout 2023.

Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les experts, le Gouvernement de la République de Djibouti est conscient des enjeux et de ce fait, nous veillerons à ce que cette évaluation se déroule dans les meilleures conditions.

Aussi, je suis convaincu que la coopération avec votre institution dans le cadre notamment de l’évaluation mutuelle  nous aidera à lutter plus efficacement  contre les crimes  économiques que sont  le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme  ainsi que toutes les autres formes de criminalités transnationales organisées.))