L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en partenariat avec le Ministère de l’Intérieur et l’Université arabe Naïf pour les sciences de la sécurité (NAUSS), a lancé hier matin à l’hôtel Kempinski Palace un atelier régional visant à doter les forces de sécurité de la Corne de l’Afrique des techniques modernes d’enquête pour lutter contre le trafic illicite de migrants en mer Rouge.

La lutte contre le trafic illicite de migrants a franchi une nouvelle étape ce matin à Djibouti. À l’hôtel Kempinski Palace, un atelier régional de formation a été officiellement lancé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en collaboration avec le Ministère de l’Intérieur et l’Université arabe Naïf pour les sciences de la sécurité (NAUSS). La cérémonie d’ouverture, placée sous la présidence de M. Souleiman Moumin, Secrétaire général du Ministère de l’Intérieur, s’est déroulée en présence de hautes personnalités, parmi lesquelles le Vice-président chargé de la formation à la NAUSS et le Colonel Wais Omar Boqoreh, commandant des garde-côtes djiboutiens. Cette mobilisation illustre la détermination des autorités nationales et régionales à s’attaquer de manière coordonnée à un phénomène qui prend une ampleur alarmante.

Située au carrefour stratégique entre l’Afrique et la péninsule Arabique, la mer Rouge est devenue au fil des années un corridor migratoire particulièrement fréquenté. Chaque année, des milliers de migrants tentent de traverser cette voie maritime au péril de leur vie, exposés aux risques de naufrage, d’exploitation et de traite humaine. Face à ce constat, le renforcement des capacités des forces de sécurité apparaît comme une réponse urgente et nécessaire.

Pendant plusieurs jours, policiers, gendarmes, garde-côtes et partenaires internationaux bénéficieront d’une formation intensive. Celle-ci portera sur les techniques d’enquête les plus efficaces en matière de lutte contre le trafic illicite de migrants. Outre les volets théoriques, des exercices pratiques sont prévus afin de familiariser les participants aux méthodes d’investigation modernes et aux normes internationales applicables dans ce domaine sensible.

Dans son intervention, le Dr Abdulrazaq Almorjan, représentant de la NAUSS, a salué l’organisation de cet atelier et insisté sur la nécessité de doter les acteurs de compétences concrètes. « Une réponse efficace contre le trafic illicite de migrants ne peut se concevoir sans des professionnels bien formés et capables d’agir sur le terrain, dans le respect des droits humains », a-t-il affirmé.

En accueillant cet atelier, Djibouti confirme son rôle central dans la lutte contre les flux migratoires irréguliers en Afrique de l’Est. Les garde-côtes djiboutiens, en première ligne sur la mer Rouge, jouent déjà un rôle crucial dans l’interception et la protection des migrants vulnérables. L’appui de partenaires internationaux tels que l’OIM et la NAUSS vient ainsi renforcer les dispositifs existants et offrir aux forces locales des outils adaptés aux défis actuels.

À travers ce programme, Djibouti et ses partenaires envoient un signal fort : la lutte contre le trafic illicite de migrants exige une coopération régionale étroite et un engagement sans faille. En dotant les forces de sécurité de compétences techniques avancées, cet atelier contribue à bâtir une réponse plus humaine, plus coordonnée et plus efficace face à un fléau qui continue de menacer la vie et la dignité de milliers de personnes en quête d’un avenir meilleur.

Mahdi Kayad