Le ministère du Commerce  et du Tourisme  a organisé lundi dernier  au palais du peuple, un atelier de validation de la stratégie nationale pour la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). L’évènement  a été  co-présidé par le Ministre du Commerce et du Tourisme, M, Mohamed Warsama Dirieh et le coordinateur résident du système des Nations-Unies à Djibouti, M, José Barahona.

Cette rencontre a été l’occasion de présenter la stratégie  nationale pour la mise en œuvre de la ZLECAf mise au point par le ministère du commerce et du tourisme  avec l’appui  de la commission économique pour l’Afrique  (CEA) et l’Union Européenne.

En effet, la Stratégie fournit une analyse situationnelle complète de l’état du commerce du pays et des institutions et infrastructures de soutien et ainsi qu’une appréciation de l’impact de la ZLECAf sur l’économie du pays. La Stratégie identifie également les principaux défis qui entravent la participation active et compétitive du secteur privé du pays au commerce intra-africain et propose des solutions pratiques et réalisables.

Autrement dit  la stratégie nationale permet à chaque partie prenante, à savoir les institutions gouvernementales, le secteur privé et les partenaires au développement, d’avoir une idée claire des ressources financières nécessaires pour faire de la ZLECAf une réalité pour  la République de Djibouti.

En outre elle a pour but de permettre au pays de saisir au mieux les opportunités offertes par la ZLECAf et d’apporter  un nouveau  dynamisme à l’intégration  économique de la République de Djibouti dans le commerce intra-africain.

L’élaboration de cette stratégie nationale a reçu l’appui technique de la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le financement de l’Union européenne.  

Cette rencontre  a vu la participation , des représentants des ministères sectoriels,  des représentants des systèmes des Nations-Unies , la représentante du secrétariat de la ZLECAf , de l’ union africaine, Mlle Marie-Providence Mugangu, le représentant de la commission économique pour l’ Afrique, Dr Souleiman Abdallah, des parlementaires, des experts de la douane, des entrepreneurs, des transitaires, des représentants du secteur privé ainsi que la société civile.

A l’issue de ces assises la représentante du secrétariat du ZLECAf, Mlle  Marie-Providence Mugangu a rappelé que  l’instance de la ZLECAf applaudit la république de Djibouti pour son effort crucial de la mise en œuvre de la stratégie nationale.

« Le Secrétariat de ZLECAf saisit cette occasion pour applaudir les efforts de la République de Djibouti afin que la ZLECAf tienne ses promesses de développement non seulement pour le peuple de la République de Djibouti mais aussi pour tout le continent.

Nous reconnaissons et saluons en outre la participation active de la République de Djibouti aux processus de la ZLECAf. La République de Djibouti a été parmi les quelques premiers pays à déposer leur instrument de ratification».

De son côté le représentant de la commission économique pour l’Afrique Dr Souleiman Abdallah a souligné que la république de Djibouti fait partie des pays qui ont diligenté le processus de ratification sitôt après avoir apposé leur signature sur l’accord de Kigali portant création de la ZLECAf.

« C’est le lieu de saluer le leadership assumé du gouvernement de Djibouti sur ce sujet d’importance capitale pour notre continent ».

Pour sa part, le Ministre du commerce, Mohamed Warsama Dirieh a félicité les représentants des institutions publiques et privées  ainsi que les experts  pour la participation de cet atelier de validation de la stratégie nationale pour la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine à Djibouti.

Il a ajouté également que l’objectif de cette assise  est de doter la République de Djibouti d’une Stratégie destinée à faciliter son insertion au marché continental en rendant effective l’implémentation de la Zone de Libre-Échange Continentale et Africaine, projet phare de l’agenda 2063 de l’Union Africaine.

SOUBER

La parole à…Mohamed Warsama Dirieh

Ministre du Commerce et du Tourisme

Permettez-moi de vous remercier pour votre participation à cet important atelier dont l’objectif est de doter la République de Djibouti d’une Stratégie destinée à faciliter son insertion au marché continentale en rendant effective l’implémentation de la Zone de Libre-Échange Continentale et Africaine, projet phare de l’agenda 2063 de l’Union Africaine.  

Il est nécessaire de souligner que cet objectif est conforme avec celui d’unifier le commerce intra africain cristallisé dans le traité d’Abuja entré en vigueur en 1994 dont les piliers sont les Communautés Économiques Régionales (CER). Cela signifie que  la ZLECAF s’appuiera sur les acquis des CER.

L’opérationnalisation de la ZLECAF contribuera au renforcement des échanges commerciaux intra africains et partant à l’amélioration du bien-être de nos populations africaines.

En effet, La ZLECAf constitue un marché de plus de 1,2 milliard de consommateurs et d’un PIB de 3000 milliards de dollars américains de PIB qui offre au secteur privé d’immenses opportunités en termes de nouveaux marchés des biens et services.

Autrement dit, cette nouvelle  structure   favorise la diversification économique régionale et  la promotion des investissements au sein du Continent.

Selon les prévisions de la Commission des Nations Unies pour l’Afrique, la mise en œuvre de la ZLECAF augmentera de 52,3 % le commerce intra-africain. Cette situation démontre, clairement, l’existence d’opportunités d’affaires pour le secteur privé africain.

Dès 2017, mon Département a réalisé une étude sur l’impact de la participation de Djibouti à la Zone de Libre-échange du COMESA et une évaluation sur les avantages et défis à la Zone de Libre-échange continentale et africaine. Elle a identifié les secteurs potentiels à l’intégration économique régionale dans le cadre de la ZLECAf tels que l’Énergie, la Pêche, le TIC, le Tourisme et des opportunités de créations des chaînes de valeurs régionales et continentales.

Parmi les mesures prises dans le cadre de la réalisation de la ZLECAf,  la République de Djibouti est sur le point de conclure les négociations sur les 5 secteurs prioritaires tels que le Tourisme, le Transport, la Communication et y compris la télécommunication et le secteur  financier. Lors de cet atelier, toutes les recommandations des parties prenantes nationales devront être recueillies afin de parfaire le document stratégique et ainsi permettre une meilleure appropriation nationale.

La stratégie nationale présente les principes sur lesquels le gouvernement va fonder ses actions politiques afin de faciliter une meilleure intégration commerciale du pays aux marchés continentaux et de promouvoir le développement de chaines de valeur régionales.

Une analyse des opportunités et défis du pays en matière de commerce extérieur devrait permettre de renforcer les mécanismes institutionnels afin d’assurer une mise en œuvre réussie de la ZLECAf.

La stratégie devrait veiller à ce que les actions en faveur de l’accélération de l’insertion de la République de Djibouti dans le commerce intra africain restent compatibles et en phase avec nos stratégies de développement.

En effet, la stratégie de la ZLECAF reste cohérente avec La Vision stratégique 2035 qui prône « une plus grande ouverture du pays sur l’extérieur, une participation plus active au commercial mondial et une insertion aux communautés économiques régionales (IGAD, COMESA) et continentales pour favoriser et accélérer la diversification économique ».

Le nouveau Plan National de Développement 2020-2024 intitulé Djibouti ICI a réaffirmé dans son axe stratégique sur la connectivité, l’objectif de « positionner Djibouti comme une plaque tournante de l’économie régionale et continentale, offrant une plateforme multiservices des finances, du (e-) commerce et les nouvelles technologies de l’information et de la communication ».

La volonté exprimée par le Président de la République M. ISMAIL OMAR

GUELLEH à travers notre adhésion à la ZLECAF intervient dans une période cruciale marquée par des revers socio-économique que connaissent nos pays en raison de la pandémie du COVID-19 mais également les chocs financiers, économiques et alimentaires en cours.

C’est pourquoi, malgré les défis, la stratégie assortie d’un plan d’action prioritaire devrait permettre à notre pays d’analyser en détails les tâches à accomplir pour tirer profit de la ZLECAF.

Enfin, je ne saurais conclure mon intervention sans rappeler, d’une part que notre continent a besoin d’une réelle connexion entre les milieux d’affaires de nos communautés économiques régionales, mais aussi d’avoir confiance en notre continent et foi à ses atouts et à ses potentialités naturelles, stratégiques et humaines.