L’élaboration de la stratégie nationale de protection sociale (SNPS) 2023-2027 et son plan d’action a été lancé aujourd’hui au cours d’un atelier à la salle polyvalente de l’Hôtel Palace Kempinski. Il se déroulera pour une période de deux jours, le 05 et 06 Mars 2023.

Cet atelier présidé par la Ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité Mme Ouloufa Ismael Abdo, la  Secrétaire générale de la MASS Mme Amina Ahmed Warsama, avec la participation de la Représentante du PNUD à Djibouti Mme Emma N’Gouan-Anoh et son Représentant-adjoint spécial de l’ONU auprès du PNUD, le représentant du PAM, ainsi que la participation de toutes les catégories de personnels du corps social dont le Commissaire de la commune de Boulaos représentant la mairie nationale.

La Stratégie Nationale de Protection Sociale 2023-2027 a été entamée à la demande de Mme Ouloufa Ismael Abdo, ministre des affaires sociales et des solidarités pour un travail de diagnostic avec la participation de toutes les parties prenantes du champ social : institutionnels, privés, associatifs et partenaires techniques et financiers

La protection sociale est un droit et non une aumône. Loin de créer des dépendances, elle constitue un investissement judicieux et durable vu qu’elle rend la famille et les communautés autonomes en Afrique. Les gouvernements de la région mettent en place leur système de protection.

Pour son discours d’ouverture, la Secrétaire générale de la MASS Mme Amina Ahmed Warsama déclare : « C’est pour moi un réel plaisir et un honneur de présider la cérémonie d’ouverture de cet atelier Stratégie Nationale de la Protection Sociale non contributive ».

La République de Djibouti s’est engagée il y’a 10 ans à placer la protection au cœur de son programme de développement. Aujourd’hui il est prouvé que la protection sociale peut fonctionner grâce aux transferts monétaires, elle contribue à réduire la pauvreté et stimule les économies.

Quant au représentant du PAM, il souligne que : « Dans l’ensemble de la région en Afrique, la Protection sociale a permis à accroître le revenu, la production et la sécurité alimentaire des familles, à aider nos enfants à aller à l’école et poursuivre leurs études, à réduire les problèmes à risque. La protection sociale à Djibouti a permis de réduire l’écart de pauvreté de 50%  vu qu’elle permet de réaliser des changements abordables avec seulement 150 dollars par mois en moyenne pour chaque ménage. Puis c’est au tour du représentant-adjoint du PNUD faire dans son discours : «Moi je mets le point en insistant sur les défis et les filets sociaux relatifs à la protection sociale. Aujourd’hui, tous les pays d’Afrique subsaharienne disposent d’un programme de filets sociaux, tels que le programme de transferts monétaires, de travaux publics ou développement économique et le programme éducatif sont désormais courants. A Djibouti, en Ethiopie, au Soudan, au Sénégal et encore en Tanzanie, ces programmes viennent en aide à des millions de personnes pauvres ou très vulnérables. Les recherches montrent que les ménages font un usage productif des filets sociaux, ils s’en servent pour accroître leur sécurité alimentaire, scolariser leurs enfants, pour lutter contre les effets climatiques et les pandémies (Covid 19 et VIH) ».

Enfin, la ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité Mme Ouloufa Ismael Abdo Secrétaire présente à la seconde phase du séminaire déclara : « Permettez-moi d’abord de vous remercier pour votre engagement pour des deux jours de travaux d’élaboration de la nouvelle stratégie nationale de Renforcement du capital humain et de la protection sociale non contributive 2023-2027.

Je voudrais à l’entame de mon discours vous assurer l’engagement ferme du gouvernement dans la lutte contre la pauvreté et en premier lieu son Excellence le président de la république Mr Ismael Omar Guelleh qui apporte indéfectiblement son soutien dans la mise en œuvre de sa politique sociale, lui qui a fait du combat contre la pauvreté la priorité de l’action gouvernementale, faisant un bref rappel historique et chronologique sur les stratégies de lutte contre la pauvreté menées par le gouvernement:

–  En 2007 c’est l’Initiative Nationale de Développement Sociale (INDS) qui fut la principale actrice de la stratégie nationale du développement économique de la République de Djibouti, l’objectif du chef de l’Etat étant de ne laisser personne sur le quai pour l’embarquer dans le train du développement. Cette dernière a donc permis la création de toutes les institutions existantes de la MASS de politique sociale tels que l’ADDS, le Secrétariat d’Etat chargé de la Solidarité, le FSN fonds de solidarité nationale et la création des caisses d’Epargne et de Crédits.

–  En 2017, la 1ere stratégie du Secrétariat d’Etat chargé de la Solidarité fut de couvrir entre 2013 et 2017 tous les djiboutiens vivant sous le seuil de la pauvreté, un socle de base appelé « filets sociaux de sécurité ». Celle-ci a permis également de s’attaquer de front la pauvreté et ses impacts avec la création du Registre Social et la mise en place de plusieurs programmes de lutte contre la pauvreté dont le PNSF (Programme Nationale de Solidarité de la Famille) et le programme ASERI (programme d’Assistance Sociale pour les Etudiants issus des Régions de l’Intérieur)

–  En 2018 conformément aux priorités de la Vision 2035 du gouvernement, la 2ème stratégies nationales de protection sociale du MASS élaborée pour la période 2018-2022 reposait sur quatre piliers : 1- Le droit à la sécurité alimentaire  2- La garantie des revenus infantiles 3- La garantie pour les personnes âgées et les handicapés  4- La garantie de services essentiels pour les accidentés de la vie.

Elle a pu renforcer l’action du Ministère en créant les Guichets Sociaux de Proximité sur l’ensemble du territoire (13 guichets). Ainsi la SNPS a permis d’évaluer et de mesurer la pertinence et le rendement de la stratégie.

La nouvelle stratégie de protection sociale non contributive 2023-2027 vise donc à définir le contour d’un dispositif pour une protection sociale non contributive, équitable, intégrée et inclusive, sensible aux chocs, et en faveur des populations vulnérables.

Une nouvelle stratégie qui s’aligne sur le Vision 2035 et qui s’effectue en étroite collaboration avec les différents acteurs des champs sociaux. Parmi les objectifs de la nouvelle stratégie, on peut citer : – le renforcement de la couverture pour les populations les plus vulnérables  – la mise en place de mécanismes de protection sociale résilients aux chocs, aux crises économiques et aux crises climatiques.  – la protection de la solidarité et de l’inclusion sociale  – Le renforcement des services sociaux de base – et enfin l’inclusion financière des ménages à faible revenu

Cette journée marque la fin des premiers travaux de l’élaboration de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Je finis mes propos avec la fameuse phrase de son Excellence le président de la république M. Ismail Omar Guelleh : « Nous allons y arriver afin de ne laisser personne sur le bord du chemin ».

                   Saleh Ibrahim Rayaleh