La question de l’environnement ne correspond pas seulement à la pollution et le ronflement d’engins à moteur, ni à celle des usines mais comprend aussi celle des odeurs tenaces des eaux usées découlant des maisons vers la rue, ou encore des déchets accumulés près des logements ou au pied de certains immeubles.

Comme dans la plupart des pays en voie de développement, la gestion des eaux usées et des déchets ménagers est devenue à Djibouti un problème aux multiples facettes et un défi auquel sont confrontés l’autorité sanitaire et la Mairie de la Ville. On assiste à des débordements d’eaux usées dans tous les quartiers de la ville ainsi qu’à leur rejet à l’état brut en mer. Ceci constitue un risque majeur pour la pollution de la nappe phréatique.

Une opération de police intitulée « Quartier Propre » vient d’être lancée durant tout le mois de Janvier par la Maire de la Ville dans la commune de Balbala pour lutter contre le déversement de l’eau sale à la rue ou dans le quartier. Pour décourager les pollueurs qui versent leurs détritus n’importe où et sur la voie publique, la police verbalise ou embarque selon la gravité des déchets les propriétaires de la maison et sont libérés après paiement d’une amende variant entre 50 000 et 100 000 FD. Cette sanction correspond à la mise en place du cadre juridique élaboré par le Code de l’Environnement issu de la loi n°121/AN/01/ du 01 Avril 2001 portant approbation du Plan d’Action National pour l’Environnement 2001-2010 qui réprimande :

– La pollution des eaux

– La pollution sonore

– La pollution de l’air et les odeurs incommodantes

Plusieurs facteurs dont la croissance démographique, l’urbanisation anarchique ainsi que le manque de civisme sont en partie les causes des eaux polluées dans les quartiers et la quantité croissante des déchets. Or, l’abandon des déchets et le mauvais traitement de l’eau polluée des ménagères peuvent provoquer des nuisances et des impacts sur le sol, l’eau, l’air, la faune, la flore et la santé humaine. Selon M. Abdi Ragueh résidant au quartier T3 de Balbala, la population de cette commune souffre d’un manque d’organisation de la collecte des déchets, le seul système d’assainissement que nous connaissons est de mettre le « tout à la rue ».   

 Il faut préciser au passage que Mr Abdi a été contraint de payer la somme de 100 000 FD pour délivrer la technicienne de surface du logement qui a été embarqué pendant que lui et sa femme étaient au travail et les enfants à l’école.

Il a effectivement réglé cette somme en 2 parties soit 50 000 FD cash et l’autre partie en une mensualité de 10 000 FD par mois. Le département de la police a autorité d’intervenir dans chaque localité de sa commune pour faire régner le bon ordre et la sureté mais surtout assurer la salubrité publique.

La première forme d’inégalité environnementale est le cadre de vie de la population. Certes, les habitants de la commune de Boulaos et de Haramouss vivent mieux que les habitants de la Commune de Balbala et de Ras Dika (quartiers populaires) et respirent de l’air sain en raison du bon entretien et propre de leur secteur. Il n’existe absolument pas d’eau sale déversée sur la voie publique alors que ceux de Balbala se plaignent de vivre dans un cadre peu agréable en raison de l’insalubrité et le manque de propreté de leur quartier, ils incriminent les odeurs immondes que répandent leurs ordures et eaux usées.

Les déchets et le bon cadre de vie ne sont jamais compatibles et à Balbala  la question d’écoulement des eaux résiduelles et pluviales demeurent une préoccupation au regard des problèmes d’hygiène car elles ne sont pas bien drainées vers les égouts et les fosses mises en place par l’État, ce qui fait que ces eaux stagnent dans les quartiers avec en prime la puanteur de leur odeur  épouvantable.                                                                                                                         

Afin d’éviter l’avènement d’épidémies telles que le choléra et le paludisme le préfet de la Commune de Balbala donne autorité à la police locale d’assurer la salubrité des voies publiques afin de rendre la ville de Balbala moins obscure et propre.

Pour remédier à cette situation le Préfet applique les lois et décrets déjà promulgués par l’État. Il est désormais obligatoire de :

– balayer et de ne point verser de l’eau devant leur maison, de faire transporter les ordures aux endroits prévus sous peine de payer une amende. Il faut regrouper les ordures aux lieux réservés  soit à la périphérie des quartiers pour que les camions éboueurs de la Voirie l’embarquent.

 – Interdire d’élever des animaux dans Djibouti-ville ni à la commune de Balbala sous peine de payer une lourde amende et de les voir embarquer à la Fourrière nationale de la Voirie.

Aujourd’hui, l’eau sale des ménages pollue et dégrade nos rues et ruelles de quartiers, une gestion de déchets qui constitue un problème majeur et un défi environnemental à relever dans les années à venir.

Une telle situation ternit l’image de la ville de Djibouti et c’est pour cette  raison que la police locale est mobilisée pour mieux assainir le pays.

Saleh Ibrahim Rayaleh