C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès du regretté Aboubaker Doualé Waiss, ancien Secrétaire Général du Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Environnement.

Né en 1956 à Dire Dawa, Aboubaker Doualé a fait ses études secondaires au Lycée de Djibouti. Après avoir réussi brillamment son Baccalauréat, il poursuivit ses études supérieures en France, en devenant l’un des premiers ingénieurs agronomes de Djibouti.

C’est tout naturellement au ministère de l’Agriculture qu’il a fait l’essentiel de sa carrière professionnelle. Puis, après avoir exercé quelques années au ministère des Finances, il est nommé Conseiller Technique du Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Environnement, nouvellement créé en 1999. Deux ans après, il est promu Secrétaire Général du même ministère. Il occupa cette fonction pendant dix ans.

J’ai eu l’occasion de travailler avec lui durant ces dix années. J’ai appris beaucoup de chose auprès de lui. Il maniait la langue française avec dextérité. C’était aussi un polyglotte qui était à l’aise dans plusieurs langues : français, anglais, amharique. Il était toujours impassible, jamais colérique. Il était d’une grande rigueur. Pour lui, le travail c’était une passion et non une contrainte que l’on supporte juste pour bénéficier d’un salaire. Il arrivait très tôt au bureau et il y restait jusqu’à 9 heures du soir.

Il fut représentant de la FAO au Niger puis Représentant de l’IGAD au Soudan du Sud. Depuis deux ans, il savourait une retraite paisible.

Avec le regretté Aboubabaker Doualé, j’ai fait beaucoup de mission à l’étranger. C’est lors de ses voyages que j’avais eu l’occasion d’apprécier ses qualités humaines. C’était un homme agréable, d’une grande courtoisie. Il avait beaucoup d’humour. Que de soirées passées à discuter et à rire. Nous avons fait ensemble notre dernière mission à Cancun au Mexique en 2011 à la Conférence où fut adopté le Fonds Vert pour le Climat. Je l’ai croisé pour la dernière fois il y a un mois au café de Casino où il avait ses habitudes. Je ne pouvais pas imaginer que ça serait notre dernière rencontre. La mort frappe souvent par surprise.

Le pays a perdu un grand commis de l’Etat. Et j’ai perdu un ami qui me manquera pour toujours. Sa mort fut tellement brutale, qu’on n’a même pas eu le temps de lui rendre visite ni même d’assister à son enterrement. La mort subite nous rappelle à quel point nous sommes fragiles, vulnérables, éphémères. Adieu mon ami.

Dini Abdallah Omar, Secrétaire Général du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Environnement