Aujourd’hui leur nombre a crû de manière exponentielle : des avenues entières sont coupées à la circulation.  Ils encombrent chaussées et trottoirs et squattent tout espace pour peu qu’il y ait quelques mètres carrés de disponibles. Ils ? Ce sont bien évidemment les marchands ambulants qui prolifèrent pour la plupart à la place Mahamoud Harbi.   Chaque jour une centaine de marchands ambulants est à pied d’œuvre sous un soleil de plomb. Ils proposent une multitude de produits : lingerie, casquettes, chaussettes, vêtements, joaillerie, produits de beauté, sacs à dos, chaussures, produits alimentaires, détergents… Se mêlent à eux vendeurs de fruits, d’oranges.

Liban Moussa 35 ans est vendeur ambulant de pastèque

Liban Moussa 35 ans est vendeur ambulant de pastèque à la place Mahamoud Harbi.

Il transporte sa marchandise dans un pousse-pousse (une charrette). « Je suis vendeur ambulant, je circule dans les quartiers et les rues à la recherche de nouveaux clients. J’achète toujours mon petit tas de pastèques au niveau du marché de Riad précise-il ».

Il travaille près de 15h par jour y compris le week-end. Sa journée commence aux alentours de 7 h du matin et finit tard la nuit. Son travail exige beaucoup de patience et une bonne résistance physique : il faut être en mesure de demeurer plusieurs heures debout, de supporter de longues journées de travail. Son visage est creusé par la fatigue, le corps amaigri et le teint foncé par les nombreuses heures passées au soleil des grosses gouttes de sueur perlent sur son front qu’il essuie partiellement du revers de la main, témoignent de la pénibilité de son quotidien. J’arrive à trouver 40 unités de pastèque que je revends en détaille et en morceau.

«Le prix de l’unité varie en fonction du marchandage il y a des pastèques à 800F, à 1000FD et à 1500FD et pour les morceaux, le prix est de 100F et 200F. Par jour j’arrive à vendre plus de la moitié surtout pendant les périodes de Ramadan» dit-il.

M. Liban Moussa nous explique aussi comment on peut reconnaitre une bonne pastèque sucrée.

« Quand on prend une unité de pastèque, il faut donner des coups dessus si tu entends le son de l’eau c’est que c’est qu’il s’agit d’une pastèque sucrée par contre quand tu n’entends rien elle n’est pas mûre » nous confie notre interlocuteur.

Tout en précisant que la pastèque a beaucoup de vertu, elle hydrate la peau et la rend lisse car elle apporte beaucoup de vitamines à l’organisme, en plus elle a des vertus médicinales et guérit plusieurs maladies notamment celles de l’estomac. 

Mahdi Ahmed souleiman

réparateur des téléphones portables 

Mahdi Ahmed Souleiman est installé ici en plein quartier 1 dans son petit atelier où il répare les téléphones et appareils électroniques depuis près de 7 ans maintenant. Ce jeune père de famille de 4 enfants est un autodidacte, qui à son tour forme d’autres jeunes à ce métier. C’est un travail qui ne rapporte pas beaucoup mais assez pour lui permettre de subvenir à ses besoins. Ahmed est convaincu que les métiers de demain se trouvent dans l’entrepreneuriat et dans la capacité des jeunes à créer et innover dans les différents domaines. Il installe alors son matériel de réparation à même le trottoir, face à une téléboutique et se lance dans ce business. « Je ne me plains pas, Dieu merci je gagne bien ma vie. Vu qu’il n’a pas vraiment le choix, il gardera encore ce travail pour un bout de temps Il dit qu’il a le cœur qui bât la chamade à cause de mon interview alors je l’ai remercié et suis parti pour le laisser respirer.» Notons au passage que les commerçants, dont les boutiques légalement installées sont devenues inaccessibles du fait de l’occupation de l’espace devant leurs magasins, se plaignent d’une baisse de leurs ventes.

« Déjà que l’activité va mal, avec la crise sanitaire, les personnes ont plus tendance à thésauriser qu’à consommer et les marchands ambulants ne font qu’aggraver encore la situation », s’alarme Rachid, vendeur de prêt-à-porter féminin.

Mohamed Chakib