Hugues Fontaine, né le 27 mai 1959 à Arras, est un réalisateur, photographe, commissaire d’exposition français, passionné de la Corne de l’Afrique. Avec l’aide de nos experts du Centre de Recherche des Arts anciens, de l’Histoire et de l’Anthropologie du CERD, et la contribution du grand écrivain djiboutien Chehem Watta, il met en lumière dans son recueil les villes d’Obock et de Tadjoura de 1880 à l’aide de gravures, de cartes postales et des photos du célèbre photographe Edouard Bidault de Glatigné, ami du célèbre poète français Arthur Rimbaud.
Un peuple prospère lorsqu’il arrive à maîtriser les événements qui font son histoire, et un peuple qui ne connaît pas son histoire est un peuple sans repère et perdu.
Ce livre photo est un mémoire noir de 191 pages constitué de récits et de nombreuses photographies prises par Edouard Bidault de Glatigné (1850-1925) grand reporter-photo de la 3e république française qui révèle son art de photographe en Abyssinie (Harar) en 1886-1889. Certaines photos du livre sont proposées avec quelques explications, d’autres aucune.
Toutefois, pour que ce livre voit le jour, l’auteur photographe Hugues Fontane s’est lui-même rendu à plusieurs reprises à Obock et Tadjoura avec l’assistance de Mr Mohamed Youssouf un de nos experts du CERD de Djibouti, et l’assistance du grand écrivain djiboutien Chehem Watta pour l’illustration de ce volume album-photo.
Obock a connu son heure de gloire avant que le gouverneur Lagarde transfère son administration à Djibouti en 1888. C’était au milieu du 19e siècle, l’Europe commerce avec l’Afrique et l’Orient, les anglais sont au Yémen, les italiens en Erythrée et en Somalie et le Canal de Suez va bientôt ouvrir. La France cherche une place à l’entrée de la Mer Rouge, un port pour ses navires et une escale pour ses marins et la ville d’Obock est l’endroit idéal. Le port d’Obock était un point stratégique pour le commerce et échanges avec l’Ethiopie, le Yémen et le Moyen-Orient, on chargeait et déchargeait tous les jours les plumes d’autruche, les ivoires, le café et les épices.
L’auteur Hugues FONTAINE nous transmet à travers ces clichés de 1880 réalisés avec des appareils non sophistiqués d’Edouard Bidault de Glatigné, un trésor inestimable, un témoignage du passé, des lieux privilégiés tels les paysages, les modes d’habillement, les tenues vestimentaires et les coupes de cheveux des habitants à l’époque, les tours et les mosquées à Obock et Tadjourah qui existent toujours, datant ainsi de 900 ans. Un patrimoine photographique à léguer au futur génération retrouvé, le dépouillement d’une toute petite partie des revues photographiques de notre histoire coloniale présentée à l’exposition d’art de Nîmes.
Saleh Ibrahim Rayaleh