Le deuxième atelier national sur la participation effective au centre d’échange pour la prévention des risques biotechnologiques (BCH) du Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques relatif à la Convention sur la Diversité Biologique, s’est déroulé à l’INAP le18 et 19 février dernier. Les travaux de cet atelier ont été lancés par le directeur de l’environnement et du développement durable, Houssein Rirache Robleh, en présence du conseiller régional, Honoré Assamoi, spécialiste du Centre d’Echange pour la prévention des risques biotechnologiques (BCH).
Dans un discours prononcé à cette occasion, M. Houssein Rirache Robleh a déclaré que la biodiversité qui définit comme la variabilité des gènes, des espèces, des écosystèmes est le fruit de plusieurs milliards d’année d’évolution au gré des processus naturels et de plus en plus sous l’influence des êtres humains. Elle constitue la toile de la vie dont nous faisons intégralement partie et dont nous sommes dépendants.
Les produits de la nature sont à la base d’activités aussi diversifiées que l’agriculture, la pharmacie, l’industrie agro-alimentaire etc. Cependant, a-t-il dit, aujourd’hui plus que jamais les challenges et les opportunités de la biotechnologie et les organismes vivants modifiés (OVM), les avantages pour augmenter la productivité végétale et animale ainsi que les risques potentiels que peuvent présenter les produits de la biotechnologie pour l’environnement et la santé humaine sont les défis majeurs pour une utilisation rationnelle de la diversité biologique.”
A ce titre, il a indiqué que cette biotechnologie utilisée afin de rendre les organismes, en particulier les plantes résistants à un herbicide particulier, à un insecte ravageur ou encore aux différents facteurs abiotiques prend de l’ampleur considérable dans le monde. Selon les derniers chiffres plus de 160 millions d’hectares d’organismes génétiquement modifiés sont cultivés dans plusieurs pays.
M. Houssein Rirache a par ailleurs souligné que ce nouveau type d’agriculture suscite de nombreux débats. Qu’ils soient scientifiques, éthiques. Les débats d’ordre scientifique questionnent les risques environnementaux et sanitaires ainsi que la pollution génétique. Les débats d’ordre éthique portent sur la modification du patrimoine génétique d’un organisme vivant et sur le fait que l’on dépose un brevet sur cet organisme.
Il a notamment rappelé qu’a Djibouti, le gouvernement a pris un certain nombre de dispositions pour y faire face à l’érosion dangereuse de notre biodiversité. Les efforts notables en matière institutionnelle et réglementaire, la ratification d’un grand nombre d’instruments juridiques internationaux relatifs à l’environnement, le nombre important d’aires protégées et de zones humides créées et classées, attestent de la volonté manifeste d’être au diapason de la communauté internationale. Parmi ces mesures prises, figurent la ratification de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) le 30 novembre 1994 ainsi que ses Protocoles.
Pour accompagner la mise en œuvre de cette convention au niveau national, un document d’orientation national, intitulé “Stratégie et Plan d’Action nationaux sur la biodiversité”, a été élaboré en 2000 et révisé en 2017.
Aussi, pour ne pas rester en marge de l’élan international sur la gestion des OVM, la République de Djibouti a ratifié le 31 décembre 2001 du Protocole de Cartagena sur la Prévention des Risques Biotechnologiques relatif à la Convention sur la Diversité Biologique.
Selon les précisions de M. Rirache, outre la ratification de ce Protocole, le ministère en charge de l’Environnement (MHUE), qui est l’institution chargée de la mise en œuvre dudit Protocole au niveau national, a élaboré en 2009 un cadre national d’orientation à l’échelle nationale en vue de créer des conditions favorables à l’utilisation sans danger et responsable des biotechnologies.
Egalement, la République de Djibouti a soumis son troisième rapport national sur l’application du protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques, vitrine des avancées en matière de gestion des OVMs au Secrétariat de la Convention sur la Diversité Biologique. Au terme de leurs travaux, les participants de cet atelier connaitront plus sur le centre d’échange pour la prévention des risques biotechnologiques. Ils seront formés avec l’expertise de M. Assamoi sur l’utilisation, la maintenance et la gestion ducentre d’échange pour la prévention des risques biotechnologiques (CEPRB) conformément à la mise en œuvre du Cadre National de Biosécurité.
En outre, ils seront amenés à créer et à rendre disponible un portail du CEPRB national (ou un site Web afin de national) relié au système d’hébergement de sites Web gratuits du Secrétariat de la Convention (SCBD) pour permettre à la République de Djibouti d’enregistrer, d’actualiser, ou de corriger une information sur les OVMs, ainsi que pour permettre à nos scientifiques de participer à certaines activités en ligne (p.ex. forums, conférence en directe, etc.) du dudit centre d’échange interopérable avec les portails régionaux et centraux du CEPRB en utilisant, le cas échéant.
KI