« J’espère que mon histoire inspirera d’autres jeunes à poursuivre Leurs rêves »

Mahado-Ayane Mohamed Djama a été la toute première créatrice de mode djiboutienne à participer au Salon International du Textile Africain (SITA). Elle est la fondatrice de la maison de mode Hido-yeelo, une marque de vêtements et agence d’événementiels qui prône l’héritage culturel de son pays, Djibouti. Cette talentueuse styliste est également active, elle s’est fait connaître dans les réseaux sociaux. De fil à aiguille, son petit atelier, sis à Gabode, a attiré les Djiboutiens de tous âges.

C’était au cours de la 5ème édition du SITA, qui s’est tenue à Ouagadougou du 28 au 30 novembre 2018, que le monde de la mode africaine a découvert notre pionnière styliste djiboutienne. Encouragée par cette renommée naissante, elle redouble d’efforts pour hisser la culture et son pays au firmament du continent. Dans cette optique, lors du SITA Djibouti 2021, elle a été vice-présidente du jury de la 7e édition.  Mahado-Ayane Mohamed Djama est le fruit de la politique du président de la République,

Ismaïl Omar Guelleh, qui a mis en place des programmes d’accompagnement des jeunes. Ainsi, portée par sa passion, elle s’était lancée dans le stylisme et avait gagné le  premier prix de la jeunesse créative du chef de l’Etat en 2017. Cette jeune entrepreneur  est un modèle de la réussite du leadership féminin.

Coup de projecteur sur son parcours et sur ses perspectives à moyen terme et dans le long terme.

La Nation : Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui a motivé la création de votre marque ?

Mahado-Ayane Mohamed Djama : Hidoyeelo est né en janvier 2017 de ma passion pour la mode et mon désir de promouvoir la culture ancestrale de Djibouti. J’ai toujours été fascinée par les vêtements et les textiles, et j’ai voulu créer une marque qui allie tradition et modernité. L’idée de conquérir l’Europe est venue lorsque j’ai réalisé le potentiel de notre savoir-faire local et l’intérêt croissant pour la mode africaine sur la scène internationale.

En fin 2017, Hidoyeelo remporte le Grand Prix de chef de l’État dans le cadre du programme Initiative Jeunesse et Créative. Quelle a été votre réaction à ce moment-là et comment cela a-t-il influencé le développement de votre marque?

Remporter le Grand Prix du chef de l’État a été une immense fierté et une reconnaissance de nos efforts. Cela a renforcé ma détermination à faire connaître le “Made in Djibouti” à l’international. Cette distinction a également ouvert de nombreuses portes et nous a permis de bénéficier d’un soutien accru du gouvernement et des acteurs locaux. Cela a été un tremplin pour notre développement et nous a encouragés à viser des horizons encore plus vastes.

En 2018, Hidoyeelo devient la première marque djiboutienne à participer au Salon International des Textiles Africains. Comment cette opportunité vous a-t-elle permis de promouvoir vos créations et d’être reconnue en tant qu’ambassadrice de Djibouti ?

Participer au Salon International des Textiles Africains a été une expérience incroyable. Nous avons eu l’opportunité de présenter notre collection lors d’un grand défilé public, ce qui nous a permis de toucher un large public et de susciter l’intérêt des professionnels de l’industrie de la mode. Être nommé meilleure ambassadrice de Djibouti a été une grande fierté pour moi et pour toute l’équipe de Hidoyeelo. Cela a renforcé notre crédibilité et notre position en tant que marque représentative de notre pays.

En 2021, vous avez été invitée à participer au Salon International du Textile Africain à Djibouti, où vous avez été nommée vice-présidente du jury. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet événement et son importance pour la promotion de la mode africaine ?

Le Salon International du Textile Africain à Djibouti a réuni des représentants de plus de 34 pays africains, des designers et des experts en textile. C’était une occasion unique de mettre en valeur la richesse et la diversité de la mode africaine. En tant que vice-présidente du jury, j’ai pu contribuer à la sélection des talents émergents et à la reconnaissance des créateurs qui font briller l’Afrique sur la scène internationale. Cet événement a permis de renforcer les liens entre les acteurs de l’industrie de la mode en Afrique et de promouvoir l’échange et la collaboration.

En 2023, vous avez lancé la première édition de la Djibouti FashionWeek et enchaîné les ventes privées en Europe. Comment décririez-vous le succès de ces initiatives et quelles personnalités ont participé à ces événements ?

La Djibouti FashionWeek a été un événement majeur pour notre marque. Nous avons pu mettre en avant les talents de créateurs stylistes et promouvoir la mode djiboutienne. Les ventes privées en Europe ont également été couronnées de succès, avec la participation de personnalités internationales et nationales telles que l’athlète somalien-belge Bashir Abdi et l’ambassadeur de Djibouti en Belgique Aden Mohamed Dileita. Le soutien et l’enthousiasme de ces personnalités ont renforcé notre position en tant que marque de renommée internationale.

Vous avez récemment créé Art & Event, une société de production chargée d’organiser le concours Miss Djibouti. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet et sur vos plans pour l’avenir de Hidoyeelo ?

Effectivement, j’ai récemment lancé Art & Event, une entreprise dédiée à l’organisation du concours Miss Djibouti en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse et de la Culture. Notre objectif est de mettre en valeur la beauté, le talent et l’intelligence des jeunes femmes de Djibouti. Quant à Hidoyeelo, nous nous préparons déjà pour la deuxième édition de la Djibouti FashionWeek, où nous prévoyons d’impliquer davantage de créateurs stylistes et de consolider notre présence sur la scène internationale. Nous continuons également à explorer de nouvelles opportunités de collaboration et d’expansion pour promouvoir la mode djiboutienne et notre culture à travers le monde.

Quelles sont  vos perspectives ?

Mon ambition première consiste à donner de l’élan au stylisme djiboutien. Ensuite, créer une maison de production en prêt-à-porter 100% “made in Djibouti ”. Mon souhait est aussi  de viabiliser  le  “made in Djibouti ” en prêt-à-porter pour fournir le marché national puis régional, voire international en moyen terme. Déjà, les Djiboutiens portent avec fierté les produits de mon atelier et nos compatriotes, avec un brin nationaliste, veulent voir plus de “made in Djibouti ” dans ce domaine et dans les autres.

Dans les perspectives, je compte organiser des expo-ventes aux niveaux continental et international, voire même ouvrir des boutiques dans les grandes capitales de la région et d’ailleurs. Dans une autre mesure, je vise à habiller également les grandes stars internationaleset à ce titre, j’ai habillé dernièrement le chanteur français Dadju  pour son concert à Djibouti et le top modele Halima Aden, américaine d’origine somalienne.

Un dernier mot pour conclure?

J’espère que mon histoire inspirera d’autres jeunes entrepreneurs à poursuivre leurs rêves et à promouvoir leur culture avec passion et détermination.

Interview conçu et réalisé par Moustapha Gaucher (MG)