Le président de l’Assemblée nationale Mohamed Ali Houmed préside une mission d’observation des élections législatives au Royaume Uni des Pays-Bas à laquelle participe aussi deux sénateurs de la République islamique du Pakistan. Pour des raisons de précaution sanitaire et donc de respect de la distanciation physique, les autorités néerlandaises ont fait le choix exceptionnel d’étaler le flux des votants sur trois jours, au lieu d’une comme d’ordinaire.

La Nation a recueilli les impressions du président Mohamed Ali Houmed sur l’organisation et la transparence du scrutin aux Pays-Bas.  

Comment résumer vos observations sur les élections néerlandaises ?

Tout d’abord je tiens à dire que je suis admiratif de l’engagement citoyen que montre la population néerlandaise. Tous les membres des bureaux de vote sont des bénévoles, certains participent depuis de nombreuses années à toutes les élections, qu’elles soient nationales, régionales, ou européennes. Par exemple, l’un d’entre eux m’a expliqué avoir effectué 1h30 de voiture entre son domicile et le bureau de vote, et autant le soir pour rentrer chez lui.  Pour lui, ce n’est pas une corvée, mais un engagement citoyen pour veiller au respect du vote. Je tenais à saluer cette démarche participative de la population pour garantir la transparence et l’équité des chances entre les candidats.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant cette mission d’observation?

Une chose m’a particulièrement frappé, c’est que votre urne ne soit pas transparente, et donc que l’on ne puisse pas voir les bulletins qui ont été déposés.

En fait l’urne néerlandaise est une sorte de conteneur à deux roues, aménagé pour servir d’urne de vote. Il faut reconnaître que le système d’urne à roues à un côté très pratique pour leur transport en fin du processus de vote. A Djibouti, l’urne est un cube transparent, posé sur une table. Les électeurs et électrices viennent y glisser une enveloppe contenant leur bulletin en sortant de l’isoloir. Ici, les bulletins ne sont pas à disposition des votants. Ils sont remis à l’électeur après que les responsables se sont assurées que le votant est bien en possession de sa carte d’électeur et de sa carte d’identité.

Chaque bureau de vote est doté d’un iPad qui permet de s’assurer que la personne est bien enregistrée sur le fichier de la ville.

 L’iPad sera également utilisé au moment du dépouillement pour centraliser les résultats des votes des plus de 200 bureaux d’Amsterdam. Je dois ajouter que c’est une première aux Pays Bas, d’après nos interlocuteurs, qui ont tenu à nous signaler qu’en cas de défaillance pour une raison ou une autre du système digital de recueil des résultats par bureau, ils pouvaient contacter la mairie par téléphone. Chaque bureau doit procéder à deux reprises au dépouillement et au décompte des voix. Le premier dépouillement sera considéré comme provisoire, c’est le second qui fera foi et sera définitif.

Que retenez-vous de cette mission d’observation ?  

Je pense que cette comparaison des pratiques est extrêmement enrichissante. Quatre organisations internationales supervisent ces élections au niveau national, et j’ai l’honneur d’en présider une. Nous formulerons bien évidemment en fin de mission des commentaires et des observations sur l’organisation électorale et ce qui pourrait être réalisé par les autorités néerlandaises pour parfaire encore davantage la transparence des urnes.

Ce dernier point a été très mis en avant par votre ministre de l’intérieur avec lequel nous avons pu nous entretenir par visioconférence avant le début du vote. À cause du Covid, ces élections se déroulent sur trois jours. Ce soir c’est le dépouillement, nous y assisterons avec une grande attention.