Le numérique modifie en profondeur les manières de produire, d’échanger et de consommer. Pour la plupart des entreprises, Internet est devenu un canal de communication et de vente incontournable. Il est difficile pour un consommateur d’échapper à l’écosystème de services de Google, Facebook ou Apple pour communiquer, se divertir, rechercher de l’information ou commander des produits. L’ensemble de l’économie est désormais convertie au « numérique ». La question est de comprendre comment le numérique va à court et moyen terme transformer les marchés et les organisations, mais aussi l’espace et la société.
Mais que c’est réellement une économie numérique ?
L’économie numérique est l’ensemble des activités économiques et sociales en relation avec les technologies de l’information et de la communication (TIC) qui redéfinit nos façons de consommer, d’apprendre, de communiquer et de travailler.
Ces TIC sont utilisées grâce à des terminaux de traitement de l’information (Smartphones, ordinateurs, tablettes tactiles,), mais aussi à travers des équipements de l’électronique (Smart TV, consoles vidéo, objets connectés, robots). À ces équipements, sont associés: les logiciels informatiques, les plateformes numériques multi faces portées par les OTT (over the top services), les applications mobiles, les jeux vidéo, les téléchargements de contenu (livre numérique, musique vidéos). Le transport ou la télécommunication de ces produits numériques se fait sur la base d’une infrastructure numérique dont les composants, dits réseaux, se chevauchent et deviennent de plus en plus convergents. Ce soubassement numérique est composé de réseaux télécoms, de réseaux d’internet, de réseaux satellitaires, d’infrastructures data centres.
Pour un pays en voie de développement tel que le nôtre, le numérique peut être une opportunité pour se développer. L’internet qui permettra, entre autres, à l’Afrique l’accès aux marchés internationaux va contribuer entre 5 % et 6 % d’ici 2025 à l’économie africaine.
L’Afrique est aussi le 2ème plus grand marché au monde en termes de demande en technologie d’information et de communication. Elle est caractérisée par 350 millions d’utilisateurs de smartphones en Afrique en 2017. La clientèle des jeux et applications compte 400 millions d’utilisateurs et pays africains sont équipés avec le réseau 4G.
Les ventes en ligne réalisées sur le continent atteindraient 650 milliards de dollars à la fin 2018.
Avec toutes ces opportunités, l’Afrique ne doit pas rater le train de cette nouvelle révolution du numérique.
Au niveau de notre pays, nous avons une jeunesse instruite, hyper connectée et qui a déjà apprivoisé les nouvelles technologies numériques.
Mais pour passer vers une utilisation de cette technologie numérique à des fins productives et créatrice de vrais entrepreneurs,
On doit continuer davantage à :
1- Encourager les innovations et l’esprit d’entreprise en la matière en visant particulièrement les plus jeunes dans un premier temps.
2- Promouvoir la formation depuis l’enseignement dédiés aux compétences générales et d’usages TIC, en passant par l’éducation universitaire des ingénieurs en numériques et la formation continue des professionnels IT.
3- Transformer l’administration et moderniser les plateformes IT.
4- Continuer l’effort d’équipement en très haut débit tout en visant la réduction de la fracture numérique.
5- Entamer un cadre réglementaire numérique qui promeut la confiance numérique (la protection des données personnelles, la signature électronique, et la cyber sécurité).
La transformation numérique nécessite également une stratégie
Le Ministère de la Communication chargé des Postes et des Télécommunications a, en 2014, mis en place un Schéma Stratégique Intégré en cours d’évaluation du secteur des TIC (SSI).
Cette stratégie nationale est mise en place pour une durée de 10 ans (2014-2024) et a pour priorité le renforcement du secteur du numérique, source de développement économique, qui constitue une réponse aux enjeux de croissance et de création d’emploi.
Le SSI comprend la réduction de la fracture numérique, le renforcement structurel, la modélisation d’un nouvel environnement TIC, le développement du tissu économique TIC, un impact positif sur le PIB, l’impulsion à la transformation progressive de l’économie nationale, la création d’emplois à forte valeur ajoutée et enfin l’amélioration de la visibilité régionale et internationale.
Cette stratégie a pour finalité la transformation de la République de Djibouti en une société de l’information avec une économie digitale.
N. Kadassiya