L’Ambassadeur de France à Djibouti, M. Arnaud Guillois, a parrainé, mercredi dernier, la cérémonie d’inauguration officielle du vernissage de l’exposition « Sur l’Ecriture des Failles » de Patrick Singh, artiste-peintre français, ainsi que de la présentation des quatre livres rédigés par Chehem Watta, Jean-Dominique Pénel et Alain Sancerni, parus aux éditions Dumerchez et dont il a réalisé les visuels.

De nombreuses personnalités dont notamment le Directeur de la Culture, la Directrice de l’Institut Djiboutien des Arts et des Cinémas ainsi que de nombreux représentants du corps diplomatique ont participé à cette exposition. Après une minute de silence en hommage à feu Valéry Giscard d’Estaing, ex-président français, et en respect du deuil national décrété ce jour-là, l’Ambassadeur de France a souhaité féliciter les artistes, qui offrent à Djibouti un moment de culture de grande qualité. Il a souligné l’importance de la poésie, art majeur dans la Corne de l’Afrique, et l’originalité des œuvres, collaboratives et associant peinture, récit et poésie et s’est félicité que l’Institut français accueille les artistes.

L’occasion pour le diplomate français de brosser un bref portrait de Patrick Singh, artiste peintre qui a fait le trait d’union et assuré la dynamiquede l’œuvre collective des écrivains et poètes Chehem Watta, Jean-Dominique Penel et Alain Sancerni. « Un artiste à la longue expérience qui justifie d’une série d’expositions aux Etats-Unis, en Europe, dans les pays d’Amérique du Sud, en Asie et dans de nombreux pays d’Afrique. Son œuvre très diversifiée traduit, en plus de sa valeur propre, une remarquable conception de l’humainquels que soient le sexe, l’âge, la couleur de peau, la situation sociale des individus ou leur religion, ils sont tous porteurs et témoins de l’Humanité. Nous pouvons et devons donc nous reconnaître en chacun d’entre eux ».

L’ambassadeur Guillois a rappelé que «la Poésie est l’Art majeur et l’expression artistique la plus valorisée et la plus reconnuedans la Corne de l’Afrique. D’où la décision dePatrick Singh de s’associer à des poètes et à un éditeur pour produire, sous forme de livres, une œuvre collective qui s’attache à manifester divers aspects de la réalité djiboutienne».

Pour ce faire, l’Institut français de Djibouti a apporté sa précieuse assistance en offrant une résidence de quatre mois à Djibouti à l’artiste peintre et en apportant une aide à la publication et l’édition de quatre livres, plus le catalogue de l’exposition.

Au-delà des livres et du catalogue, les créations originales que sont les 9 portes visibles à l’extérieur et à l’intérieur de l’Institut Français, détonnent. « Elles sont peintes recto – verso et forment comme un hommage à la poésie et à la réalité géographique et culturelle djiboutienne » selon l’ambassadeur qui en a profité pour rendre hommage à «la coopération culturelle entre la France et Djibouti pour valoriser le patrimoine djiboutien et soutenir la création des poètes et artistes ». Moment opportun que l’ambassadeur a choisi pour féliciter les équipesde l’Institut français de Djiboutiqui ont réussi à mener à bien ce beau projet.  Après cette intervention solennelle, le public s’est extasié sur la recension que les auteurs de l’exposition ont fait de leur travail.

Des moments de lyrisme qui ont donné un fabuleuxavant-gout sur les horizons insoupçonnés que la poésie et la peinture peuvent offrir aussi bien à l’artiste peintre qu’au poète et au lecteur qui se retrouve enchanté par ce voyage aux frontières du réel. Qui mieux que le poète lui-même pour nous mettre l’eau à la bouche sur ce périple collectif entre poète et artiste peintre.  Dans « Furigraphiedes Mirages » Chehem Watta écrit «Cet avant-propos est l’occasion pour moi de dire ce que je ressens face aux tableaux de Patrick Singh, et éclairer ainsi mon choix de travailler avec lui. Ses toiles évoquent des personnages ordinaires et pourtant hors du commun : ce ne sont pas des visages d’effarement, ni d’effacement encore moins d’embellissement ou d’encensement. Ces femmes et hommes se dressent dans une grande dignité : têtes hautes, yeux rivés des rêves colossaux, bouches fermées aux complaintes inutiles, membres dressés contre toutes les injustices humaines, et sourcils enjambant misères et élucubrations, sans rien cacher de leurs inquiétudes qui se lisent comme des prières sur leurs lèvres.

On entend presque leurs pensées se répandre, chuchoter dans les senteurs du jour. Ils semblent nous dire de démembrer toutes ces peurs qui nous isolent les uns des autres. C’est durant nos longues et fructueuses marches sur les bords du lac blanc d’Assal, que je sens que, lui et moi, nous sommes frères de « furie » dans un monde où vivent de périlleux êtres, capables d’avaler leur propre futur. Que notre rencontre autour de ce livre est la fusion furieuse de quatre mains courroucées, le fruit doux amer d’une terre nue, torturée par le feu, envahie par l’absence, la découverte d’instants éphémères, épinglés au-dessus des précipices du nant et les regards lointains des enfants des enfants tatoués de rêves qui offrent pourtant à tout étranger une hospitalité de bonne foi.».

L’exposition qui s’est ouverte mercredi dernier doit se poursuivre encore deux semaines.

Deux longues semaines de rêves éveillés qui s’offrent à tous les amoureux de la lyre et de la peinture. Votre quotidien vous offrira une rencontre exclusive avec le trio magique entre Chehem, Patrick et Jean Dominique, dans les jours qui suivent.

En attendant, courrez vous ressourcez à la plume et au pinceau de nos merveilleux artistes et poètes.