PAR NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À ADDIS-ABEBA
ARTEH ABDOURAHIM
Les gouvernements de Djibouti et de l’Ethiopie éthiopien se réjouissent de lancer concrètement le méga projet gazier qui débouchera sur la construction d’un gazoduc d’une longueur totale de 750 km entre l’Éthiopie et la future zone industrielle de Damerjog où seront édifiés une usine de liquéfaction du gaz naturel et un terminal d’exportation grâce à un investissement privé avoisinant les 4 milliards de dollars US.
Le ministre djiboutien de l’Energie, chargé des Ressources naturelles, Yonis Ali Guedi, et son homologue éthiopien, Samuel Urkato, ont entériné la signature d’un accord, relatif au méga projet gazier, vendredi 15 février dernier à Addis-Abeba, en Ethiopie. Ce chantier d’envergure comprend deux composantes.
L’une a trait au pipeline long de 767 km (700 km en Éthiopie et 67 km à Djibouti) qui servira à acheminer le gaz naturel de part et d’autre de la frontière. L’autre est une usine de liquéfaction qui sera édifiée à Damerjog.
Des négociations de plus deux années. C’est dire l’importance que revêt la conclusion du protocole d’accord intergouvernemental de vendredi dernier dans la capitale éthiopienne. L’événement est intervenu après des négociations de plus de deux années au cours desquelles les deux parties ont défini les termes du contrat. Il s’inscrit dans le prolongement du mémorandum d’entente que les deux parties avaient signé en novembre 2017.
Ainsi, Djibouti et l’Ethiopie ont franchi un palier supplémentaire dans leur entente bipartite sur ce méga projet gazier. Avec la signature de cet accord qui leur permettra de tirer profit de ce projet de manière équitable.
Le ministre djiboutien de l’Energie très ému s’est dit heureux de voir ce projet prendre forme. Son homologue éthiopien et lui-même n’ont pas manqué de remercier les responsables des deux pays qui ont œuvré d’arrache-pied à cet effet. La mise en place de ce projet permettra à Djibouti de conforter sa position de « hub » énergétique régional et devenir un pôle industriel de référence dans toute la région de l’Afrique de l’Est
Rappelons aussi que ce projet gazier, dont l’investissement total avoisine 04 milliards de dollars américains, comprend un pipeline de gaz naturel, une usine de liquéfaction et un terminal d’exportation. Les infrastructures seront localisées à Damerjog, au sud-est de la capitale Djibouti.
Le gazoduc, long de 749 km, pourra transporter jusqu’à 12 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an, de l’Éthiopie vers Djibouti. L’usine de liquéfaction aura la capacité de produire annuellement 10 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) après l’achèvement des différentes phases du projet. Cet accord intergouvernemental fixe ainsi les termes clés du partenariat entre Djibouti et l’Ethiopie. Il servira de base pour la rédaction des contrats de concession y afférents.
A noter que Poly-GCL avait également signé un mémorandum d’entente avec Electricité de Djibouti (EDD) – société en charge du service public de transport et distribution de l’électricité sur le territoire djiboutien – pour le développement de formules d’utilisation du gaz et des énergies renouvelables (solaire, éolien et CSP). Ce mémorandum d’entente visait ‘’ le développement de plus de 1500 mégawatts à Damerjog Industrial Parcs », avec diverses usines dont: « une usine de production de méthanol, une raffinerie, une usine de PVC, une usine de production d’acier, mais aussi un data center (centre de données) et une usine de dessalement des eaux », précise le ministère de l’Energie.
Bref, l’aboutissement de ce méga projet gazier offre la possibilité à Djibouti de relever le défi lié au coût élevé de l’énergie et de jeter ainsi les bases d’un développement durable.
Il s’agit enfin de maintenir par ce biais la croissance économique soutenue que notre pays a connue ces dernières années.