Le Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed a présidé lundi dernier, au Kempinski palace de Djibouti, le forum sur le capital humain organisé par le ministère des affaires sociales et des solidarités en partenariat avec la Banque Mondiale sous le slogan « Investir dans la jeunesse pour bâtir un avenir meilleur ». Il a, à cette occasion, prononcé un important discours que nous reproduisons fidèlement dans ces colonnes.

« Ce forum de haut niveau, conjointement organisé par le gouvernement et la Banque Mondiale, permettra d’échanger sur l’importance de renforcer le capital humain à Djibouti, en investissant dans la jeunesse pour bâtir un avenir meilleur. Trois éléments fondamentaux mis ensemble forment le capital humain. Il s’agit de l’acquisition des compétences, des expériences et des savoirs probants.

Ainsi, l’histoire récente de l’humanité nous a enseigné qu’une nation qui valorise sa population, en lui fournissant un système éducatif, des services et prestations de santé de qualité et des emplois décents, est une nation qui s’inscrit dans le progrès, la durée et la stabilité. Nombre de pays, notamment les pays d’Asie, classés parmi les pays en développement il y a peu, l’ont compris. Handicapé par leurs faiblesses en ressources naturelles, des pays comme Singapour, souvent cité en exemple, et bien d’autres ont compris l’importance d’investir sur le potentiel que représente leurs populations souvent jeunes. Et aujourd’hui, leurs réussites sont vantées comme modèles de développement à imiter. Il est unanimement admis que les compétences de la main d’œuvre d’un pays représentent un de ses atouts concurrentiels les plus importants.

Une nation qui valorise sa population est une nation qui s’inscrit dans le progrès, la durée et la stabilité

Pour notre part, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ismaïl Omar Guelleh, a placé, dès son accession à la haute magistrature, l’investissement dans le capital humain au cœur de sa politique et de sa stratégie de développement pour Djibouti sur le long terme.

À cet égard, nous avons priorisé et consenti, malgré nos ressources limitées, beaucoup d’efforts et de moyens dans des secteurs clés comme le système éducatif en :

– Développant les infrastructures nécessaires pour favoriser la scolarisation pour tous avec un focus particulier sur celle des jeunes filles dans les régions reculées ;

– En fournissant un enseignement de qualité à travers un meilleur recrutement des enseignants et la production d’outils pédagogiques adaptés à notre pays ;

– En développant et diversifiant l’offre de l’enseignement supérieur.

Le secteur de la santé a été également renforcé notamment en :

– Construisant des infrastructures sanitaires en nombre et en qualité ;

– En introduisant l’assurance maladie universelle ;

– En diversifiant également l’offre et la qualité des soins.

L’accès à l’emploi est plus que jamais soutenu en développement des offres de formations diversifiées et en adéquation avec le marché du travail. Notre ambition se situe désormais au delà de nos capacités portuaires. L’accumulation judicieuse du capital humain permettrait en effet des gains de productivité favorables à la croissance et à l’emploi.

Enfin, et afin de « ne laisser personne sur le bord de la route » — je cite le Président de la République –, et plus particulièrement nos populations les plus vulnérables, des programmes des filets de sécurité sociaux novateurs sont développés par le MASS comme l’accès aux soins à travers le programme PASS, l’autonomisation des ménages, les pratiques sociales essentielles (PSE) ou le programme de transfert monétaire pour ne citer que ceux-là.

Redoubler d’efforts et ensemble pour construire une société djiboutienne plus résiliente

Notre engagement est total, mais le chemin est long et les défis sont nombreux et complexes.  Les crises et chocs récents, comme la pandémie de la COVID 19, le changement climatique, la sécheresse récurrente qui frappe notre pays et les pays de la région, fragilisent les investissements et les progrès réalisés en matière de capital humain. Pour y faire face, nous devons redoubler d’efforts et ensemble afin de construire une société djiboutienne plus résiliente.

Ce forum de haut niveau est l’occasion d’échanger sur les réalisations et les nouveaux défis auxquels nous devons faire face pour « construire la société de demain, le Djibouti du futur ».

Aussi, j’exhorte le ministère des Affaires Sociales et des Solidarités et tous les ministères sectoriels concernés : l’éducation, l’enseignement supérieur, la santé, l’emploi et le ministère de la femme et de la famille, de mener à bien ce grand dossier national du capital humain.

Je ne saurais terminer mon intervention sans remercier l’ensemble des partenaires au développement et plus particulièrement la Banque Mondiale qui nous accompagnent constamment dans les atteintes de nos objectifs, et notamment dans le renforcement du capital humain ».