Afin de préparer l’évaluation du Groupe d’Action Financière (GAFI) de la République de Djibouti qui aura lieu pour la partie « évaluation technique » au début de l’année 2024, la Banque Centrale organise du 19 au 25 Novembre 2026, un séminaire de lutte anti-blanchiment et financement du terrorisme à la grande salle de son siège. Un projet d’Assistance technique financé par l’AFD (Agence France de Développement) et mise en œuvre par Expertise France et l’Agence Publique de Coopération Internationale.
Sous le haut patronage de M. Ahmed Osman Ali, Gouverneur de la Banque Centrale de Djibouti, le séminaire a réuni tous les acteurs de la LCB FT (Lutte contre le blanchiment et financement du terrorisme) dont entre autres, le comité technique du GAFI, des représentants de la banque de Maurice, des représentants de l’AFD (Agence France de Développement), Expertise France et de l’Agence Publique de Coopération Internationale, officiers hauts gradés de la Police de la Gendarmerie, des membres de la justice dont des magistrats et notaires, représentants de la Garde-côte, et enfin un représentant des Finances nationales
Dans son discours d’ouverture, le gouverneur de la Banque Nationale déclare : « Le GAFI est l’enceinte au sein de laquelle les principaux standards internationaux en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et contre le financement du terrorisme sont élaborés de façon partenariale. Cette enceinte permet un échange de bonnes pratiques entre les différents pays membres dont la république de Djibouti fait partie. La première étape de l’évaluation étant fixée au mois de février 2024 afin que le monde par l’intermédiaire de leur organisme GAFI s’assure de la bonne application de la lutte et de renforcer leur efficacité ».
Le GAFI est l’organisme mondial de surveillance du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme. Il définit des normes internationales visant à prévenir ces activités illégales et les dommages qu’elles causent à la société. Le GAFI identifie les juridictions qui présentent des vulnérabilités afin de protéger le système financier international. Il repartit ainsi les juridictions sous surveillance par une « liste grise » et celles à hauts risques par une « liste noire ».
Les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme dans un pays peuvent avoir des répercussions négatives graves au-delà de ses frontières, voire au niveau mondial. Les pays où la réglementation est faible ou inefficace sont particulièrement attrayants pour les blanchisseurs de capitaux et les financiers du terrorisme
Ces délits peuvent saper la stabilité des pays et, partant, affaiblir l’ordre public, la gouvernance, l’efficacité de la réglementation, les investissements étrangers et les flux de capitaux internationaux.
A l‘issue de l’évaluation, les rapports sont soumis à la séance plénière du GAFI qui décide de mettre un pays sous surveillance plus stricte.
Pour faire face à ce fléau de blanchiment terroriste, il faut que la république de Djibouti ait des accords spéciaux et de coopération renforcée avec les pays, et surtout de disposer d’une structure de magistrats spécialisés à cette mission. La lutte contre le blanchiment doit aussi s’effectuer dans certaines banques, qui doivent être soumises à des obligations de déclaration de soupçon.
La République de Djibouti dispose d’un cadre juridique pour la mise en œuvre de sanctions financières ciblées sur la LCB FT et sa prolifération.
Saleh Ibrahim RayalEH