Sous le haut patronage du Premier Ministre, Monsieur Abdoulkader Kamil Mohamed, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a lancé le mardi 25 avril dernier à l’hôtel Kempinski, le réseau international de recherche de la grande muraille verte. Coordonné par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), ce réseau de scientifiques a vocation à offrir un cadre de mobilisation pour la gestion durable des terres et des territoires dans la zone de la Grande muraille verte (GMV).

Évoqué dans les années 2000, le projet de la Grande muraille verte est une initiative africaine visant à inverser de manière durable les processus de dégradation des écosystèmes vitaux, à faire face aux crises climatiques et à améliorer les conditions de vie tout en préservant les agro-écosystèmes dans onze pays du Sahara et du Sahel. En vue de mettre en œuvre ce projet ambitieux, il s’avère nécessaire pour ses initiateurs, de créer une plateforme permettant de favoriser les échanges multi-acteurs afin de développer la mobilisation de la communauté scientifique et de faire émerger des projets interdisciplinaires.

Placée sous le haut patronage du Premier Ministre, Monsieur Abdoulkader Kamil Mohamed, la cérémonie de lancement du Réseau international de recherche (IRN), s’est déroulée le mardi 25 avril dernier à l’hôtel Kempinski.

Elle a réuni sur place, des personnalités politiques de notre pays parmi lesquelles, le président de l’Assemblée Nationale Dileita Mohamed Dileita, plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Dr. Nabil Mohamed Ahmed et son collègue Mohamed Abdoulkader Moussa Helem, alors ministre de  l’environnement et du développement durable,  la présidente-directrice générale de l’Institut de Recherche pour le Développement, Valérie Verdier,  le directeur général du centre d’études et de recherches de Djibouti (CERD), Dr. Jalaludin Mohamed, le président de l’Université de Djibouti, Dr. Djama Mohamed Hassan, un pléthore de la communauté scientifique de Djibouti et ceux de plusieurs autres pays du monde.

Il s’agit ici pour les initiateurs de ce projet d’envergure de structurer et rendre visible une communauté de recherche interdisciplinaire, active et engagée avec les différentes coalitions nationales et régionales, mobilisant son expertise sur les services écosystémiques, la gestion durable des ressources, la dynamique et l’adaptation des systèmes socio-écologiques et la gouvernance des territoires, pour agir de façon coordonnée à l’atteinte des objectifs de la GMV.Dans son intervention prononcée à cette occasion, le directeur général de CERD, Dr Jalaludine a témoigné que la constitution de ce réseau de recherche internationale contribuera à la mise en œuvre du projet africain de la Grande muraille verte.

«Aujourd’hui nous sommes tous réunis pour le lancement de ce réseau GMB, une initiative je dirais ô combien indispensable et qui arrive vraiment à point nommé de l’IRD et de ses partenaires du Sud dont nous faisons partie» a-t-il indiqué

La présidente directrice de l’Institut de Recherche pour le Développement, Valérie Verdier, qui l’a suivi, a précisé qu’il s’agit d’assurer la sécurité alimentaire des populations, de parvenir à une gestion des écosystèmes, des ressources en eau, des ressources biologiques, de développer des activités génératrices de revenus pour les populations notamment ceux des milieux ruraux.

Le ministre de  l’environnement et du développement durable Mohamed Abdoulkader Moussa Helem a indiqué que cette plateforme de discussion et de mobilisation permettra selon lui de trouver des solutions adéquates pour l’écosystème.

Pour sa part, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Dr. Nabil Mohamed Ahmed a mis l’accent sur l’importance de la paix, de la réussite de projets ambitieux.

Pour clôturer cette série d’intervention, le premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed a indiqué que «cette initiative de mise en place d’un réseau international de recherche pour la grande muraille verte pour échanger sur des questions scientifiques dans la mise en œuvre de la Grande Verte et apporter des réponses adéquates et durables».

«Nous sommes conscients des difficultés et des défis que posent une telle entreprise face au changement climatique, la coupe du bois, le surpâturage et les mauvaises pratiques de gestion des terres…C’est pourquoi nous pensons que la mobilisation de tous les acteurs (décideurs politiques, chercheurs, communautés locales et société civile) est de la plus grande importance pour que des solutions locales soient apportées à des problèmes globaux» a ajouté la Premier Ministre, M. Abdoulkader Kamil Mohamed avant de faire part aux participants des nombreux projets entrepris par la république de Djibouti dans le domaine environnemental.

Rappelons que le projet de la Grande Muraille Verte couvre 780 millions d’hectares de terres arides et semi-arides autour du Sahara et abrite 232 millions de personnes. La nouvelle vision de la GMV promeut le développement d’un ensemble de systèmes d’utilisation durable de terres et de productions agropastorales diversifiées et résilientes au Sahel et dans la corne de l’Afrique.

Rachid Bayleh

Le point avec …

Le Premier Ministre M. Abdoulkader Kamil Mohamed

«Nous accueillons avec beaucoup d’intérêt l’initiative de l’IRD visant à mobiliser les scientifiques des pays concernés»

«C’est avec beaucoup de fierté que nous avons accueilli à Djibouti cette initiative panafricaine de grande Muraille Verte lancée en 2007. Cette initiative ambitieuse pour trouver une solution durable à la problématique de la désertification et améliorer les conditions de vie des populations qui y vivent est fort louable. Concrètement, elle concerne onze pays et vise d’ici 2030 à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées sur une longueur d’environ 8000 km de long allant du Sénégal à Djibouti.

Nous sommes conscients des difficultés et des défis que posent une telle entreprise face au changement climatique, la coupe du bois, le surpâturage et les mauvaises pratiques de gestion des terres…

C’est pourquoi nous pensons que la mobilisation de tous les acteurs (décideurs politiques, chercheurs, communautés locales et société civile) est de la plus grande importance pour que des solutions locales soient apportées à des problèmes globaux.

La mobilisation des communautés locales est une composante clé pour garantir la durabilité du projet. Cette mobilisation communautaire passe nécessairement par la sensibilisation, la formation et la mise à disposition de moyens matériels pour réussir la ceinture végétale et son entretien pour lutter contre la désertification et atténuer les effets des changements climatiques. Je porte également une attention particulière à sa valorisation pour allier les intérêts écologiques avec les intérêts économiques et contribuer à l’amélioration des conditions de vie des communautés vivant le long de cette ceinture.

Nous avons à cet effet et depuis longtemps pris l’initiative à Djibouti d’engager une telle mobilisation notamment par la plantation de milliers d’arbres à travers tout le pays. Un des projets les plus marquants reste la plantation de plus 20 000 plants de palmiers dattiers que le Président de la République avait initiée en 2006 et la création d’un laboratoire de culture in vitro dédié à cet effet.

Comme dans tous les pays concernés beaucoup de progrès ont été réalisés mais nous restons persuadés qu’il reste beaucoup à faire pour la réussite de cette noble initiative qu’est la grande muraille verte.

Si l’implication des communautés est indispensable, celle des chercheurs reste une condition pour la réussite de ce projet. Leur expertise dans l’agroforesterie, les ressources en eau, la qualité de sols et leur réhabilitation ainsi que dans les données climatiques…, assureront sur le plan scientifique et pédagogique la durabilité de la GMV.

C’est pourquoi nous accueillons avec beaucoup d’intérêt l’initiative de l’IRD visant à mobiliser les scientifiques des pays concernés. Nous soutiendrons cette initiative par la mobilisation de nos chercheurs et techniciens et l’utilisation de plateforme de recherche à la pointe de la technologie comme celle de l’Observatoire Régional de Recherche pour l’Environnement et le Climat (ORREC) inauguré le 24 octobre 2022 par le Président de la République SE Ismail Omar Guelleh en présence de chefs d’états de la région et des représentants de la communauté internationales, d’une forte délégation de la région PACA et son Président, des représentants de la société civile ainsi que des chercheurs venus du monde entier.

Pour la réussite des Objectifs de la Grande Muraille Verte, il reste un défi majeur à surmonter : celui du manque de ressources financières, principal obstacle à la mise en œuvre de l’initiative de la Grande Muraille Verte. Je lance donc ici à partir de Djibouti, un appel à tous les bailleurs et organisations de soutenir financièrement ce projet et l’accompagner»