Ancien rédacteur en chef devenu directeur du journal en 2017, Mof était un chef bienveillant et courtois, avec un mot gentil pour chacun et une délicate attention pour ceux qui s’y attendaient le moins. Compétent et travailleur, Mohamed savait être patient avec les gens ; il savait les motiver, les encourager à persévérer, à avoir confiance en eux-mêmes. Tout le monde l’appréciait.

Né le 19 Mai 1966 à Djibouti, ce fils de gendarme, aîné d’une fratrie de cinq garçons et deux filles, racontait qu’il avait acquis très tôt le sens des responsabilités puisque, à cette époque,  dans les années 70, l’aîné des enfants était considéré, selon ses aptitudes naturelles bien sûr, un peu comme l’adjoint des parents.  

En dehors du cercle familial, ses amis d’enfance gardent de Mohamed  le souvenir d’un garçon sans violence, qui aimait la lecture et le cinéma.  Après des études primaires et secondaires à Djibouti et supérieures en France, Mohamed Osman Farah a d’abord travaillé au ministère de l’Intérieur mais son amour de la langue de Molière finira au début des années 2000 par l’amener un jour à pousser les portes de l’unique quotidien francophone du pays. C’est ainsi que Mof rejoint l’équipe de La Nation où sa belle plume, son souci de la syntaxe, et son humeur toujours égale contribueront à son ascension. Rédacteur en chef adjoint puis rédacteur en chef du journal, il sera nommé directeur en octobre 2017.

Hier, en cette funeste matinée de mercredi, deux jeunes femmes membres de l’équipe de La Nation ont perdu connaissance en apprenant le décès de Mof et leurs collègues masculins pouvaient difficilement contenir leur émotion.

Mohamed Osman Farah était père de quatre magnifiques enfants dont le benjamin, Moutadda, avait dix ans. Orphelins de mère depuis 2017, ils avaient à leurs côtés un père dévoué qui n’aurait voulu les quitter pour rien au monde. Mais la vie est ainsi faite et le destin des hommes peut parfois être cruel. Adieu cher Mof, tu vivras dans le cœur des tiens.

ABS