Discours du premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed à l’occasion de l’ouverture de la session budgétaire
Nous voilà réunis pour la première fois après l’élection du Président de la République. Cet acte majeur de la politique nationale s’est déroulé dans le calme. Il a été l’occasion de l’expression de la forte volonté de notre jeunesse pour poursuivre avec le Président Ismail Omar Guelleh, à la fois, la consolidation de la Nation Djiboutienne, le développement économique du pays, et la démocratisation de la société.
Les Djiboutiens dans leur très grande majorité se sont exprimés pour le Chef de l’Etat, symbole de l’important développement du pays et de la cohésion Nationale. Ils ont voulu que celui qui a jeté les bases d’un pays démocratique, moderne et en pleine croissance, puisse continuer son œuvre, afin que celle-ci soit définitivement irréversible. L’équité entre les femmes et les hommes, le développement égalitaire de toutes les régions, le renforcement de l’Etat de droit, la modernisation de notre économie, sont devenus sous sa direction les nouveaux piliers de la Nation Djiboutienne.
Le peuple a fait ce choix. Le Président de la République a demandé au Gouvernement de respecter cette volonté populaire, en affectant à chaque Ministre des nouvelles lettres de mission, tenant compte, encore plus, de tous les engagements qu’il a pris. C’est le nouveau devoir de chaque membre du Gouvernement.
Notre Nation est une et indivisible
C’est cette volonté populaire de consolider la Nation, qui a permis de surmonter une courte période douloureuse, au début du mois d’août.
Aussi je souhaite à l’occasion de l’ouverture de cette session budgétaire, que tous ensembles, ici présents dans cette enceinte parlementaire, nous nous associons au message de compassion et de condoléances, que le Gouvernement tout entier veut à nouveau adresser aux victimes innocentes des événements de cette époque.
Leurs morts ont eu l’effet d’un électrochoc. Elles ont mis en exergue les horreurs vers lesquels ces comportements communautaristes déviants pouvaient conduire le pays, c’est-à-dire vers la destruction totale de toutes les richesses acquises par le travail des Djiboutiens.
Les agressions qui ont eu lieu, ont bien évidemment porté atteinte à notre fierté. Mais la réaction de la population Djiboutienne a été la lueur d’espoir et de réconfort, qui montre que notre Nation est une et indivisible. Cela nous a aussi donné la satisfaction de constater que ceux, qui agitent les pires démons pour nous diviser et détruire notre pays, verront toujours ce rempart de sagesse se dresser devant eux.
Mémorable est le comportement des femmes et des hommes de Dikhil, la ville de l’unité, qui ont scandé le slogan qui est devenu la fierté de l’unité nationale : « mon voisin n’est pas mon ennemi ».
Je veux renouveler mon admiration devant le discernement populaire qui a permis de retrouver le calme et le bien vivre ensemble.
Les droits et les devoirs sont les mêmes pour tous
Notre spécificité culturelle ne nous divisera pas. Au contraire, elle continuera à s’enrichir de nos différences et renforcera le ciment de l’Unité Nationale. Djibouti maintiendra son harmonie nationale et sa différenciation, qui en feront une Nation unie et différente en Afrique de l’Est.
Nos valeurs ancestrales de paix et de solidarité, renforcées par notre volonté de construire, ensemble et pour tous, un pays moderne et développé, feront la force de notre Nation.
Je veux, ici même, rendre un hommage à tous les députés, de la majorité comme de l’opposition. Vous avez su, quelques soient vos origines culturelles ou vos sensibilités politiques, intervenir auprès de la population pour les recentrer sur l’unité nationale et la paix.
Je veux aussi remercier tous les élus locaux, les Responsables régionaux et communaux, les chefs de quartier, les religieux, la société civile et toutes ces femmes et ces hommes patriotes, pour leurs actions pour le retour du calme et de la paix.
J’envoie également un message appuyé de soutien à l’UNFD pour le travail entrepris pour l’unité nationale, travail permanent certes, mais plus engagé encore à cette occasion, avec plus particulièrement sa lutte pour l’égalité des genres, et pour l’insertion des femmes.
Notre société évolue rapidement. La politique de l’éducation nationale, de la Culture, de la jeunesse et des sports, de la promotion de la femme, pour tous et partout, sont les premières raisons de cette évolution sociale. Les droits et les devoirs sont les mêmes pour tous, dans tout le pays. N’importe quel Djiboutien peut vivre, ou travailler, à Tadjourah comme à Dammerjog. L’atteinte à l’intégrité de chaque parcelle de territoire concerne tous les Djiboutiens. Nous l’avons démontré.
L’implication de tous les départements ministériels dans la mise en œuvre de la politique gouvernementale : une garantie d’union et de réussite
Aussi, je veux rappeler haut et fort que le Gouvernement sera toujours là pour défendre cet objectif national. L’ordre sera fermement maintenu en tous lieux et en toutes circonstances. C’est la base de notre stabilité. Les fauteurs de troubles, quelques qu’ils soient, seront poursuivis et sévèrement punis. Les populations et leurs biens seront protégés et placés en sécurité. L’avenir de leurs enfants sera préservé.
Cette protection ira jusque sur les réseaux sociaux, où seront poursuivis les lâches, qui s’agitent pour prôner la haine, la division et la violence. Seul ce qui se passe à Djibouti est important pour les Djiboutiens.
Le travail qui a été fait depuis de nombreuses années sera accentué. Le renforcement de l’égalité entre les genres et entre les régions, l’instauration d’une solidarité active entre les différentes couches sociales, les réponses apportées aux doléances de la population font parties des lettres de mission données au nouveau Gouvernement. La cohésion nationale sera encore renforcée, afin qu’elle soit définitivement indestructible.
Le séminaire gouvernemental organisé à Arta a été le premier symbole de cette volonté de rassemblement. Il a permis de jeter les bases d’une nouvelle manière de travailler ensemble au sommet de l’exécutif.
La cohésion nationale doit devenir le premier objectif principal. La transparence et la collaboration interministérielle seront accentuées et amélioreront l’action gouvernementale. L’implication de tous les Départements Ministériels dans la mise en œuvre de la politique gouvernementale sera une garantie d’union et de réussite. Toute ambition personnelle se heurtera toujours à l’intérêt de la Nation.
L’objectif est l’avenir de nos enfants
Cette cohésion va se retrouver dans la saine gouvernance engagée pour préserver l’avenir des générations futures. Un nouvel organe de concertation et de décision a été créé par décret présidentiel : le Conseil National de Gestion de la Dette Publique.
Avec le Ministre de l’Economie et des Finances et le Ministre du Budget, sous ma coordination, ce Conseil sera chargé de donner un accord à tout nouveau prêt non consensuel, sollicité par un Département Ministériel ou un Etablissement Public. Une totale transparence sur l’endettement sera également faite sous la supervision de ce Comité Interministériel. L’objectif est bien l’avenir de nos enfants.
Cette gestion plus saine et plus transparente de l’endettement permettra de confirmer la bonne santé de la situation financière du pays. Elle augmentera aussi la confiance des nouveaux investisseurs dans la capacité d’endettement et de développement de Djibouti. La qualité de l’analyse des Institutions Internationales sur la bonne Gouvernance sera aussi de ce fait encore améliorée.La privatisation annoncée de Djibouti Télécom se situe à la fois dans cette volonté de transparence et de modernisation de l’Economie, et dans celle du renforcement de la capacité financière du pays. Elle intervient avec la mise en activité du Fonds Souverain.
Ce très important outil financier a en effet été spécialement créé pour permettre la pérennité effective de la capacité financière nationale. Il rassemble toutes les grandes ressources financières de l’Etat et rationalise la gestion de celles-ci. Il est la garantie pour les générations futures d’une continuité pour le financement des prochains grands projets de développement de Djibouti. Il permet une meilleure rationalisation des orientations financières, et aussi d’être au service des besoins prioritaires de la Nation. Il va être le fer de lance de notre développement accéléré.
Le gouvernement maintiendra toutes les mesures qui ont permis de réduire la propagation du virus
Cette année encore la préparation du Budget se fera dans un contexte sanitaire menaçant. La COVID 19 a développé de nouveaux variants. Le gouvernement maintiendra toutes les mesures qui ont permis de réduire la propagation du virus.
Pour protéger la population, il continuera à mettre tout en œuvre pour que l’économie ne s’arrête pas. La vaccination est renforcée, les tests sont poursuivis massivement et les gestes barrières restent maintenus. En 2022 il est prévu de maitriser la propagation de cette maladie grâce à la disponibilité des vaccins, l’amélioration des thérapies de soins et les campagnes de dépistages. Si le Gouvernement a pu lutter efficacement contre les effets à Djibouti de ce virus, cette pandémie mondiale a cependant eu quelques effets négatifs sur notre économie en 2020. Le ralentissement de l’économie dans le monde a bien évidemment, eu un impact sur notre pays, notamment au niveau des réexportations du port de Doraleh, encore le principal moteur de croissance du pays. Mais la reprise est là. Les investissements ont ralenti en 2020 et représentent 16,4% du PIB. Par contre une relance des investissements aura lieu sur la période 2021-2025, et ceux-ci s’établiront en moyenne à 23,5% du PIB.
L’inflation, quant à elle, continuera à être maitrisée pendant cette période aux environs de 2,3%. Ceci débouchera sur une prévision de croissance du PIB réel, c’est-à-dire hors inflation, en hausse pour 2022 à 7,8%, et pour la moyenne des années 2022-2025 aux alentours de 8,2%.
La politique du gouvernement accorde une priorité en matière budgétaire
La confection du budget 2022 dans le contexte international que nous connaissons, aussi bien sur le plan régional et international, que sanitaire, et suivant le Modèle Economique de Djibouti, peut se résumer ainsi au niveau des recettes et des dépenses. Les recettes fiscales sont établies à près de 81 milliards de FD soit avec une hausse de plus de 10% sur la Loi de Finances Initiale de 2021. Cette hausse qui toucherait aussi bien les impôts directs qu’indirects, et qu’également les autres taxes, est le résultat des efforts de l’administration pour l’amélioration de leurs recouvrements. Les recettes non fiscales intérieures seront aussi en hausse d’environ deux milliards et demi de FD, en provenance des recettes domaniales, des dividendes et des recettes des autres services.
J’insiste à nouveau pour vous confirmer que la politique du gouvernement accorde une priorité en matière budgétaire, à la mobilisation des recettes publiques. Le processus des réformes fiscales, engagé depuis plusieurs années, sera maintenu et renforcé.
Pour cela, deux grands axes prioritaires sont retenus pour accroitre les recettes : l’amélioration de la gestion de la dette, dont je vous ai déjà parlé, et dont le but est de bénéficier des meilleures conditions d’emprunt, et la modernisation de la fiscalité, avec ses trois corollaires, sa simplification, l’élargissement de l’assiette fiscale, et le renforcement du recouvrement.
Les recettes du budget prévisionnel de 2022 s’établissent ainsi à plus de 153 milliards de FD, dont un peu plus de 30 milliards de recettes extérieures.
Pour ce qui concerne les dépenses la même rigueur budgétaire s’appliquera. Les dépenses totales sont prévues inférieures aux recettes totales de 500 millions de FD. L’équilibre budgétaire est toujours l’objectif visé.
Il faut signaler que les dépenses d’investissement s’élèveront en 2022 à près de 47 milliards, en hausse de près de 10 milliards sur celle de 2021.
Il faut relever aussi que plus de 20 milliards de ces dépenses d’investissement le seront sur financement intérieur.
Réduire un peu plus les dépenses
Le gouvernement ira encore plus loin. Nous souhaitons réduire un peu plus les dépenses, en commençant par celles qui concernent le train de vie de l’Etat.
Le Gouvernement prépare des mesures pour réduire les dépenses engagées jusqu’à présent avec les véhicules de fonction et de service. Leur grand nombre et l’importance de leur cylindrée, ne correspondent pas forcément aux besoins qui seraient nécessaires pour l’accomplissement des missions gouvernementales et administratives. Une réduction drastique de ces véhicules de fonction et de leur usage est envisagée, en commençant par ceux des plus hauts responsables ministériels. La rationalisation de l’affectation et de l’utilisation des véhicules de l’Etat permettra en outre de rendre plus équitable l’attribution d’avantages aux responsables administratifs.
L’objectif de cette initiative n’est pas seulement de faire des économies budgétaires, mais de pouvoir aussi dégager des ressources supplémentaires internes pour aider les plus démunis. Par ailleurs, pour pouvoir soutenir le secteur productif par des dépenses d’investissement sur financement intérieur également, la politique budgétaire en matière de dépenses prévoit :
– la maitrise rigoureuse des dépenses à travers un contrôle budgétaire,
– la rationalisation des dépenses salariales, sachant que les priorités en la matière restent l’éducation, la santé et le secteur primaire
– la restructuration des établissements publics allant dans le sens de l’amélioration de la performance
– et l’assainissement budgétaire des dépenses d’énergie, d’eau et de télécommunications.
En outre, et toujours avec la même volonté de réduire les dépenses de l’Etat, une profonde réforme des Etablissements Publics Administratifs est engagé.
Les conditions de celle-ci avaient déjà étaient lancées il y a près de deux ans. L’optimisation des dépenses impose que celles ci soient maitrisées rapidement. En effet les subventions qui sont accordées, ou les recettes qui ont été amputées à l’Etat avec ces Etablissements Publics, doivent être contrôlées au préalable. Les inégalités entre les Etablissement Publics et les autres services administratifs seront également réduites par cette réforme. Les missions, et leur flexibilité de gestion, de tous ces Etablissements sera préservée grâce à l’ouverture de comptes spéciaux. Cette réforme se fera progressivement en plusieurs phases.
Le renforcement des échanges entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sera accentué
Vous aurez, bien évidemment, l’occasion de connaitre dans les moindres détails l’intégralité du budget de 2022. Tous les membres du Gouvernement, comme à l’habitude, seront toujours présents pour répondre à vos questions. Le renforcement des échanges entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sera accentué.
Le budget 2022 est conçu maintenant dans un cadrage quinquennal, pour permettre une meilleure visibilité de l’évolution budgétaire, et une gouvernance plus transparente. Il s’intègre à la vision de Djibouti 2035 et constitue donc un outil important dans la politique gouvernementale de Développement. Le développement économique va subir un autre coup d’accélérateur. Le secteur des transports, principal moteur actuel de l’économie va être boosté par la construction du Port de Dammerjog et les infrastructures annexes. Ces dernières permettront en outre, d’augmenter dans le PIB, la part de produits industriels et manufacturiers.
Djibouti un pôle régional de télécommunications
Plus novateur encore, un deuxième secteur deviendra un autre moteur de l’économie. C’est celui des télécommunications. La privatisation de Djib Télécom sera le catalyseur de la forte croissance attendue dans cette activité.
Tout le potentiel, constitué par la position géographique de Djibouti entre l’extrême orient et l’Europe, à la porte de l’Afrique orientale, et par la présence de nombreux câbles de télécommunications, sera valorisé. Ceci permettra de faire de Djibouti un pole régional de télécommunications au même titre qu’il est aujourd’hui un pole régional de transport. Notre système bancaire et le Fonds Souverain sont dans cette architecture de développement deux pièces maitresses, qui permettront d’accompagner ce fort développement régional de Djibouti.
Le développement du secteur énergétique s’intègrera lui aussi, à cette croissance économique. Il sera fondé principalement sur des ressources nationales vertes : énergie géothermique et hydrolienne en cours d’étude, énergie solaires et éoliennes en cours de construction. Les éoliennes de la région du Lac Assal produiront de l’électricité très prochainement. Dans l’attente de l’utilisation de ressources énergétiques vertes nationales, une deuxième ligne de connections avec l’Ethiopie sera construite ainsi qu’une nouvelle centrale thermique. Ceci permettra de répondre à court terme à la demande.
Encore plus d’efficacité
Vous comprendrez que la construction d’un grand pole régional bancaire, logistique et de télécommunications, impose que la ville de Djibouti soit représentative de toutes ces activités régionales et internationales.
Vous suivez tous cette forte croissance urbaine. Tous les départements ministériels interviennent dans la construction de cette grande ville régionale. Ceux de l’habitat, du logement, de l’environnement, de l’intérieur, de l’eau, des télécommunications, de l’énergie, des équipements pour jeunes, des sports, de l’éducation nationale, de la santé, de la culture, du tourisme, des administrations financières, de la voirie, de l’assainissement, des transports, etc. Tous interviennent de façon concertée et coordonnée. C’est ce travail permanent qui permet d’avoir la grande ville de Djibouti, qui s’étend aujourd’hui, du futur centre d’affaires de l’ancienne zone portuaire, jusqu’aux nouveaux lotissements du pk 20. La création d’un Ministère de la ville est le signe de la volonté de coordonner l’action de tous les départements concernés, pour encore plus d’efficacité.
Les conditions de logement s’améliorent pour satisfaire la croissance de la population, mais aussi la suppression des quartiers insalubres. L’objectif de supprimer les bidons villes entre dans ce programme d’amélioration des logements, au même titre que la construction des nouvelles cités, ou que l’amélioration de l’assainissement dans les quartiers populaires.
Le secteur privé Djiboutien ne reste pas inactif dans ce domaine. De nombreux lotissements comprenant plusieurs centaines de logements et de villas se construisent sur les terrains périphériques de la capitale. Ils viennent compléter l’offre offerte par les programmes gouvernementaux de plusieurs milliers de logements en cours, qui se succèdent. Toutes les catégories sociales sont visées.
Le secteur bancaire, sous les recommandations et le contrôle de la Banque Centrale, contribue de façon plus significative à l’acquisition de biens immobiliers par les particuliers. Mais l’Etat reste toujours le plus important acteur pour permettre aux plus défavorisés d’acquérir des logements sociaux. C’est cette péréquation dans les montants des acquisitions des habitations qui favorise la paix sociale.
Le gouvernement est assurément conscient de toutes les difficultés que la population de la capitale doit encore surmonter devant cette expansion galopante de Djibouti, et en premier lieu les personnes défavorisées économiquement. Des commissions ont été créées de façon permanente pour résoudre les problèmes de transport urbain, ou d’assainissement, ou d’entretien des voiries. Il faut que les résultats soient conformes aux attentes de la population. Le gouvernement continuera à œuvrer en ce sens.
Créer des pôles de développent secondaires
La politique gouvernementale ne se concentre pas uniquement sur la ville de Djibouti. Evidemment et incontestablement, c’est le développement de ce grand pole régional qui permet de dégager toutes les richesses nationales, qui résultent de la très forte croissance du pays. Vous le savez. Depuis plusieurs années les performances de Djibouti en termes de croissance sont bonnes. Il se situe même au premier rang africain.
Or la volonté du Gouvernement est d’orienter ce surcroit de richesse dans deux directions en même temps. Celle de permettre progressivement le fort développement de chaque région, et celle de soutenir, de façon permanente et plus marquée, les populations encore en marge de la croissance. Le but est d’associer, toutes les populations de l’intérieur ainsi que les plus démunis de tout le pays, à la croissance nationale. Cet objectif fondamental renforcera l’unité et confortera la Nation.
La détermination du Président de la République est entière. Tout le Gouvernement est mobilisé pour réussir. Ainsi, dans chaque région, toutes les potentialités sont recherchées et étudiées pour permettre de créer des pôles de développent secondaires, à l’instar de ce qui a été fait avec le port de Tadjourah ou le sel du lac Assal. Tous les membres du gouvernement sont associés à ce travail, avec les élus régionaux et tous les acteurs économiques. Cette large réflexion doit permettre de définir des centres économiques capables de motiver les Djiboutiens à entreprendre des projets, comme ils le font à Djibouti. Les moyens de l’Etat seront là pour les accompagner.
Dans le secteur touristique, dans celui des exploitations minières ou énergétiques, comme dans ceux du secteur primaire, du commerce, de l’artisanat, tous les projets des régions doivent devenir prioritaires. Ceci sera accompagné du renforcement des services administratifs locaux par la déconcentration des administrations centrales. Le Département Ministériel de la décentralisation, coordonne activement cette action, avec tous les autres Ministères concernés et les collectivités. Les Plans de Développement Régionaux rassembleront les projets qui constitueront l’ossature de développement des régions.
Santé pour tous et Ecole pour tous
Mais, et encore plus qu’aujourd’hui, ne seront pas oubliés également, tous ceux qui sont trop éloignés des centres économiques principaux ou secondaires, ou qui n’ont pas eu la possibilité comme leurs enfants de recevoir une formation, ou encore les personnes handicapées, ou plus généralement toutes celles qui restent en dehors du développement.
Les Ministères de la Solidarité, de la Femme, de l’Agriculture, de la Santé, de l’Education Nationale, contribuent au premier rang, avec les départements financiers, à apporter non seulement des soutiens matériels immédiats, mais aussi des moyens de s’intégrer dans l’économie. Bien évidemment, parallèlement à ces actions ciblées auprès des plus démunis, les départements ministériels de la Santé et de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, agissent auprès de tous, et restent de ce fait les piliers de l’Unité Nationale et de l’égalité.
La Santé pour tous, et l’Ecole pour tous, en sont les bases. La rentrée scolaire qui vient d’avoir lieu en est un témoignage. Les campagnes de vaccination des jeunes enfants dans tout le pays avec la continuité de la couverture sanitaire, un autre.
Nous savons que l’amélioration du niveau de vie de toute la population contribue de façon importante à notre unité nationale. Aussi l’augmentation de la qualité des logements ne se limite pas à Djibouti. L’intérieur du pays est également concerné. La Fondation IOG est aussi un incitateur important dans ce domaine à l’intérieur du pays. Notre objectif commun est le développement par tous et pour tous. C’est le socle de la paix intérieure. Paix, dont nous apprécions l’avantage, en raison des conflits et de leurs conséquences désastreuses, qui existent un peu partout dans le monde.
L’objectif du Gouvernement est de souhaiter que tous les peuples frères qui souffrent, puissent à nouveau vivre en paix. Nous ne nous sommes jamais immiscer dans les affaires intérieures d’un état, et nous ne le ferons jamais. Notre objectif principal reste le développement économique de toute la République de Djibouti et l’entretien des meilleures relations de coopération avec tous. Le Président de la République continuera à offrir son aide diplomatique sur la scène internationale, dans le cadre des liens d’amitié, et en concertation totale avec les Etats qui le souhaitent.
L’ensemble du gouvernement et du peuple djiboutien émettent le vœu que tous les pays frères, dans la région et au moyen orient, puissent retrouver la paix à l’intérieur de leurs frontières.