Un atelier de restitution sur l’étude de faisabilité pour la création et le fonctionnement d’un centre d’amélioration génétique caprine dans notre pays , s’est tenu jeudi dernier à l’hôtel «les Acacias ».

Le ministère de l’agriculture, de l’eau, de la pêche, de l’élevage et des ressources halieutiques,  sous la supervision générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) à Djibouti et auprès  de l’IGAD , et en étroite collaboration avec la direction de l’élevage et des services vétérinaires (DESV), a organisé jeudi un atelier de restitution sur « l’étude de faisabilité pour la création et le fonctionnement d’un centre d’amélioration génétique caprine en République de Djibouti ».

Cet atelier de restitution s’inscrit dans le cadre du programme de coopération technique de la FAO mis en œuvre par le bureau de la représentation de la FAO à Djibouti, en étroite collaboration avec le ministère de l’agriculture.

Ce projet a pour priorités stratégiques de réduire la pauvreté et de renforcer la résilience des moyens d’existence des communautés face aux menaces et crises. Cet atelier de restitution avait pour objectif principal de présenter et de discuter des résultats de l’étude de faisabilité pour la création et le fonctionnement d’un centre d’amélioration génétique caprine qui a été réalisée durant la période de décembre 2019 à février 2020.

Cette étude a permis d’élaborer un document de référence complet pour la mise en place d’un centre national d’amélioration génétique adapté aux conditions d’élevage de Djibouti et spécialement dédié à la production et diffusion de la génétique caprine avec une infrastructure moderne et un système de gestion d’un partenariat public-privé. Cette étude, qui a été présentée et discutée, était scindée en deux partie.

La première partie portait sur la situation réelle de l’élevage des caprins et les stratégies de leur amélioration afin de dresser un diagnostic approfondi des ressources génétiques caprines dans notre pays.

Le second volet était axé sur l’évaluation de la faisabilité du centre du point de vue de sa conception, des investissements requis, son fonctionnement, et son impact sur la filière d’élevage des caprins, sans occulter l’éventuel risque inhérent à ce type de structure.

Cet atelier, a vu la participation du secrétaire général du ministère de l’agriculture,  Ibrahim Elmi, du représentant résident de la FAO à Djibouti,  Dr Pissang Tchangai Dademaneo, et du Dr. E. Fallou Guèye, coordonnateur de projet de la  FAO.

Plus d’une cinquantaine d’acteurs, notamment les cadres et techniciens MAEPE-RH, des organisations onusiennes,  de la délégation de l’union européenne, les institutions financières et de la recherche, les représentants des agro-éleveurs, des autorités administratives des régions de l’intérieur et plusieurs parties prenantes du secteur de l’élevage ont pris part à cette journée.

N. Kadassiya

Il a dit :

Ibrahim Elmi, secrétaire général du MAPE-RH

« En République de Djibouti, le secteur de l’élevage, en général, et celui des caprins, en particulier, offre des potentialités très importantes et contribue pour une part importante dans l’économie nationale, dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et dans la lutte contre la pauvreté. Cependant, cette contribution reste faible et confrontée à de nombreuse contraintes entravant ainsi le développement harmonieux et durable de ce secteur et qui impacte les conditions de vie d’un tiers de la population nationale qui dépend de ce secteur. Parmi ces contraintes, l’absence d’un programme de gestion de conservation et d’amélioration génétique qui a conduit à une érosion génétique profonde contribue davantage à la baisse des performances et la dégradation des races locales et par conséquent à l’insécurité alimentaire. C’est dans cette optique que le MAEPE-RH, a initié cette étude pour la mise en place d’un centre professionnel d’amélioration génétique avec recours aux nouvelles technologies de production qui sera composé d’une station de sélection et d’amélioration génétique, d’un laboratoire d’insémination artificielle et des biotechnologies de reproduction et un centre de formation. Le projet devrait remplir sa mission à travers la production et la diffusion des meilleurs géniteurs chez les éleveurs, la production de semences de hautes valeurs et l’insémination artificielle, la formation professionnelle dans les métiers de l’élevage et de l’agriculture.

La mise en œuvre de ce centre national d’amélioration génétique sera un atout majeur pour promouvoir le secteur de l’élevage dans sa diversité en passant par la valorisation des races, l’augmentation de la productivité des productions animales, l’amélioration de la résilience des communautés pastorales et agro-pastorales dans le pays, tout ceci contribuant à une augmentation du PIB national. »

Le Point avec le représentant de la FAO à Djibouti, Pissang Tchangai Dademaneo

« Ce futur centre constituera une plateforme régionale de démonstration de toutes les techniques innovantes en élevage et une source de  matériels génétiques de caprins améliorés. »

« L’absence d’une stratégie d’amélioration génétique, conjuguée aux pratiques traditionnelles et extensives de l’élevage, font que la situation des ressources génétiques animales en République de Djibouti est préoccupante et montre le degré très élevé d’hétérogénéité phénotypique des animaux et les niveaux alarmants de la consanguinité suite à une mauvaise gestion de la reproduction. Tout ceci a conduit à la dégradation des potentiels des races locales et, par conséquent, à la faible productivité de la production caprine.

Face à ces constats et sur la base des réalisations obtenues par les programme pilotes précédents  soutenus techniquement et financièrement par la FAO, le MAEPE-RH a décidé de porter une attention particulière à l’amélioration génétique de la race locale caprine (distincte par sa production, sa rusticité et sa préférence par les consommateurs djiboutiens) par la mise en place d’un centre national d’amélioration génétique caprine, en sollicitant la FAO.

C’est dans ce contexte que cette étude a été menée et a permis de concevoir un document de projet complet de référence pour la mise en place d’un centre professionnel d’amélioration génétique caprine et qui vous sera présenté par le consultant international, qui a été appuyé par un consultant national. Ce centre sera dédié spécialement pour la production et la diffusion de la génétique caprine avec une infrastructure moderne et un système de gestion grâce au partenariat public-privé dont l’objectif est l’implication de la profession dans la gestion et le fonctionnement du centre en vue d’assurer plus d’efficacité dans la mise en place de la stratégie nationale d’amélioration génétique. Ce projet pilote, qui constitue une structure majeure dans  le développement de la filière caprine Djiboutienne, est conçu conformément aux normes internationales en vigueur sur une superficie 62 Ha dont 60 Ha réservée aux cultures fourragères. Ce futur Centre constituera également une plateforme régionale de démonstration de toutes les techniques innovantes en élevage et une source de  matériels génétiques de caprins améliorés. »