La salle de conférence du siège de l’UNFD a abrité hier matin la cérémonie de lancement de l’extension du programme de la micro-finance islamique sur la ville de Djibouti. Organisé par l’Agence Djiboutienne de Développement Sociale (ADDS), l’événement a réuni sur place plusieurs personnalités parmi lesquelles, la ministre des Affaires Sociales et des Solidarités, Mouna Osman Aden, le secrétaire d’Etat chargé de la décentralisation, Hamadou Mohamed Aramis, la secrétaires générale de l’UNFD, Fatouma Moussa Abdi, des élus locaux issus des communes de Balbala et de Boulaos, des représentants des banques islamiques de la place ainsi qu’une pléthore de porte-voix d’association de femmes des différents quartiers de la capitale.

Basée sur les principes de la loi islamique, la micro-finance islamique s’est révélée à Djibouti, comme outil de lutte contre la pauvreté et le chômage. La réussite de la phase du pilote à Balbala a d’ailleurs valu à l’Unité Micro-finance de l’Agence Djiboutienne de Développement Social d’élargir le projet sur la capitale afin de le faire profiter à une tranche plus large de nos concitoyens en situation de précarité.

C’est du moins le sens de la cérémonie organisée le lundi 30 novembre dernier dans la salle de conférence du siège de l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes sis sur le long du boulevard Hassan Gouled dans la commune de Boulaos.

Organisée par l’Unité pilote de la Micro-finance islamique, (entité sous la tutelle de l’ADDS), la cérémonie de lancement de l’extension de la Micro-finance islamique sur Djibouti-ville, est placée sous le haut patronage de la ministre des affaires sociales et des solidarités, Mouna Osman Aden.

L’événement a réuni sur place, le secrétaire d’état chargé de la décentralisation, Houmed Mohamed Aramis, la secrétaire générale de l’UNFD, Fatouma Moussa Abdi, la directrice générale du Centre de leadership et de l’entreprenariat Oubah Ali Malow, le directeur général de l’ADDS, Mahdi Mohamed Djama, les présidents des communes de Boulaos et de Balbala, Mohamed Omar Ismail et Idriss Bachir Kawrah, le président de la société civile, Youssouf Nouho Hassan, des élus locaux, des représentants d’organisations onusiennes et de la délégation de l’Union Européenne, des responsables des différentes banques islamiques de la place, des cadres de l’UNFD, de l’ADDS et quelques 500 autres participants issus en majorité des tissus associatifs féminins des différents quartiers de la capitale.

Tout ce beau monde réuni dans la salle de conférence du siège de l’UNFD a, après l’ouverture de la cérémonie par un verset du Saint Coran, visionné un documentaire témoignant la réussite de ce projet.

Dans la série de discours qui s’en est suivie, la secrétaire générale de l’UNFD, Fatouma Moussa Abdi, a dans son mot de bienvenue, mis l’accent sur les programmes visant à autonomiser économiquement les jeunes filles et les femmes du pays mise en place par l’UNFD.

«Notre organisation a été parmi les principales institutions de microcrédit engagée dans l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires de ce projet de Microcrédit qui a permis l’instauration du système de micro-finance» a-t-elle ajouté avant de vanter ce système islamique qui selon elle constitue un véritable levier pour lutter contre la pauvreté.

Le président de la commune de Boulaos, Mohamed Omar Ismail et son collègue de la commune de Balbala, Idriss Bachir Kawrah qui l’ont suivi ont tour à tour souligné l’importance de ce projet pour les populations de leurs zones respectives.

Le responsable de l’Unité pilote de la micro-finance islamique, Mohamed Ahmed Amin qui s’est exprimé à son tour, a déclaré que son institution a financé pour 300 millions de francs, plus de 2000 AGR.

Des propos repris par la directrice par intérim de la section ‘‘Micro-finance’’ de l’ADDS, Kadra Omar Kamil qui a ajouté que le gouvernement de Djibouti et les bailleurs ont injecté plus d’un milliard 200 millions de francs Djibouti dans la CPEC et dans ce projet.

Pour sa part, le secrétaire d’État à la décentralisation, Houmed Mohamed Aramis s’est engagé à soutenir l’initiative d’extension de ce projet dans les régions de l’intérieur. «Nous sommes disposés à apporter notre contribution sous toutes ses formes d’appui qui s’avèrent nécessaires. La création des sources d’opportunités voire de richesses pour les plus vulnérables s’avère être un levier sur lequel il nous faut agir sans relâche» a-t-il martelé avec insistance.

Dans son allocution prononcée à cette occasion, la ministre des affaires sociales et des Solidarités, Mouna Osman Aden, a souligné les potentialités grandissantes des micro-finances islamiques qui ont nécessité son élargissement afin de faire profiter à davantage de clients. «Mon Département est convaincu que ce faisant, nous contribuerons grandement à la réalisation de l’objectif de création de 5000 emplois préconisés par son Excellence Monsieur le Président de la République» a déclaré la ministre Mouna Osman Aden.

Et de poursuivre : «Notre conviction est d’autant plus affirmée que nous œuvrons, actuellement, au développement du cadre de déploiement de l’économie sociale et solidaire qui, tout le monde en convient, offre des opportunités nombreuses pour la création d’AGR dont le financement proviendrait essentiellement de la micro-finance.»

Sur ce, les officiels ont remis à certaines bénéficiaires de crédits de l’Unité de la micro-finance de l’ADDS, des attestations de reconnaissance de meilleurs fidélité.

Rachid Bayleh

Le point avec …Mouna Osman Aden

Ministre des affaires sociales et des solidarités

«Mon Département est convaincu que nous contribuerons grandement à la réalisation de l’objectif de création de 5000 emplois préconisés par son Excellence M. le Président de la République»

«L’Unité de micro-finance islamique à l’ADDS revêt depuis sa création le caractère de structure pilote, ces résultats ne sont nullement négligeables et sont même encourageants pour poursuivre l’expérience et l’élargir tant au niveau des bénéficiaires qu’au niveau de son étendue territoriale. Une réflexion sur l’extension de la portée de cette Unité à l’échelle nationale s’inscrirait normalement dans la volonté politique de l’Etat djiboutien de fournir aux catégories vulnérables des solutions variées pour rendre aisée leur inclusion socio-économique et leur accès au système bancaire formel. Le potentiel est ainsi grand pour la micro-finance islamique de s’étendre géographiquement et de bénéficier à davantage de clients. Dans ce contexte, il apparaît opportun de sortir l’unité de micro-finance islamique de L’ADDS de son caractère pilote et de multiplier ses services sur l’ensemble de la capitale dans un premier temps et sur tout le territoire national dans une étape ultérieure. Mon Département est convaincu que ce faisant, nous contribuerons grandement à la réalisation de l’objectif de création de 5000 emplois préconisés par son Excellence Monsieur le Président de la République. Notre conviction est d’autant plus affirmée que nous œuvrons, actuellement, au développement du cadre de déploiement de l’économie sociale et solidaire qui, tout le monde en convient, offre des opportunités nombreuses pour la création d’AGR dont le financement proviendrait essentiellement de la micro-finance. Le financement des AGR pour les personnes vulnérables, les jeunes diplômés exclus du financement bancaire classique et le secteur informel qui demeure sans garanties trouveront sans aucun doute des solutions, sans endettement, dans la micro-finance islamique.

La formulation de demandes groupées dans le cadre de coopératives ou de mutuelles communautaires facilitera davantage le financement des petits projets créateurs de richesses et de revenus.

Comme vous pouvez le constater, notre politique de protection sociale est fondée, outre l’assistance et les garanties de base, sur une approche holistique faisant la part belle à l’effort personnel et à la lutte contre la pauvreté par les activités productives. Bien évidemment, il convient d’indiquer, par ailleurs, que nos objectifs d’extension de la micro-finance islamique ne peuvent être menés à bien qu’en parfait accord avec l’autorité régulatrice du marché monétaire, à savoir la Banque Centrale de Djibouti. Nous devons donc être prêts à unir nos efforts pour une relance de cette activité de micro-finance sur des bases sûres et professionnelles. L’extension de la micro-finance islamique ne doit pas occulter l’activité des CPEC qui ont bénéficié de plus d’un milliard de FDJ de la part du Gouvernement et qui ont créé 26 000 Activités génératrices de revenus. Je tiens à ce que cette complémentarité entre les deux systèmes de micro-finance reste durable et offre plus d’une solution aux demandeurs de microcrédits. Nous y réfléchirons encore et trouverons les meilleures synergies dans le but d’offrir des instruments diversifiés de création de l’emploi et de consolidation de l’autonomie des populations vulnérables».

Ils ont dit…

Hamadou Mohamed Aramis

Secrétaire d’Etat chargé de la décentralisation

« La création des sources d’opportunités voire de richesses pour les plus vulnérables s’avère être un levier sur lequel il nous faut agir sans relâche »

«Je voudrais souligner d’emblée que le démarrage des activités dans la Commune de Balbala, cette partie périphérique très peuplée de notre capitale, constituait une décision à la fois pertinente et stratégique. D’abord parce que les besoins à couvrir et les priorités s’inscrivent véritablement dans la lutte contre la pauvreté et le chômage de masse. Ensuite parce que ces actions ciblent judicieusement et prioritairement les plus nécessiteux de nos frères et sœurs, œuvrant inlassablement à la satisfaction des besoins de leurs ménages.

Mon département adhère parfaitement à l’extension de la zone de couverture à la commune de Boulaos abritant aussi des populations vulnérables qui ont toujours plaidé pour bénéficier de la micro-finance islamique. Aussi, cette extension a tout notre soutien et notre accompagnement lui est acquis. Elle mérite d’être encouragée comme il se doit, car elle a bénéficié d’une planification judicieuse et d’une mise en œuvre soigneusement agencée sans oublier une analyse bien menée des bénéficiaires prioritaires. Cette extension de couverture de la commune de Balbala vers celle de Boulaos démontre si besoin que les activités rencontrent du succès ; qu’elles répondent à des véritables besoins qu’il convient de prendre en compte. Il me paraît donc primordial d’encourager et d’appuyer, comme vous le faites si bien, des initiatives portées par les bénéficiaires eux-mêmes qui deviennent des acteurs clés du développement social et économique.

C’est le rôle véritable du Gouvernement que d’appuyer ce type de développement autocentré, pour lutter efficacement contre la pauvreté, partout où elle se manifeste, et cela, sur l’ensemble du pays.

Il me paraît opportun de recommander l’extension des initiatives de micro-finances islamiques dans les régions de l’intérieur. Mon département a identifié, dans tous les processus de concertation qu’il conduit, une forte demande des populations des régions, car ce type de micro-finance correspond à leurs idéaux socio-religieux et éthiques. Mon département, dont l’une des missions majeures se fonde sur la création de pôles de développement local, soutiendra sans réserve, l’initiative d’extension régionale. Nous sommes disposés à apporter notre contribution sous toutes ses formes d’appui qui s’avèrent nécessaires. L’extension tant dans cette commune de la capitale que dans les régions signifie pour nos deux départements qui travaillent main dans la main et de manière privilégiée, que la création des sources d’opportunités voire de richesses pour les plus vulnérables s’avère être un levier sur lequel il nous faut agir sans relâche. C’est de cette façon coordonnée et inclusive que nous allons lutter efficacement contre le chômage de masse et les inégalités sociales, de favoriser l’employabilité des jeunes qui sont une préoccupation permanente du Chef de l’État, M.Ismaïl Omar Guelleh.»

Fatouma Moussa Abdi

Secrétaire générale de l’UNFD

« C’est un secteur promoteur qui favorise la création d’activités génératrices de revenus aux femmes et jeunes filles pour adoucir leur quotidien »

«Sous le leadership de notre Première Dame et présidente de l’UNFD, son excellence Madame Kadra Mahamoud Haid, l’autonomisation des femmes est une priorité des missions de notre organisation. De la formation professionnelles des jeunes filles déscolarisées à la promotion de l’entreprenariat féminine, l’UNFD s’attèlent à accompagner les jeunes filles dans leur intégration au marché du travail et l’accompagnement des femmes exerçant le commerce informel par le biais de la commission FEMCOM pour renforcer leurs capacités et stimuler ainsi leurs entreprises. Notre organisation a été parmi les principales institutions de microcrédit engagée dans l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires de ce projet de Microcrédit qui a permis l’instauration du système de micro-finance. Tenant compte des nombreux facteurs religieux interdisant l’usure en arabe RIBA, le système classique de micro finance constitue un frein pour de nombreuses personnes. 

Certes, ces dernières années, la micro-finance islamique est un secteur qui est en pleine expansion. Son émergence en république de Djibouti répond alors à un besoin urgent de mettre à la disposition d’une masse considérée d’exclus du système de financement classique, un outil souple et adapté à leur situation de pauvreté afin de les accompagner dans le processus de création de revenus stables. C’est un secteur promoteur qui favorise la création d’activités génératrices de revenues aux femmes et jeunes filles pour adoucir leur quotidien. C’est un véritable levier pour lutter contre la pauvreté. Je tiens d’abord à rendre un hommage particulier à l’Agence Djiboutiennes de développement Social qui ne cesse d’apporter un appui à notre organisation dans la cadre du renforcement de capacité de nos antennes et dans la formation et l’accompagnement de nos jeunes filles en fin de formation dans le cadre du projet FORJE. Je suis persuadé et convaincu que cette opportunité de micro-finance islamique permettra d’améliorer les conditions de vie des habitants de ces deux communes et nous encourageons les femmes à pouvoir profiter pleinement de cette occasion».