L’Union de la presse Francophone de Djibouti, en collaboration avec l’Institut Français de Djibouti, a organisé hier à l’IFD la deuxième édition de la cérémonie de remise des prix du concours de nouvelles. Ce concours de nouvelles annuelle regroupe des jeunes âgés de 18 à 25 ans.

Ce concours de création littéraire permet de promouvoir l’écriture et la lecture du français à travers la littérature courte. Il permet aussi de découvrir de nouveaux talents et de donner une chance aux passionnés d’écriture et de littérature de se révéler à eux-mêmes et à leur public.

Cette cérémonie s’est déroulée en présence du Conseiller de coopération et d’action culturelle et directeur de l’IFD, M. Éric Chevreul, du Président de l’UPF-Djibouti, M. Kenedid Ibrahim Houssein, de la responsable du bureau du livre à l’IFD, Mme Chloé Cellier, de l’écrivain et nouvelliste, Idriss Youssouf Elmi, des professionnels de la presse écrite et audiovisuelle mais aussi de nombreux autres invités issus du monde de l’éducation et de la culture.

Dans un discours prononcé à cette occasion, le Président de l’UPF-Djibouti M. Kenedid Ibrahim Houssein  a rappelé que le concours de nouvelles est une occasion pour les écrivains en herbe de faire entendre leur voix et de partager leur passion pour l’écriture avec le monde. «  Vous avez tous pris le temps et l’effort de soumettre vos œuvres, et cela mérite d’être célébré. », a-t-il lancé à l’endroit des participants.

Pour le Président de l’UPF-Djibouti, ce  concours de nouvelles, en effet, au-delà des aspects déjà mentionnés, c’est aussi une manière de revigorer l’écriture en cette période où l’utilisation des messageries téléphoniques ou des plateformes dans l’internet bousculent le vocabulaire et l’orthographe des mots . Ainsi, ce concours est une manière de retrouver les bonnes habitudes en écriture dans le respect de la syntaxe et la créativité.

De son côté, le Conseiller de coopération et d’action culturelle  et directeur de l’IFD M. Éric Chevreul, il a félicité l’UPF pour l’organisation avec succès de cette deuxième édition du concours de nouvelles. Dans la foulée, il a rendu hommage aux membres du jury et les lauréats de cette année qui ont brillé par leur talent.

Les trois premiers de ce concours de nouvelles auquel ont participé une dizaine de jeunes ont reçu de récompenses composés d’ordinateurs portables.

Cette année, la première place est revenue à Mlle Faiza Mahamoud Abdi avec sa  nouvelle intitulée  « Les méandres de la folie » qui  est une histoire écrite à la première personne du singulier. Elle relate l’aveu d’un homme dont l’existence a été irrémédiablement bouleversée par la perte d’un être cher. Ce traumatisme a radicalement altéré sa vision du monde, plongeant son quotidien dans une profonde et incessante négativité.  Dévoré par une obsession morbide pour la mort et les mystères qui l’entourent, le protagoniste en fait son unique raison de vivre. Sa quête incessante des réponses l’entraine dans un tourbillon des pensées sombres qui le détourne de ses proches. Les plaisirs simples de la vie perdent toutes leurs significations pour lui.

La deuxième place est revenue à M. Ahmed Moussa Hassan connu sous le pseudonyme d’Ahmed Eagle,  qui est un jeune poète, activiste culturel, compositeur et interprète.  Dans sa nouvelle qui a pour titre « Les illusions perdues », cette nouvelle de fiction parle de la ville de Tadjourah, 2041. Jadis cite millénaire, la ville s’est aujourd’hui métamorphosée. Des immeubles moderns ont fleuri, des gratte-ciels élancés s’élèvent vers le ciel, attirés par un flux incessant d’investisseurs.

Les artères de la ville blanche se sont animées avec la construction de nouveaux ports, de lignes de chemin de fer et d’un aéroport international, décuplant son activité économique. Boulevards, lycées, parcs d’attractions et meme une université ont vu le jour, au plus grand bonheur des Tadjou-rois.

Mais sous cette fabuleuse façade se cache un fléau insidieux : la drogue. Elle s’est d’abord propagée parmi quelques individus en quête de sensations fortes ou fuyant leurs demons personnels, avant de gangrener peu à peu la ville. Au cœur de ce somber trafic se dresse une figure telle une ombre menaçante : Hamadou, l’un des dealers les plus influents de ce monde souterrain où drogue et alcool règnent en maîtres.

Quel destin attend désormais Tadjourah ? La ville blanche succombera-t-elle à l’emprise grandissante d’Hamadou et de son trafic, ou bien ce dernier trouvera-t-il le moyen d’en devenir le sauveur…

Enfin, la troisième place de ce concours de nouvelles est revenue à M. Merito Dabaleh avec sa nouvelle intitulée “On lui aurait donné le bon Dieu sans confession” don’t voici un cours résumé : “Nous avons tous des voisins, mais savons-nous vraiment qui ils sont ? Dans un quartier populaire de Ras-Beine, des hommes et des femmes mènent une vie tranquille et normale, où la routine a les racines bien profondes, où l’on dort et l’on rêve la nuit comme partout ailleurs sur le globe, et la journée pour discutailler, colporter, commérer jusqu’à se fondre les uns aux autres. Parmi ces hommes et ces femmes, un homme se distingue pour sa bonhomie, son humanisme et sa solidarité, qui d’ailleurs feront de lui le prophète du quartier, mais jusqu’à quand ? Un matin, les  forces de l’ordre débarquent : la vérité éclate. Derrière ce prophète se cachait un démon. À travers cette parabole, c’est toute la nature humaine qui est mise à nue.  

Au fil des ans, le concours de nouvelles de l’UPF est devenue un rendez annuel pour les jeunes amoureux des lettres et qui veulent  partager avec le public leur passion pour l’écriture.