Le ministère de l’environnement et du  développement durable, en collaboration avec l’organisation maritime internationale (OMI) et l’organisation régionale pour la conservation de l’environnement de la mer rouge et du golfe d’Aden (PERSGA), a organisé lundi dernier au palais du peuple  un atelier national sur la mise en œuvre des annexes V et VI de la Convention MARPOL.

Cet atelier, qui se poursuivra jusqu’au 5 août prochain, vise à renforcer les capacités nationales avec le concept de la prévention de la pollution par les navires dans le cadre des annexes V et VI de la convention MARPOL sous tous ses aspects. En effet, l’annexe V traite de l’évacuation de toutes les ordures des navires et impose l’interdiction totale de déverser des matières plastiques dans la mer, sous quelque forme que ce soit. Quant à l’annexe VI, entrée en vigueur en 2005, il concerne les règles relatives à la prévention de la pollution de l’atmosphère par les navires. 

Cette annexe fixe des limites aux émissions d’oxyde de soufre et à d’autres émissions nocives comme les oxydes d’azote et les particules.

Cet atelier, présidé  par le  secrétaire général du  ministère de l’environnement et du  développement durable, Dini Abdallah Omar, s’est déroulé en présence notamment du conseiller   technique   du ministre  de l’environnement et du développement durable, Aden Hassan Elmi, du directeur par intérim de la direction de l’environnement et du développement durable, Idriss Ismael Nour, et du représentant  de l’Organisation Régionale pour la Conservation de l’Environnement de la mer Rouge et du golfe d’Aden (PERSGA), Dr Mohamoud Ahmed. L’atelier a été animé par des consultants internationaux dépêchés par le PERSGA et par des experts nationaux.

La parole à …Dini Abdallah Omar 

Secrétaire général du ministère de l’environnement et du développement durable

La république de Djibouti a pleinement intégré la protection de l’environnement comme une priorité dans sa politique de développement national

« Comme vous le savez, les mers et les océans sont essentiels pour le transport maritime : ils assurent plus de 90 % du commerce mondial. De surcroit, la crise mondiale pandémique actuelle a fait ressortir l’importance des transports maritimes. Chaque année, plus de 20 000 navires dont 10% des navires-citernes pétroliers, transitent par le détroit de Bab El Mandeb. La mer constitue aussi une source d’approvisionnements vitaux en ressources halieutiques, minérales et fossiles, et contribue de ce fait considérablement à la sécurité alimentaire et énergétique. La mer est une régulatrice formidable de climat et elle abrite une importante biodiversité. De par sa proximité sur la route internationale maritime, la république de Djibouti est pleinement consciente des menaces de

pollutions marine et atmosphérique dues aux navires et, à ce titre, la république de Djibouti a pleinement intégré la protection de l’environnement comme une priorité dans sa politique de développement national.

En effet, le ministère de l’environnement et du développement durable ainsi que les administrations maritimes et portuaires nationales compétentes ont pris des mesures cohérentes pour mettre en œuvre la convention MARPOL ainsi que d’autres règles de facilitation du commerce maritime de l’OMI qui ont été concrétisées par la mise en place des services maritimes en ligne complets, y compris la gestion des déchets de navires.

Le littoral de la république de Djibouti est caractérisé par  des écosystèmes riches en récifs coralliens et mangroves situés dans les étendues côtières protégées tels que Khor Angar et les Iles Mucha et Maskali. En plus des aléas du changement climatique qui menacent gravement ces habitats côtiers vulnérables, et plus largement la faune et la flore marines djiboutiennes, les ordures provenant des navires peuvent être tout aussi mortelles pour la faune et la flore marines que les hydrocarbures ou les produits chimiques.

Au même titre, les émissions atmosphériques par les navires constituent aussi une forme de pollution qui produit un effet cumulé qui s’ajoute aux problèmes de qualité de l’air. Elle affecte le milieu naturel, provoquant de graves pluies acides.

Il me plaît de souligner ici que le ministère de l’environnement et du développement durable attache une importance particulière dans la préservation de notre environnement marin et côtier. Depuis notre adhésion au PERSGA en 1999, notre pays a bénéficié de la part de la PERSGA d’un soutien varié et appréciable. Les soutiens constants du PERSGA ont notamment contribué au renforcement des capacités des cadres de Djibouti. Il nous faut continuer cette coopération pour éduquer le public et renforcer les capacités des cadres des agences nationales concernées pour faire appliquer plus vigoureusement les règles telles que celles de l’Annexe V et VI de MARPOL.

Nous sommes tous rassemblés aujourd’hui pour évoquer ces sujets importants, actualiser nos connaissances et créer une plateforme favorisant une discussion interactive ainsi qu’un échange de points de vue parmi les conférenciers, les professionnels et tous les participants.

L’assise qui nous réunit aujourd’hui s’inscrit dans le cadre du programme intégré de coopération technique de l’OMI et de PERSGA à renforcer les capacités institutionnelles en vue de satisfaire aux règles et normes internationales relatives à la prévention de la pollution des mers et à la lutte contre celle-ci et à la sécurité maritime.

Aussi, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme régional de réactivation du statut spécial maritime de la Mer Rouge et du Golfe d’Aden en vertu de la Convention MARPOL, qui a été adoptée en 2019 par le Conseil ministériel du PERSGA ».