Le Ramadan est particulier et le plus chanceux d’entre nous est celui qui a une longue vie dans les bonnes heures vu que chaque minute et chaque heure qui passent, chaque ramadan que nous vivons est une occasion pour se repentir et pour se rapprocher de notre Seigneur. Et pourtant malgré la lutte incessante de l’Etat, nous assistons quotidiennement pendant le mois béni dans nos rues et quartiers, des jeunes et vieux djiboutiens de confession musulmane qui se donnent à cœur joie à manger, boire et fumer dans l’intolérance totale et le non-respect de son entourage.

Dans une société djiboutienne en pleine mutation, le fait d’observer le jeûne pendant le Ramadan ne peut pas être mis en question car il constitue un repère du fait de son ancrage dans la tradition du pays. Heureusement que le système politique garde sa tutelle sur la question religieuse.

Face à la recrudescence des jeunes qui, au nom de la liberté de conscience et de la liberté individuelle, mangent et fument en public, il est optimal que le gouvernement veille à ce que les pratiques religieuses se fassent dans une atmosphère conforme à la politique de l’Etat.

A Djibouti, il n’y’a pas de loi pour le ramadan, ne pas observer le ramadan n’est pas un délit, personne n’est obligé de faire le ramadan mais par contre les non jeûneurs sont priés de faire cela à l’abri des regards publics sous peine d’être déférés en justice et punis d’un mois à 6 mois de prison pour atteinte à la pudeur.

Selon Kader résidant à PK12 : « C’est surprenant de voir le nombre de restos éthiopiens qui vendent délibérément leur Angero à PK12 pendant le ramadan, et moi qui a été interpellé dans un de ces cafés-restos l’année dernière, j’ai écopé d’un mois de prison pour n’avoir pas jeu jeûné étant pubère, musulman et responsable de corps et âme ».

Le prophète (PSL) dit pour ceux qui ne jeûnent pas ou qui rompent volontairement leur jeûne : « Quiconque rompt le jeûne du ramadan sans excuse, ne pourra pas le compenser par le jeûne d’une année entière ». Et dans son coran, Allah dit « O mes serviteurs, vous qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah ».

Le Jeûne peut avoir ses contraintes mais ne peut pas apporter des contraintes c’est-à-dire que si une personne est malade et ne peut pas jeûner alors il ne doit pas faire le ramadan, idem pour les personnes âgées et les voyageurs.

En fait, pourquoi nous jeûnons? Nous avions pris le soin de poser la question au cheik Ibrahim imam de la mosquée Darar de Q6 qui nous répond : « En tant que musulman, si on nous pose cette question, la tentation de répondre est grande et légitime de dire que le jeûne est une des grandes adorations de l’Islam, le jeûne est un des piliers parmi les cinq piliers de l’Islam, le musulman étant soumis à Allah doit appliquer les obligations divines ».

Enfin, pour les non jeûneurs, le jeûne du ramadan cultive l’effort, car lorsque nous jeûnons, nous faisons un effort et pas n’importe quel effort, un effort contre soi-même qui est difficile à accomplir, aussi le jeûne nous enseigne la générosité et la compassion.

Toutefois, la majorité de djiboutiens disent observer le mois béni du ramadan.                                                                                                         

Saleh Ibrahim Rayaleh