Une première session de formation sur la protection des enfants vivant dans les rues de Djibouti, s’est clôturée mercredi dernier  au sein de l’hôtel les Acacias. Financé à hauteur de 8 millions d’Euros, soit environ 1,646 millions de Francs Djibouti par l’Union Européenne et mis en œuvre par le ministère de la femme et de la famille et l’Organisation Internationale de la Migration, ce projet s’inscrit dans le cadre du Fonds Fiduciaire d’Urgence pour l’Afrique de l’Union Européenne, dont l’objectif est de remédier aux causes profondes de l’instabilité et de la migration irrégulière et des déplacements forcés en Afrique.

Du 14 au 16 janvier sous les lustres de l’hôtel Les Acacias, 21 personnes issues des rangs respectifs du ministère de la Femme et de la Famille (MFF), du secrétariat d’Etat chargé des Affaires sociales(SEAS), de l’UNFD, de l’ONARS, et de Caritas ont suivi une formation sur la protection des enfants en situation de rues.

Facilitée par des expertes du siège de l’OIM à Genève, cette formation s’inscrit dans le cadre du projet « Solutions pérennes pour les populations hôtes, les réfugiés et les migrants les plus vulnérables à Djibouti » financé par l’Union Européenne.

Des sujets tels que la terminologie migratoire, la détermination de l’intérêt supérieur des enfants, les techniques d’entretien, la gestion des dossiers de cas vulnérables et des retours volontaires, et l’aide à la réintégration ont été abordés lors de différentes sessions thématiques. 

Dans ce contexte de migration mixte et irrégulière à Djibouti, la protection des enfants non accompagnés pose encore un véritable défi majeur en raison de leur vulnérabilité.

La motivation de ces enfants migrants non accompagnés ou séparés vers Djibouti varie. Selon les experts, certains restent à Djibouti à cause de la  situation défavorable de leur pays d’origine, d’autres sont influencés par des amis, ou  fuient des problèmes familiaux.

L’identification du profilage et des besoins a  été détaillée par l’étude nationale réalisée par le Ministère de la Femme et Famille en collaboration avec la DISED et l’OIM sur les enfants en situation de précarité à Djibouti qui a commencé en octobre 2017.

La tenue de ces assises de trois jours s’inscrit pleinement dans les efforts du gouvernement Djiboutien, tournés vers l’élaboration des réponses immédiates et des solutions à long terme pour que ces enfants vulnérables en situation de précarité puissent avoir une vie meilleure et plus décente. Lors de l’ouverture de cette session, la cheffe de mission de l’OIM à Djibouti, Lalini Veerassamy, a mis en évidence l’importance de cette étude sur la situation des enfants des rues. « Il s’agit de protéger ces enfants qui se trouvent dans des situations vulnérables .Nous devons pour cela joindre nos efforts et travailler tous ensemble sur cette question »,  a-t-elle déclaré.

De son côté, l’ambassadeur de l’Union Européenne à Djibouti, Adam Kulach, a affirmé qu’un grand nombre d’enfants migrants passent par Djibouti et parfois s’y arrêtent pour une période plus ou moins longue, vivant dans les rues la plupart du temps. « En route, en transit, puis, souvent, à destination trop d’enfants sont victimes d’abus de toutes sortes. Plus encore qu’avec les autres catégories de migrants, notre devoir d’humanité nous commande d’agir ici et maintenant pour prévenir, informer, secourir les enfants migrants et poursuivre sans relâche toutes les personnes qui les vendent et les exploitent,» a-t-il précisé.

A noter que, la République de Djibouti a signé et ratifié le Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant de 1989, dont l’article 22 crée une obligation particulière de protection des enfants migrants. Pour mettre en œuvre cette obligation, des procédures doivent être mises en place et des équipes formées. Il faut souligner l’important besoin d’informations ,de formations et d’une action décisive de protection des migrants par-delà le plan d’action national qui a été prolongé sans changement jusqu’en 2020.

C’est l’un des objectifs de ce projet de l’OIM financé par l’Union Européenne, qui couvre aussi l’Ethiopie et le Yémen, à côté d’actions directes d’assistance aux enfants migrants vulnérables.

N. Kadassiya