J’écris ces quelques lignes dans un moment bien particulier de notre histoire. À l’instar des autres pays du monde, la République de Djibouti vient de subir l’une des plus graves crises sanitaires qu’elle n’ait jamais connues. J’ai avant tout une pensée pour celles et ceux qui ont été frappés par la pandémie et pour les Djiboutiennes et Djiboutiens qui ont perdu un proche.

Je profite de cette opportunité pour saluer l’action de tous ceux qui se sont mobilisés, qui se sont battus sans relâche, pour sauver des vies, protéger les plus vulnérables, assurer la continuité des services publics, mais aussi de la vie économique de la Nation.

Cette crise sanitaire n’a cessé de démontrer que la priorité du gouvernement est aussi de soutenir et renforcer le secteur social afin de capitaliser les efforts acquis.

Cela fait déjà plus d’une quinzaine d’années que les questions sociales font partie des grandes priorités du gouvernement. Le président de la République, Son Excellence Monsieur Ismaïl Omar Guelleh a lancé en 2007 l’Initiative Nationale de Développement Social (INSD) qui a posé les bases de l’action sociale dans notre pays et en a fixé les contours.

C’est à cette occasion que l’agence djiboutienne de développement social « ADDS » est créée pour assurer la mise en œuvre des politiques publiques en matière de lutte contre la pauvreté.

Placée sous la tutelle du Ministère des Affaires Sociales et des Solidarités, qui a pour mission principale la mise en œuvre de la politique de lutte contre la précarité et le renforcement de la Solidarité nationale, l’ADDS constitue le bras opérationnel du ministère. Ses actions s’inscrivent dans cet élan de lutte contre la pauvreté et le renforcement de la cohésion sociale, tout cela, dans une approche participative bien maîtrisée. Les activités de l’Agence s’inscrivent également dans a prise en compte de l’ensemble du cycle de vie humain et le renforcement des infrastructures sociaux de base.

Il m’est loisible d’indiquer que depuis ma nomination, il y a un peu plus de quatre ans, j’ai mis au centre de nos actions le dialogue social. Car je crois à l’échange et au dialogue. Je crois à l’action dans le temps et à proximité. Je crois que les solutions concrètes, efficaces, se construisent progressivement avec les concernés et que l’écoute est une méthode efficace pour atteindre des résultats. C’est la condition même du changement.

Aujourd’hui, le temps d’accélérer les actions est venu. Les bonnes intentions ne suffisent plus. Un plan d’action pour les pauvres et les groupes  vulnérables est operationnel depuis deux années. Il s’agit de la Politique Nationale de Protection Sociale qui promeut la mise place d’un socle national de Protection Sociale.  Cette politique s’inscrit en ligne droite du quatrième pilier de la Vision 2035 intitulé « la consolidation du Capital humain » et de son Plan opérationnel, « la SCAPE ».

Le temps de renforcer la coordination est également venu. Nul ne peut ignorer que les résultats d’une organisation s’inscrivent dans une chaîne dont chaque maillon a son importance. Tout comme il est crucial de consolider le capital humain et de renforcer l’autonomisation des bénéficiaires.

Les projets et programmes multisectoriels de lutte contre la pauvreté exécutée par le Ministère et son Agence d’exécution, l’ADDS, ont démontré qu’il faudra davantage renforcer le capital humain et l’autonomisation de nos bénéficiaires. Car nous sommes tous convaincus qu’en effet, la réussite dépend pour l’essentiel d’un capital humain en bonne santé et suffisamment soutenu.

C’est dans ce sens que mon département est en train de travailler sur la mise en place d’une stratégie de sortie de la pauvreté (SSP).

Chers Compatriotes, pour finir je voudrais souligner que les défis sont certes grands mais exaltants et démontrent le lien inextricable entre l’action sociale et le développement.

Ces défis sonten somme une protection sociale inclusive, des infrastructures sociales de base adaptées et de proximité, un développement local et communautaire, un personnel renforcé en nombre et en qualité, tout cela, avec une bonne coordination du secteur social et une gouvernance inclusive. Relever ces défis est à la fois indispensable et exaltant, car nous sommes tous engagés pour réduire la pauvreté et les inégalités, et atteindre nos objectifs de développement durable.

Et c’est la raison pour laquelle j’invite tous les acteurs : institutions, partenaires au développement, société civile, secteur privé à faire du développement social intégré notre priorité et nous accompagner dans cette direction.