
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en partenariat avec le Centre de prévision et d’applications climatiques de l’IGAD (ICPAC) et le Bureau de l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Corne de l’Afrique, a organisé à Nairobi un atelier régional de deux jours destiné aux professionnels des médias de la région de l’IGAD.
Réunissant des journalistes venus du Djibouti, d’Éthiopie, du Kenya, de Somalie, du Soudan, du Soudan du Sud et d’Ouganda, l’initiative visait à renforcer la couverture médiatique des liens complexes entre changement climatique, mobilité humaine, paix et sécurité.
Dans la région de l’IGAD, les effets du changement climatique – sécheresses prolongées, pluies imprévisibles et raréfaction des ressources naturelles – perturbent les moyens de subsistance et alimentent les tensions liées à la mobilité et à l’accès aux terres et à l’eau. Selon le Rapport mondial sur les déplacements internes 2024, plus de 1,4 million de personnes déplacées en raison de catastrophes vivaient dans les pays membres de l’IGAD.

Souvent confrontés à un manque d’outils et de données, les journalistes jouent pourtant un rôle clé dans la sensibilisation du public et dans l’influence des politiques. L’atelier de Nairobi a permis aux participants d’échanger avec des experts et d’explorer de nouvelles approches pour une couverture plus sensible, éthique et informée de la question.
« En mettant en lumière les réalités vécues et en tenant les décideurs responsables, les médias peuvent contribuer à des solutions concrètes face aux grands défis climatiques », a déclaré Debora Mlongo Barasa, Secrétaire du Cabinet à l’Environnement du Kenya, lors de la cérémonie d’ouverture.
Les discussions se sont inscrites dans un calendrier marqué par des rendez-vous majeurs, dont la 7e réunion du Groupe d’experts de l’IGAD sur le climat et la mobilité prévue à Entebbe (Ouganda) du 6 au 8 octobre, et la COP30 qui se tiendra au Brésil.
Pour le Dr Abdi Fidar, Directeur de l’IGAD-ICPAC, « les médias ont un rôle crucial à jouer pour amplifier les voix africaines dans la quête de justice climatique ». Un avis partagé par Nihan Erdogan, Directrice régionale adjointe de l’OIM, qui a rappelé que « les médias sont le pont entre les preuves scientifiques et la compréhension des communautés ».
Au-delà de la mise en évidence de la vulnérabilité, l’atelier a encouragé une narration axée sur la résilience, en montrant comment les communautés et les gouvernements de la région trouvent des solutions innovantes aux défis liés au climat et à la mobilité.
Soutenu par le ministère danois des Affaires étrangères dans le cadre du Programme sur les données relatives au changement climatique et à la migration (CCMD), cet atelier marque une étape importante pour renforcer un journalisme régional engagé, capable d’informer, d’influencer et de contribuer à une meilleure gouvernance face aux crises climatiques.
Mohamed Chakib