Le ministère de la femme et de la famille en collaboration avec l’ambassade américaine de Djibouti, a organisé le dimanche 8 mai dernier, à l’hôtel Kempinski, un atelier où il était question d’actualiser le plan d’action national sur la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) et autres résolutions connexes, sur les femmes et la paix du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ledit atelier qui a bénéficié de l’appui technique du bureau local du PNUD, permettrait de renforcer l’engagement de notre  gouvernement sur l’agenda «Femmes, Paix et Sécurité».

La résolution 1325 (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité, adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU, exige la protection des droits des femmes et des filles durant les périodes de conflit et post-conflit ainsi que leurs participations au processus de prévention des conflits, du règlement des différends et de la consolidation de la paix. Elle permet également aux femmes de s’intégrer dans les sphères décisionnelles dans le cadre des pourparlers de résolution des conflits et ceux de reconstruction post-conflit.

Pour appliquer ces différentes résolutions à Djibouti, notre gouvernement à travers le ministère de la femme et de la famille, a mis en place en septembre 2017, un plan d’action triennal, basé sur trois axes majeurs à savoir, la participation des femmes à tous les niveaux de prise de décisions dans les institutions et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits ; la prévention de la violence contre les femmes et les petites filles, en particulier la violence sexuelle fondée sur le genre, les abus et l’exploitation sexuels,  ainsi que la protection et le secours des femmes et des petites filles victimes de violences sexuelles durant ou après un conflit armé.

Cinq années après, malgré les avancées remarquables réalisées par notre pays dans ce domaine, de nombreux défis concernant l’atteinte des ODD 5 et 10 dont l’un permet d’autonomiser les femmes et l’autre de réduire les inégalités entre hommes et femmes, restent encore à réaliser complètement.

Dans cette optique, le ministère de la femme et de la famille qui a bénéficié de l’appui technique du bureau local du PNUD, a organisé en collaboration avec la chancellerie américaine de notre pays, le dimanche 8 mai dernier, un atelier de réflexion permettant à ce département ministériel, de mettre à jour le plan d’action national.

Présidé par la ministre de la femme et de la famille, Mouna Osman Aden, cet événement d’importance capitale qui permettrait à nos femmes d’être de véritables actrices de la paix et de la sécurité, a réuni à l’hôtel Kempinski, le ministre de la défense, chargé des relations avec le parlement, par intérim, Saïd Nouh Hassan, l’attachée politique et militaire de l’ambassade américaine, Jane Denam, le commandant de la force combinée d’intervention conjointe de la corne d’Afrique, le général de Division, William Zana, des parlementaires, les points focaux du genre des ministères sectoriels, des élus locaux, des représentants de l’UNFD dont les acteurs du cadre de référence national, des représentants de l’IGAD, des représentants des organismes onusiennes de Djibouti, dont la cheffe du bureau local du FNUAP, Aicha Ibrahim Djama, des experts sur la question de la Paix et sécurité, des cadres des ministères de la justice et de la santé, des hauts gradées des forces sécuritaires et de défense de notre pays ainsi que des nombreux hauts gradés militaires du camp Lemonnier et des forces étrangères installés à Djibouti.

Une pléthore de cadres du ministère de la femme et de la famille, dont la secrétaire générale de ce département, Anissa Hassan Bahdon et la directrice général du CASAF, Neima Yonis Hoch ont également pris part à cet atelier.

Dans la série des interventions, la ministre de la femme et de la famille a souligné l’importance de la résolution 1325 pour les femmes qui selon elle, réaffirme la nécessité d’une représentation accrue de la gente féminine à tous les niveaux.

«Parallèlement, elle protège les femmes et les filles contre la violence sexiste et toutes les formes de violences basées sur le genre par la mise en place des mesures spécifiques» a-t-elle ajouté avant de déclarer que son département ministériel a la responsabilité de veiller à la mise en œuvre intégrale du Plan d’action national sur la résolution 1325 du conseil de sécurité de Nations Unies.

Concernant l’organisation de cet atelier, la ministre Mouna Osman a rappelé que ce plan n’a pas été mis en œuvre concrètement au niveau national. «Nous souhaitons mettre à profit cette rencontre afin de sensibiliser les parties prenantes à se l’approprier et à apporter leur contribution pour l’actualiser» a-t-elle précisé.

De son côté, le ministre de la défense, Saïd Nouh Hassan, s’est engagé à soutenir un tel événement qui vise, a-t-il dit, à encourager et à faciliter la participation des femmes aux opérations de maintien de la Paix. «Ce Symposium est donc pour moi une occasion unique de réitérer mon souhait de voir les pays contributeurs des troupes aux missions de maintien de la paix, de renforcer la participation des femmes. Nous avons besoin de plus de casques bleus femmes, entraînées, motivées et équipées» a déclaré Saïd Nouh Hassan alors ministre de la défense par intérim.

Pour sa part, l’attachée politique et militaire de la chancellerie américaine de Djibouti, Jane Denham a mis l’accent sur l’adoption par son pays en 2017, d’une loi sur les femmes, la paix et la sécurité. «Par ces actions, les deux pays démontrent leur engagement à élargir l’accès des femmes aux processus de paix et de résolution au niveau mondial» a indiqué la diplomate américaine.  

«Les États-Unis reconnaissent l’engagement de Djibouti à faire progresser le rôle des femmes dans le processus de paix» a déclaré Mme Denham avant de préciser que l’absence de conflit dans un pays ne l’empêche pas de prendre des mesures pour faire évoluer la paix, comme l’a montré Djibouti dans son soutien à la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie. «Djibouti est un modèle en matière de représentation des femmes à tous les niveaux de responsabilité» a-t-elle souligné par la suite. Le commandant de la force combinée d’intervention conjointe de la corne d’Afrique, le général de Division, William Zana qui l’a suivi a tenu des propos similaires.

Rachid Bayleh