Au terme de cinq jours d’intenses travaux, la formation destinée à renforcer les connaissances des personnes chargées de lutter contre les invasions de criquet pèlerin s’est clôturée jeudi en fin de matinée à l’hôtel Kempinski.

Le criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) est le ravageur migrateur le plus destructeur au monde. Ces petits animaux très voraces, ciblent les cultures vivrières et fourragères. Pour illustrer l’ampleur des potentiels dégâts, un seul kilomètre carré d’essaim, peut consommer en une journée la même quantité de nourriture que 35 000 personnes. C’est pourquoi ils constituent une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des populations rurales.

C’est dans ce contexte, qu’un atelier d’une durée de cinq jours s’est clôturé jeudi dernier.

L’objectif de ces assises studieuses qui ont débuté le 13 septembre, étaient  de renforcer les capacités des personnes ressources en République de Djibouti pour prévenir et mieux gérer une crise acridienne, et ainsi réduire significativement les effets dévastateurs d’une invasion.

Cette formation  qui s’inscrivait dans le cadre du Plan d’action National de lutte contre le criquet pèlerin validé précédemment le 27 Août 2020 a réuni 27 participants dont 5 coordonnateurs  de la FAO dans les régions, plusieurs cadres et techniciens du MAEPE-RH issus des 5 régions du pays.

Ces formateurs auront la lourde tâche de former par la suite les équipes au niveau régional.

La clôture de cette formation a vu la présence du chargé de programme de l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO,

M. Abdoulkader Ismaël, du directeur de l’agriculture et des forets du ministère de l’agriculture M Moktar Mahamoud Waberi, et de plusieurs hauts cadres des deux institutions.

Le chargé de programme de la FAO, qui s’est exprimé au nom du représentant de cette agence onusienne, Dr Pissang Tchangai a rappelé que  la recrudescence des invasions de criquets pèlerins est toujours alarmante dans la Corne de l’Afrique, en particulier en Éthiopie, au Kenya et en Somalie où la situation pose une menace sans précédent sur la sécurité alimentaire, les moyens d’existence des populations et par ricochet à Djibouti, qui sert de zone de passage à cet insecte ravageur.

Pour sa part, le directeur de l’agriculture et des forêts qui a également lu l’allocation du ministre de l’agriculture, M Mohamed Ahmed Awaleh a mis l’accent sur la priorité à aider les communautés touchées par ce fléau.

N. Kadassiya

Le Point avec… M. Mohamed Ahmed Awaleh,

ministre de l’Agriculture , de l’Eau, de la Pêche, de l’Elevage et des Ressources Halieutiques

« Notre priorité est d’aider les communautés touchées à subvenir à leurs besoins immédiats et à réhabiliter les systèmes de production alimentaire…»

 « Le contrôle de cet insecte ravageur est indispensable pour assurer la sauvegarde du potentiel agricole et le maintien de la sécurité alimentaire des régions concernées. La FAO a prôné et adopté depuis longtemps, une stratégie de lutte préventive, efficace, relativement peu coûteuse par rapport à l’ampleur de l’infestation et respectueuse de l’environnement. Je suis particulièrement content de constater l’engagement de tous et les avancées très appréciables obtenues avec nos partenaires, notamment la FAO, que je remercie.  Cet atelier de formation des formateurs sur les techniques de prospection, de lutte et le suivi environnemental et sanitaire du Criquet Pèlerin est un témoignage de la coordination de tous les acteurs et la mise en synergie des activités pour un meilleur impact.  C’est bien une dynamique de la sorte qui va venir à bout de ce phénomène. Notre priorité est d’aider les communautés touchées à subvenir à leurs besoins immédiats et à réhabiliter les systèmes de production alimentaire et leurs moyens de subsistance pour préserver les biens physiques et le capital humain. Ce programme fournira des revenus d’urgence aux ménages vulnérables par le biais notamment du Programme national de solidarité famille (PNSF) et le programme de transferts monétaires du Ministère des affaires sociales et des solidarités (MASS). Il contribuera également à la mobilisation des communautés afin de sensibiliser les populations à l’impact de ces infestations du criquet pèlerin et d’organiser la riposte pour renforcer durablement la résilience des communautés agropastorales vulnérables à ce fléau. Par ailleurs, nous prévoyons également avec le concours de partenaires, la mise en place d’un aérodrome et un magasin de stockage de pesticides répondant aux normes internationales de sécurité sanitaire et environnementale à Obock afin de mieux lutter contre toute éventuelle future invasion du Criquet pèlerin ».

Il a dit : Dr Pissang Tchangai,

représentant de la FAO à Djibouti

« Il est justement crucial de mener des actions efficaces de prévention, notamment par la surveillance en permanence des aires de départ potentiel d’invasions de criquets pèlerins… »

« Cet atelier, qui est sur le point de se clôturer, a eu pour objectif de renforcer les capacités du MAEPE-RH pour prévenir et mieux gérer une éventuelle crise acridienne, afin de réduire significativement ses effets dévastateurs. En outre, lors de l’atelier de planification de la stratégie et de validation du plan d’action de la lutte contre le criquet pèlerin à Djibouti, organisé au ministère le 27 août dernier, vous avez eu l’opportunité de discuter amplement sur ce thème. Cet atelier est, en quelque sorte, un complément ; et je suis sûr que vous avez profité des exposés, et des expériences pratiques, qui vous ont été donnés et que vous avez enrichi votre savoir afin que vous sortiez aujourd’hui  avec  le maximum de compétences utiles pour contribuer la mise en place d’un système d’alerte précoce  à Djibouti.

À cet effet, l’adoption d’une approche participative et inclusive est la seule réponse efficace reconnue par la communauté internationale. Elle devra être durable, appropriée et soucieuse de la protection de la santé humaine et de l’environnement. Il est justement crucial de mener des actions efficaces de prévention, notamment par la surveillance en permanence des aires de départ potentiel d’invasions de criquets pèlerins et la destruction ou l’élimination par des interventions de lutte précoce et ciblée dès les premiers regroupements de criquets pèlerins ayant amorcé la grégarisation. »