Le ministre de l’Intérieur et coordinateur de la politique nationale migratoire, Moumin Ahmed Cheikh, a présidé hier, au Sheraton, un atelier de deux jours consacré à la consultation nationale sur le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (GCM) et les indicateurs de gouvernance de la migration (IGM).

Le secrétaire d’Etat à la décentralisation, Hamadou Mohamed Aramis, la coordinatrice du système des nations unies à Djibouti, Barbara Manzi, la chargée de mission de l’organisation internationale pour les migrations, Lalini Veerassamy, ont pris part à cette première journée de réflexions.

Plusieurs représentants des agences des nations unies à Djibouti, des membres des groupes de travail sur la migration, la société civile, des partenaires du secteur privé, des universitaires , des chercheurs et d’autres parties prenantes travaillant dans le domaine des migrations  ont été conviés à ces consultations nationales.

Le premier objectif de la tenue de ces consultations nationales est de fournir une plateforme aux gouvernements et aux parties prenantes concernées par la migration, leur permettant d’identifier leurs priorités dans la mise en œuvre des objectifs du pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (GCM).

Cela se fera en s’appuyant sur les initiatives existantes qui soutiennent les efforts en cours du gouvernement pour améliorer la gouvernance en matière de migration aux niveaux national et régional.

Cet objectif sera également guidé par le paragraphe 53 du pacte mondial qui invite les Etats membres à «élaborer dès que possible des réponses nationales ambitieuses pour la mise en œuvre du Pacte mondial», des «analyses régulières et exhaustives des progrès réalisés au niveau national, et l’élaboration et l’utilisation volontaires d’un plan national de mise en œuvre” qui s’appuiera sur les contributions de toutes les parties prenantes.

D’une durée de deux jours, ces assises ont également pour mission de présenter les résultats des indicateurs de gouvernance de la migration, de consulter le gouvernement sur l’analyse et l’adaptation de ces résultats en fonction du contexte local et de valider le profil de gouvernance des migrations de Djibouti. Dans son discours d’ouverture, la chargée de mission de l’OIM  Lalini Veerassamy a mis l’accent sur l’importance du pacte mondial sur la migration adopté en 2018. « Djibouti était l’un des premiers pays à avoir organisé des consultations nationales sur ce pacte et à définir des recommandations nationales. Deux ans après la première consultation, nous nous retrouvons avec un pacte qui a été largement négocié et surtout adopté en décembre 2018 et qui commence à entrer en vigueur »

Pour sa part, la coordinatrice du système des nations unies à Djibouti, Barbara Manzi, a précisé qu’il était important de démontrer ce que Djibouti avait entrepris dans ce sens. Elle a par la suite réaffirmé la disponibilité des institutions onusiennes à soutenir notre pays

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Moumin Ahmed Cheikh, qui est également le coordinateur national de la politique migratoire du pays, a déclaré qu’il était primordial de rassembler les efforts de toutes les institutions pour « travailler ensemble » sur cette problématique.

« Aujourd’hui, le cadre national de gestion de la migration me parait éparpillé et je souhaiterais le recadrer conformément aux dispositions de la loi n°40/2019 et du décret 2016-148-note présidentielle 2017-77 », a-t-il précisé.

 A propos du MiGOF

A noter que  c’est en 2015, que  l’OIM a élaboré le cadre de gouvernance des migrations (MiGOF) pour aider les pays à̀ définir ce à quoi une « politique de migration bien gérée » pourrait ressembler au niveau national . Le MiGOF a été accueilli par les Etats membres de l’OIM la même année. Les Indicateurs de gouvernance de la migration (IGM) ont été développés, pour leur part, pour aider les pays à̀ opérationnaliser le MiGOF en utilisant un ensemble d’environ 90 indicateurs qui pourraient être appliqués dans six domaines clés de politiques publiques.

Les IGM ont été élaborés afin de promouvoir un dialogue sur la gouvernance migratoire avec pour but ultime de clarifier ce à quoi pourrait ressembler une « migration bien gérée », telle que mentionnée dans la cible 10.7 des Objectifs de développement durable (ODD).

La République de Djibouti a participé à la phase IV des Indicateurs de Gouvernance de la Migration (IGM) conduit par l’OIM et le « Economist Intelligence Unit » (EIU).

Le processus IGM, au niveau national, est constitué de 3 phases. La première phase concerne la collecte de données et de recherche sur les indicateurs nationaux de gouvernance de la migration (MGI), la seconde phase porte sur de consultation Interministérielle sur les résultats et conclusion des IGM  et enfin la publication du rapport IGM ou profil pays sur le portail des données migratoire.

Ce profil décrit les points forts et les aspects à développer dans les structures de gouvernance des migrations de la République de Djibouti, sur la base des six domaines du Cadre de Gouvernance des Migrations (MiGOF). Ceux-ci traitent notamment des droits des migrants, d’une approche associant l’ensemble du gouvernement, des partenariats, du bien-être socio-économique des migrants, des aspects d’une crise relatifs à la mobilité et de la migration sûre, ordonnée et régulière.

N. Kadassiya