La salle de réunion du Sheraton a abrité hier la cérémonie de lancement d’un atelier de formation sur la stratégie et la feuille de route de mise en œuvre de l’Accord de la FAO relatif aux Mesures du Ressort de l’État du Port (AMREP)visant à lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Financées dans le cadre du programme mondial de la FAO, ces sessions de travail ont  pour objectif d’améliorer la capacité des états, de mettre en œuvre efficacement les mesures du ressort de l’état du port visant à lutter contre la pêche illicite.

Du 22 au 26 mai, le Sheraton hôtel abritera une atelier de formation sur la stratégie et la feuille de route de mise en œuvre de l’accord de la FAO pour les mesures de l’état du port visant à lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée( INDNR).

La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR), constitue un problème urgent dont on estime qu’il soustrait d’importantes ressources économiques et naturelles de l’économie mondiale et de l’environnement marin.

Ses effets peuvent être graves, en particulier pour les états côtiers en développement et les petits états insulaires en développement à faibles revenus fortement tributaires de la pêche.

Les pays incapables de remplir les obligations internationales en matière de gestion et de gouvernance de la pêche risquent également d’encourir des sanctions commerciales au niveau de leurs exportations halieutiques.

En 2007, le Comité des pêches de la FAO a reconnu la nécessité de disposer d’un instrument juridiquement contraignant sur les mesures du ressort de l’État du port pour lutter contre la pêche INDNR.

En 2009, la Conférence de la FAO a approuvé l’accord sur les mesures du ressort de l’état du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

Cet accord  , entré en vigueur le 05 juin 2016, vise à empêcher les poissons capturés par la pêche INDNR d’entrer dans les marchés nationaux et internationaux en interdisant l’entrée et l’utilisation des ports par des navires étrangers engagés ou soupçonnés d’être engagés dans la pêche INDNR.

L’AMREP décrit les rôles et les responsabilités des parties en général et plus spécifiquement des états du port, des états du pavillon dans la mise en œuvre des dispositions prévues.

Il décrit par ailleurs les obligations en termes de partage d’information, y compris avec les organisations pertinentes, les Etats Côtiers, et l’État de nationalité du capitaine du navire.

Dans ce cadre, la FAO assiste un ensemble de pays bénéficiaires en renforçant leurs capacités à mettre en œuvre de façon effective les provisions de l’accord, et à formuler des stratégies et des plans d’actions nationaux et progressivement satisfaire aux exigences établies ainsi que par les instruments internationaux et mécanismes régionaux.

Ces instruments incluent  des directives volontaires de la FAO pour la conduite de l’état du pavillon, d’un plan d’action international visant à prévenir, à contrecarrer et à éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, de directives volontaires pour un système de documentation des captures, d’accord de conformité et de directives volontaires visant à marquer l’équipement de pêche de la FAO.

Cet appui sera apporté essentiellement à travers un atelier national multipartites visant à sensibiliser les participants au cadre international et régional pour la mise en œuvre des mesures de l’état du port , de réviser les politiques, législations, cadres institutionnels et systèmes de suivi, contrôle et surveillance (SCS) existant,  de définir la marche à suivre pour l’introduction de dispositions et de procédures cohérentes avec l’accord,  ainsi qu’avec les instruments et mécanismes régionaux de lutte contre la pêche INDNR, et enfin d’identifier les besoins en matière de renforcement des capacités pour la mise en œuvre de l’accord. 

A noter que l’Accord relatif aux Mesures du Ressort de l’État du Port est le premier accord international contraignant qui cible spécifiquement la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN).

Son principal objectif est de prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite afin d’éviter que des navires se livrant à ces activités frauduleuses n’utilisent les ports pour débarquer leurs captures.

La cérémonie d’ouverture de cet atelier qui se poursuivra jusqu’au 26 mai a  vu la participation du représentant de la FAO à Djibouti Dr Pissang Tchangai Dademanao, du directeur administratif et financier du ministère de l’agriculture, de l’eau, de la pêche, de l’élevage et des ressources halieutiques Ali Del Wais.

 N.Kadassiya

Le point avec…

Ali Del Wais,

Directeur Administratif et Financier du MAEPE-RH

« La République de Djibouti s’est joint aux efforts régionaux et internationaux pour lutter contre la pêche INN et c’est dans ce cadre que nous avons  validé le Rapport National INN en 2010 puis intégré dans le nouveau Projet de Code des Pêches qui n’est pas en vigueur la pêche INN et enfin adhéré en novembre 2017 à l’Accord de la FAO.

Cependant il y a lieu de noter que la mise en œuvre effective des dispositions de l’Accord en question pose problème à beaucoup  de pays en développement.

C’est pourquoi nous avons sollicité l’appui de la FAO pour renforcer nos capacités en matière d’instruments politiques, juridiques et d’outils complémentaires de SCS (Suivi, Contrôle et de Surveillance) afin de les mettre en adéquation avec les dispositions de l’AMREP.

Les bénéfices découlant de ce Projet de renforcement de capacités sont l’amélioration de la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés côtières qui dépendent de la durabilité des ressources halieutiques.    

Comme la mise en œuvre de l’AMREP repose essentiellement sur la coopération inter-administrations nous avons jugé utile d’inviter à ce présent Atelier les cadres issus des institutions liées à la mise en œuvre de l’AMREP ».

Il a dit…

Dr Pissang Tchangai Dademanao,

Représentant de la FAO à Djibouti

« Grâce à la mise en œuvre de mesures définies pour assurer la détection et l’investigation concernant la pêche INN, ainsi que des actions de suivi, de déclaration et de notification, la mise en œuvre de l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du Port (PSMA) garantit non seulement que le poisson capturé dans le cadre de la pêche INN ne doit pas pouvoir être vendu sur les marchés nationaux et internationaux.

La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) demeure l’une des plus grandes menaces pour les écosystèmes marins en raison de sa capacité à entraver les efforts nationaux et régionaux de gestion durable des pêcheries et de conservation de la biodiversité marine. Le rôle de la FAO est donc à la fois d’aider individuellement les pays, de promouvoir la coopération et l’entraide régionale mais aussi d’harmoniser la politique mondiale d’exploitation des ressources halieutiques. Nous sommes donc plus que convaincus de la pertinence de la tenue de la présente formation ici à Djibouti, d’autant plus que nous avons une mer très riche en poissons qui fait saliver les spécialistes des pêches illégales. Vous êtes les acteurs Opérationnels qui sont chargés de la mise en œuvre de cette police des pêches.

Je suis particulièrement heureux de constater avec vous que les points inscrits à l’ordre du jour permettent d’atteindre des objectifs précis afin de vous outillez en bénéficiant d’une solide formation couvrant tous les aspects techniques et juridiques des activités de pêche »