Les ministres de la région de l’IGAD en charge de l’économie bleue ont paraphé vendredi à Addis-Abeba, la stratégie régionale des pays de l’IGAD  sur l’économie bleue. Ce document ratifié par tous les états membres de l’IGAD jette les jalons d’une meilleure collaboration et d’une meilleure contribution de toutes les parties prenantes sur la question de l’économie bleue. La réunion ministérielle a été précédée d’une réunion d’experts pour préparer cette stratégie.

Les pays de l’IGAD  se dotent d’une stratégie régionale sur l’économie bleue

Les ministres de la région de l’IGAD en charge de l’économie bleue ont paraphé vendredi à Addis-Abeba, la stratégie régionale des pays de l’IGAD  sur l’économie bleue. Ce document ratifié par tous les états membres de l’IGAD jette les jalons d’une meilleure collaboration et d’une meilleure contribution de toutes les parties prenantes sur la question de l’économie bleue. La réunion ministérielle a été précédée d’une réunion d’experts pour préparer cette stratégie.

La réunion ministérielle de l’IGAD sur la question de l’économie qui s’est achevée ce vendredi  fut précédée par la réunion des experts sur cette question.

En effet, durant deux jours, les experts se sont penchés sur la validation de la stratégie, qui comportait en autre la reconnaissance de l’importance de l’économie bleue pour nos pays respectifs.

La réunion ministérielle a permis l’approbation de la stratégie de l’économie bleue de l’IGAD conformément à la stratégie d’économie bleue de la Commission de l’Union africaine.

A titre de rappel, l’IGAD a reçu, en juillet 2021,  du gouvernement suédois une subvention pour un projet intitulé “Améliorer l’économie bleue dans les États membres côtiers de l’IGAD pour la conservation de la biodiversité et la diversification des moyens de subsistance », et qui vise à promouvoir l’économie bleue.

La stratégie et le plan de mise en œuvre de l’économie bleue de l’IGAD visent à structurer la mise en œuvre de l’économie bleue au niveau national et régional tout en renforçant la coopération et l’intégration régionale, et en renforçant le soutien aux États membres pour traduire efficacement les politiques en actions concrètes.

La stratégie régionale d’EB de l’IGAD servira de cadre pour guider le développement de la stratégie nationale d’EB.

L’Union africaine a identifié le développement de l’économie bleue (EB) comme un objectif prioritaire pour atteindre l’aspiration d’une « Afrique prospère basée sur une croissance inclusive et un développement durable dans le contexte de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».

L’IGAD a élaboré une stratégie quinquennale de l’économie bleue (2021-2025) et un plan de mise en œuvre (BESIP) alignés sur la stratégie de l’économie bleue de l’Afrique avec le soutien financier de l’Union européenne.

 Dans le contexte de l’IGAD, l’économie bleue (EB) concerne à la fois le milieu marin et les eaux douces.

L’économie bleue porte sur l’utilisation durable et la conservation des océans et des mers, des côtes et des rives, des lacs, des rivières et des nappes souterraines. L’économie bleue peut ainsi être définie comme, d’une part, un ensemble d’activités humaines qui organisent de manière intégrée, équitable et circulaire la production, la distribution, le commerce et la consommation de biens et services résultant de l’exploitation des ressources aquatiques ou utilisant comme supports les milieux aquatiques , et d’autre part, comme un ensemble d’activités humaines qui contribuent à améliorer l’état de santé des écosystèmes aquatiques par la mise en place de mesures de protection et de restauration. En conséquence, l’économie bleue s’articule autour de la valorisation à la fois des secteurs économiques et des composantes écologiques.

Les trois grands principes qui sous-tendent la mise en œuvre de l’économie bleue sont l’économie circulaire, la bonne gouvernance et la durabilité environnementale et sociale. La démarche contribuera également à la mise en œuvre effective de la stratégie pour l’économie bleue en Afrique (et de son plan d’action à venir.

Lors de cette réunion ministérielle, Djibouti était  représenté par le ministre de l’environnement et du développement durable de Djibouti, M. Mohamed Abdoulkader Moussa.

La Parole à Mohamed Abdoulkader Moussa, ministre de l’Environnement et du Développement Durable

« La présente rencontre, qui nous réunit aujourd’hui, constitue le prolongement des différentes initiatives entreprises par l’Union Africaine pour un développement durable et inclusif de notre continent. Ainsi, la mise en place d’une stratégie régionale sur l’économie bleue arrive à point nommé pour jeter les jalons une transformation socio-économique inclusive, intégrée et durable de notre région.  Le concept de l’économie bleue qui est apparu dans les années 90 et qui est reflété dans l’Agenda 2030 (ODD 14), constitue à ce jour un modèle économique durable qui vise à promouvoir une croissance intelligente, inclusive et durable. Une croissance qui permet de préserver l’environnement marin et d’améliorer les moyens de subsistances des populations tout en garantissant une durabilité environnementale des océans et des zones côtières. L’économie bleue doit englober toutes les activités économiques qui dépendent directement de l’océan ou du littoral : pêcheries, aquacultures, pétrole, gaz en mer, exploitation minière, énergie océanique, dessalement, transport maritime et tourisme. La République de Djibouti possède un littoral qui s’étend sur 372 km des côtes où se concentre l’essentiel de ses écosystèmes marins et ses ressources halieutiques, comme les mangroves, les récifs coralliens, les zones humides et les sites ornithologiques. En outre, Djibouti jouit d’une biodiversité relativement riche et a entrepris les démarches nécessaires pour la mise en place d’un cadre propice favorisant sa protection.  A titre d’information, la biodiversité terrestre et marine confondues compte au total plus de 1421 espèces animales et 843 espèces végétales.

De plus, Djibouti abrite des espèces endémiques telles que le francolin, la gazelle Beira, les palmiers géants ou le requin baleine.  Malheureusement, cette riche biodiversité dont dépendent beaucoup d’activités vitales pour l’Homme est menacée par des actions anthropiques comme le déboisement, la pollution et la pêche illicite.  Pour faire face à ces menaces, la République de Djibouti s’est dotée d’un ensemble de documents de références et d’instruments juridiques contraignants pour protéger son environnement marin et côtier. L’objectif principal de cette réunion de haut niveau consiste à valider la stratégie régionale de l’économie bleue. Cet important document va orienter et structurer la mise en œuvre d’une manière effective l’économie bleue aux niveaux régional et national.

Il met aussi en exergue le renforcement de la coopération et l’intégration régionale pour la protection de l’environnement côtier et marin.  Il est important de noter qu’un développement fondé sur l’économie bleue passe par la participation de tous, à tous les niveaux et à toutes les étapes. A ce titre, la mise en œuvre de cette stratégie doit engager nos pays respectifs dans un processus de développement axé sur une utilisation responsable et raisonnable de nos richesses aquatiques pour répondre aux besoins et aspirations de nos populations. »

Le Point avec : Workneh Gebeyehu, Secrétaire Exécutif de l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement IGAD

« La vision de notre stratégie d’économie bleue est de développer une économie bleue inclusive et durable qui contribue de manière significative à la transformation de la Corne de l’Afrique. Le plan de mise en œuvre qui l’accompagne facilitera l’augmentation, la coopération et l’intégration régionale en renforçant le soutien aux  États membres à traduire efficacement les politiques de l’économie bleue en actions tangibles. Cependant, afin de fournir un ancrage solide aux initiatives et efforts en cours de l’économie bleue, la stratégie et la mise en œuvre de ce plan nécessitera l’adoption complète et formelle et validation par nos États membres au niveau ministériel.

Je prie donc nos ministres et les États membres et les représentants ici présents pour considérer favorablement la politique, la stratégie, la feuille de route et les recommandations.

L’adoption de ce document constituera un schéma directeur régional pour guider nos États membres individuels dans la formulation de la stratégie économiques de l’économie bleue.

La vision de notre stratégie d’économie bleue est de développer une économie bleue inclusive et durable qui contribue de manière significative à la transformation de la Corne de l’Afrique.

Le plan de mise en œuvre qui l’accompagne facilitera l’augmentation, la coopération et l’intégration régionale en renforçant le soutien aux États membres à traduire efficacement les politiques de l’économie bleue en actions tangibles.

Cependant, afin de fournir un ancrage solide aux initiatives et efforts en cours de l’économie bleue, la stratégie et la mise en œuvre de ce plan nécessitera l’adoption complète et formelle et la  validation par nos États membres au niveau ministériel. »