Le secrétaire Général du Ministère de l’Urbanisme, de l’Environnement et du Tourisme a inauguré lundi dernier au Palais du Peuple un atelier de concertation et de sensibilisation sur la Convention de Minamata sur le mercure en présence des responsables des services d’achats de produits médicaux et pharmaceutiques mais aussi de celle du consultant international Monsieur Dominique Bally spécialiste du mercure qui a accepté de suivre cet atelier par visioconférence malgré le décalage horaire et son agenda chargé en cette période de pandémie de COVID-19.

Le secrétaire Général du MUET a d’emblée rappelé que cet atelier est une activité clé dans le processus de mise en œuvre de la Convention de Minamata sur le mercure.  Il se propose être une plateforme de discussion, d’échanges et de partage d’expérience entre les différents acteurs de la santé sur les meilleures stratégies et méthodes de gestion rationnelle du mercure et ce pour permettre à notre pays de se conformer pleinement aux obligations et dispositions de la Convention de Minamata sur le Mercure. Plus particulièrement, l’article 4 et l’Annexe A relatifs aux produits contenant du mercure ajouté seront abordés au cours de cet atelier.

La Convention de Minamata sur le mercure, est un traité mondial visant à protéger la santé humaine et l’environnement contre les émissions et les rejets anthropogéniques de mercure et de composés de mercure. La Convention a été adoptée le 10 Octobre 2013 lors d’une conférence diplomatique tenue à Kumamoto, au Japon.

Cet atelier de concertation permettra aux participants  d’améliorer leurs expertises dans le domaine du mercure mais aussi de contribuer pleinement aux discussions sur l’article 4 et de l’annexe A de cette convention.

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Le point avec Dini Abdallah Omar, Secrétaire Général du MUET

Comme son nom l’indique, la Convention porte sur le mercure, un métal que l’on retrouve partout dans le monde, naturellement présent dans notre environnement, employé dans un grand nombre de produits de notre quotidien et rejeté dans l’atmosphère, l’eau et le sol par une multitude de sources. Le mercure est une substance chimique préoccupante à l’échelle mondiale compte tenu de ses propriétés intrinsèques telles que sa propagation atmosphérique à longue distance, sa persistance dans l’environnement, son potentiel de bioaccumulation dans les écosystèmes et ses effets néfastes importants pour la santé humaine et l’environnement. Pour rappel, la Convention de Minamata a été nommée ainsi en mémoire aux victimes de cette catastrophe environnementale, sanitaire et industrielle survenue dans la ville de Minamata dans les années 1950.

Au niveau de l’Organisation mondiale de la santé, le mercure est considéré comme l’une des dix principales substances chimiques les plus préoccupantes pour la santé publique.

De ce fait, pour réduire les impacts de cette substance toxique, la Convention de Minamata prévoit la mise en place des actions visant à interdire, entre autres, un certain nombre de produits contenant du mercure. Ainsi, la production et le commerce des produits qui contiennent du mercure comme baromètres, hygromètres, manomètres, thermomètres, sphygmomanomètres qui sont listés dans la première partie de l’annexe A de cette convention doivent prendre fin en 2020.

La mise en œuvre de la Convention exige une action multisectorielle pour l’élimination systématique des équipements contenant du mercure dans tous les secteurs pertinents y compris le secteur de la santé. Consciente des impacts néfastes du mercure sur la santé humaine et sur l’environnement, la République de Djibouti a été l’un des premiers pays à ratifié la Convention de Minamata sur le Mercure le 31 mars 2014.

En adhérant à cette convention, Djibouti s’est engagé à appliquer les principes édictés par cette Convention et notamment à réduire au minimum le risque engendré par le mercure. La mise en œuvre de la Convention de Minamata s’est traduite à travers la mise en place de programme de sensibilisation adéquat axé sur les impacts néfastes de cette substance chimique sur la santé et l’environnement. Ainsi, le Ministère de l’Environnement en collaboration avec le Ministère de la Santé a organisé une série d’atelier de sensibilisation sur les risques des produits cosmétiques contenants du mercure dans les régions de l’intérieur. Par ailleurs, le Ministère de l’Environnement, avec le concours des différentes parties prenantes, a finalisé en septembre 2019 le rapport national sur la Convention de Minamata sur le mercure mettant l’accent sur les inventaires et l’évaluation des cadres politiques/réglementaires et institutionnels, ainsi que l’examen des futures interventions potentielles ciblant les principaux secteurs responsables de la gestion du mercure et des déchets mercuriels en République de Djibouti. Outre les programmes de sensibilisation menés sur l’ensemble du territoire, la République de Djibouti s’engage et ce conformément à l’article 4 de cette convention de prendre des mesures appropriées pour que les produits contenant du mercure ajouté figurant dans la première partie de l’annexe A ne soient pas importés après la date d’abandon définitive fixée en 2020.

C’est à ce titre que le Ministère de l’Urbanisme, de l’Environnement et du Tourisme a jugé extrêmement important d’associer les parties prenantes et particulièrement les acteurs de la santé pour prendre part au processus de concertation sur la mise en œuvre de cette convention au niveau national.Je reste aussi confiant que vous serez nos points focaux dans vos institutions respectives pour accompagner et faciliter le processus de mise en œuvre de la Convention de Minamata mais aussi et surtout vous jouerez le rôle d’agent de sensibilisation pour une gestion écologiquement rationnelle du mercure au niveau national.Je ne saurais terminer mes propos sans remercier le Fonds pour l’Environnement Mondial, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement ainsi que le Secrétariat de la Convention de Minamata sur le mercure pour leur concours technique et financier inestimable qu’ils apportent au processus de mise en œuvre de ladite Convention dans notre pays.