Nous avons reçu hier dans nos locaux la visite d’un prestigieux invité. Mohamed Idriss Farah Abaneh, ambassadeur de Djibouti en Ethiopie et représentant permanent auprès de l’Union africaine.

En poste depuis 9 ans, l’homme est le doyen du corps diplomatique en Ethiopie, il détient même le record de longévité à tête de la représentation de Djibouti en Ethiopie.

Son expérience, suffisamment longue et riche dans ce pays, lui confère une certaine assurance dans ses analyses sur une série de questions.

A commencer par la relation bilatérale entre Djibouti et l’Ethiopie, qu’il qualifie de multiséculaire car «  nous sommes fondamentalement et foncièrement liés par une histoire commune de plus de 200 ans, mais aussi et surtout par nos liens de sang puisque nos sommes le même peuple » affirme-t-il. 

« Le lien séculaire entre nos deux pays est symbolisé par le chemin de fer, qui est aujourd’hui la première voie ferrée électrique en Afrique, mais aussi l’interconnexion électrique et l’adduction d’eau depuis la région de Hadagala qui alimente notre pays »  soutient-il. « Et depuis plus de deux décennies, nos dirigeants ont eu la sagesse et la clairvoyance de connecter nos économies qui sont aujourd’hui dans une dynamique de complémentarité,  d’interdépendance et d’équilibre».

Car, rappelle-t-il, « l’Ethiopie utilise nos ports pour plus de 95% de ses importations et exportations. Il en va de même pour les télécommunications, car l’Ethiopie utilise les câbles sous marins et la fibre optique qui passent par Djibouti. Cette intégration économique tire vers le haut la croissance et le développement des deux pays » ajoute-t-il. 

Il annonce les systèmes de coopérations monétaires et bancaires entre Djibouti et l’Ethiopie qui vont dans le sens du renforcement des transactions transfrontalières et notamment la circulation de devises, qui est encore lacunaire en Ethiopie. « La BCIMR, la BOA et d’autres institutions bancaires et financières se sont déjà implantées en Ethiopie et accompagne cette dynamique », annonce-t-il.  Quant aux inquiétudes alimentées par les soubresauts politiques qui secouent l’Ethiopie actuellement, l’ambassadeur ne bronche pas. Il affirme mordicus que « les dirigeants des deux pays ont tracé depuis longtemps une trajectoire de croissance et de développement économique intégrée qu’aucune évolution politique en Ethiopie ne sauraient faire dévier de son chemin. » 

L’ambassadeur est aujourd’hui sur une politique qui va au-delà de l’intégration économique, il veut promouvoir les relations entre les peuples de Djibouti et de l’Ethiopie profonde, ceux qui n’ont pas de contact directs avec nos frontières et qui ne connaissent pas Djibouti.

C’est une manière de renforcer la coopération économique et sociale mais aussi sécuritaire qui est déjà forte en Somalie, dans la région de Hiraan, où les armées de Djibouti et de l’Ethiopie coopèrent pour assurer l’ordre et la  sécurité.

« Et depuis plus de deux décennies, nos dirigeants ont eu la sagesse et la clairvoyance de connecter nos économies qui sont aujourd’hui dans une dynamique de complémentarité, d’interdépendance et d’équilibre…»

En fin diplomate, l’ambassadeur nous a réservé le meilleur pour la fin. Il nous a annoncé l’inauguration prochaine des locaux de standings internationaux de la nouvelle représentation diplomatique de Djibouti à Addis Abeba.

Un compound digne des grandes ambassades qui comprendra les bureaux de l’Ambassadeurs, mais aussi sa résidence et celles des diplomates et des hautes personnalités djiboutiennes en séjour à Addis Abeba.

Le complexe qui aura couté la bagatelle de plus de 4 millions de Dollars US sera inauguré lors d’une grande cérémonie prévue dans la première quinzaine du mois de novembre 2020 et à laquelle il a naturellement invité La Nation.

MAS