Le ministère de l’Environnement et du Développement Durable a procédé dimanche dernier au palais du peuple, à l’ouverture de l’Atelier national de validation du rapport de l’étude de faisabilité du futur centre de formation d’intervention d’urgence en cas de pollution maritime à Djibouti. Le ministre était représenté à cet atelier par son conseiller technique M. Aden Hassan.
D’une importance capitale, cette assise qui s’est étalé sur quatre jours, met en branle le processus permettant de jeter les bases de l’édification prochaine d’un instrument hautement stratégique pour le pays, à savoir la mise sur pied d’un centre de formation spécialisé aux interventions d’urgence en cas de pollution maritime à Djibouti mais également aux déversements maritimes d’hydrocarbures, lequel constitue un outil approprié et une réponse adéquate à la problématique liée à la pollution maritime.
A travers la mise en place de cet instrument, le gouvernement répond au besoin pour notre pays de pouvoir disposer dans l’éventualité d’une catastrophe maritime, un levier adéquat devant servir de rempart aux impacts néfastes de cette dernière. L’événement a vu la participation de M. Ahmed Moussa, Directeur des Affaires Maritimes par Intérim, le Dr Mohamoud Ahmed, Directeur technique de l’organisation Régionale pour la Conservation de l’environnement de la mer Rouge et du Golfe d’Aden – PERSGA ainsi que les représentants des différents services et opérateurs économiques Djiboutiens. Cet atelier avait pour but, de facto, d’atteindre deux objectifs : la validation en premier lieu de l’étude de faisabilité pour la création d’un futur centre antipollution maritime à Djibouti adapté et répondant aux exigences et aux défis découlant du nouveau contexte national caractérisé par une forte croissance économique et une intensification du trafic maritime. Mais également de s’assurer aux renforcements des capacités nationales en matière d’intervention et de lutte contre les pollutions maritimes dues aux développements d’hydrocarbures.
Dans le discours du ministre de l’Environnement et du Développement Durable lu par son conseiller Aden Hassan il a été déclaré que « De nos jours, le transport du pétrole par voie maritime ne cesse de s’accroître (transport de pétrole brut, mais aussi de carburant, combustible ou produits et dérivées pour la pétrochimie) en raison d’une demande en constante augmentation. Par exemple, pour l’année 2013, il représentait plus d’un tiers du volume du commerce maritime mondial ».
Concernant notre pays, il a porté à la connaissance de tous que « De par sa position géostratégique sur le détroit de Bab El Mandeb, notre pays n’est pas à l’abri d’une catastrophe maritime due aux déversements d’hydrocarbures. En effet, le passage au large de nos côtes d’une flotte importante de navires pétroliers constitue une menace constante pour notre milieu marin».
Afin de répondre à la menace liée à une pollution maritime éventuelle, a-t-il expliqué : « notre pays s’était doté en 1990 d’un Plan national d’urgence contre les pollutions marines accidentelles par hydrocarbures et substances nocives dit Plan POLMER puis actualisé en 2010. Cependant, ce plan n’a pas encore été rendu effectif et sa version actualisée préparée en 2012 reste encore à être officiellement adoptée ».
De fait, avec l’accroissement des activités portuaires avec la mise en opération future d’un nouveau terminal pétrolier à Damerjog s’ajoutant à ceux déjà existants et éloignés les uns des autres, et l’apparition de la menace due au navire SAFER ancré au large du Yémen sont autant d’éléments selon le ministre : «ayant poussé le gouvernement djiboutien à renforcer sa capacité nationale pour faire face aux déversements d’hydrocarbures accidentels. En effet, Djibouti projette la mise en place future d’un centre national anti pollution maritime » a-t-il estimé.
En poursuivant son mot, il a fait savoir que son département avec la collaboration du Ministère de l’Equipement et des Infrastructures et le soutien technique et financier de l’Organisation Régionale pour la Conservation de l’Environnement de la mer Rouge et du golfe d’Aden plus connue sous l’appellation de PERSGA a entamé depuis 2009 et puis relancé en 2018 le processus de création à Djibouti d’un centre d’intervention d’urgence en cas de pollution marine.
« Je suis convaincu que la validation du rapport de faisabilité nous permettra de se doter d’un outil qui facilitera l’installation dudit centre et la mobilisation des moyens et la coordination des intervenants pour faire face efficacement à toute pollution marine due aux hydrocarbures qui pourrait survenir dans nos eaux territoriales. » a-t-il conclu.
Sadik