Des membres de la mairie de Djibouti, de l’Institut national de l’administration publique (INAP) et de l’association nationale des collectivités locales djiboutiennes (ANCLD) ont tenu jeudi dernier à Ali-Sabieh un atelier de vulgarisation portant sur les missions des entités administratives décentralisées. Ces entités, qui sont la préfecture et l’instance régionale de la décentralisation, ont des missions distinctes de cogérer les régions de l’intérieur dans le strict respect des lois qui les régissent. L’atelier de vulgarisation a regroupé des élus locaux, des agents de la préfecture, des fonctionnaires des services déconcentrés de l’état, des représentants du milieu associatif, des femmes issues de l’antenne régionale de l’UNFD et d’autres personnes anonymes. La cérémonie de lancement de cet atelier a vu la participation du préfet-adjoint, Mohamed Houmed Abass, du vice-président du conseil régional, Daoud Saïd Gueldon, et des personnes chargées de cette tournée de sensibilisation dans les collectivités territoriales de la république. Auparavant,  ces membres de la mairie de Djibouti, de l’INAP et de l’ANCLD ont sillonné tous les chefs-lieux des cinq régions de l’intérieur du pays.  Notons que ces missions d’information et  de sensibilisation du personnel des collectivités territoriales de Djibouti ont bénéficié de l’appui financier de l’Union Européenne (UE) et de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF).  La séance d’information sur les prérogatives juridiques du représentant du pouvoir public et des membres du conseil régional avait débuté par l’intervention du préfet-adjoint. Il a rappelé d’une manière brève les domaines d’intervention de la préfecture en matière d’administration. Pour sa part, le vice-président de l’instance régionale de la décentralisation a recommandé à ses collègues, élus locaux et aux autres participants, de s’imprégner sérieusement des explications sur le processus de la décentralisation. Quant au directeur général de l’INAP, Charmaké Idriss, il a fait savoir à l’assistance sa satisfaction à l’issue de sa rencontre avec le préfet de la région d’Ali-Sabieh, Moussa Aden Miganeh, et le président du conseil régional, Omar Ahmed Waïs. Deux responsables régionaux soudés qui s’entendent bien et travaillent en parfaite  concertation dans le seul but de veiller sur les besoins et les intérêts collectifs de leurs administrés, a-t-il témoigné. Puis, un membre de l’équipe des animateurs a clarifié  les missions de l’Association Nationale des Collectivités Locales Djiboutiennes connue sous son sigle ANCLD. Celui-ci a souligné que cette association a pour rôle principal de promouvoir les droits des collectivités locales djiboutiennes tout en menant un plaidoyer dans l’unique but de leur ouvrir des nouvelles perspectives d’amélioration. L’animateur principal de cet atelier, Yonis Farah Abdillahi, un juriste du ministère de l’intérieur et expert en droit administratif, a débuté la séance par un rappel vif de l’historique de l’administration déconcentrée. Il a cité la première installation de l’administration déconcentrée en 1949 sous le nom de cercles dans les régions de l’intérieur dont le but était de rapprocher le pouvoir des administrés. Des entités renommées districts en 1977, juste après l’indépendance et devenues des préfectures en 2002.

En ajoutant la mise en service des conseils régionaux  en 2002 sous l’impulsion de la loi 174 puis 139 en 2006, année où les premières élections régionales ont eu lieu dans les cinq régions de l’intérieur et les communes de Djibouti-ville. Le juriste a clarifié au public les pouvoirs du préfet qui relèvent de la sécurité, du contrôle des actes des élus locaux, si ils sont conformes aux lois nationales, de l’organisation des élections et surtout de la coordination de tous les services déconcentrés de l’état. Il a ensuite expliqué les tenants et aboutissants des prérogatives du président du conseil régional qui tient un pouvoir normatif et de ses collègues, élus locaux. Cet atelier a éclairé les participants sur les rôles des deux entités régionales : la préfecture et le conseil régional.

Ali Ladieh