Au cours d’une cérémonie clôturant la première conférence ministérielle de l’IGAD sur le travail, l’emploi et la migration de la main d’œuvre, les décideurs politiques de l’emploi et du travail des pays membres de cette organisation ont approuvé, à l’unanimité, la Déclaration de Djibouti. Celle-ci repose sur des recommandations permettant aux pays de l’IGAD de mettre en place une plateforme de coordination entre leurs départements en charge de l’emploi et les partenaires sociaux, pour faire face aux défis liés à la problématique de la migration des travailleurs. Le premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed a parrainé la cérémonie de clôture de cet événement d’importance capitale…

Au terme de deux jours de discussions entre les experts dans le domaine de l’emploi des pays membres de l’Autorité intergouvernementale pour le Développement (IGAD), les travaux de la première conférence ministérielle de l’IGAD sur le travail, l’emploi et la migration de la main d’œuvre se sont achevés le jeudi 21 octobre dernier.

Le premier ministre et chef du gouvernement par intérim, Abdoulkader Kamil Mohamed, a parrainé la cérémonie de clôture de cet événement d’importance capitale puisqu’il s’agit de la problématique des questions liées à la pauvreté, le chômage et le sous-emploi, notamment chez les jeunes, ainsi que le nombre élevé de migrants en situation irrégulière à l’intérieur et à l’extérieur des pays membres de l’IGAD avec des mécanismes de protection limités dans les pays de transit et les pays de destination.

Organisé par le ministère djiboutien du travail en partenariat avec l’Autorité intergouvernementale pour le Développement (IGAD), l’organisation internationale du Travail (OIT) et l’Union Européenne, l’événement a réuni sur place, outre le premier ministre de Djibouti, Abdoulkader Kamil Mohamed, le secrétaire exécutif de l’IGAD, Dr. Workneh Gebeyehu, la commissaire aux affaires sociales de la commission de l’Union Africaine, Amira Elfadil Mohamed, le ministre du travail, chargé de la formalisation et de la protection sociale, Isman Ibrahim Robleh et ses homologues des pays de l’IGAD, les représentants des partenaires de développement dont le nouveau représentant résident du système des Nations Unies sous nos cieux, Eric Overvest, les ambassadeurs accrédités à Djibouti et auprès de l’IGAD, des hauts responsables de l’OIT et ceux des entreprises multinationales qui œuvrent dans les pays de cette région. 

Plusieurs membres du gouvernement djiboutien, des représentants des syndicats de l’IGAD dont le président de l’UGTD, Saïd Yonis Wabérie,  ainsi que des nombreuses autres personnalités anonymes ont également assisté à cette cérémonie.

Il est à noter que l’ambassadeur de l’UE à Djibouti, principal organisme qui a financé ce colloque, Aidan O’Hara et la directrice régionale de l’OIT pour l’Afrique également directrice générale adjointe de cette organisation, Cynthia Samuel-Olanjuwan ont pris part par visioconférence à ce colloque des pays de l’IGAD.   

Il s’agit cette fois-ci pour les décideurs politiques des pays de l’IGAD d’approuver la déclaration finale, portant les actions efficaces et les mécanismes de coordination à savoir la mise en place d’un comité de gestion des questions axées sur le travail, l’emploi et la migration de la main d’œuvre et les directives régionales de l’IGAD sur les accords bilatéraux de travail, élaborée la veille par les experts.

Evoquant la problématique du chômage chez les jeunes, le premier ministre de Djibouti, Abdoulkader Kamil Mohamed a indiqué, dans un discours prononcé devant les ministres du Travail et de l’Emploi de l’IGAD, que «Le chômage est un problème de développement multidimensionnel qui doit être résolu à travers des partenariats multipartites, pouvant s’attacher à développer des solutions holistiques pour relever les défis importants du chômage, en l’occurrence  chez les jeunes».

«En l’absence d’espoir pour leur avenir, les jeunes africains deviennent la proie facile de groupes terroristes ou de trafiquants d’êtres humains qui leur promettent l’eldorado, et ils finissent par périr» a-t-il souligné avant de remarquer l’absence de chiffre indicateur de cette situation dans la note conceptuelle de la conférence.

Parlant des recommandations, le chef du gouvernement djiboutien par intérim, Abdoulkader Kamil Mohamed a rappelé, que dans «l’agenda 2063 : L’Afrique que nous voulons» de l’Union africaine, les pays du continent ont affirmé selon lui leur volonté «d’éliminer le chômage des jeunes (hommes et femmes), de garantir le plein accès des jeunes à l’éducation, à la formation, aux compétences, à la technologie, aux services de santé et aux opportunités économiques». 

Nous nous sommes engagés a-t-il dit «de leur apporter les moyens financiers et les ressources nécessaires pour leur permettre de réaliser tout leur potentiel».

«C’est pourquoi, depuis mai 2021, nous avons à Djibouti réorienter et élargit les missions du ministère du travail, en mettant l’accent sur la protection sociale par le biais du mécanisme de la formalisation» a expliqué le premier ministre aux dignitaires du portefeuille de l’emploi et du travail des pays de l’IGAD, assis en face de lui.

En ce qui concerne les recommandations, Abdoulkader Kamil Mohamed a exhorté les experts et les ministres à redoubler leurs efforts pour rendre effective les recommandations de, ‘‘la Déclaration de Djibouti’’. Laquelle va non seulement selon lui «marquer l’agenda de notre pays» mais renforcer également l’IGAD, rendant son ambition et son action plus performante. Après s’être imprégnés des recommandations, les ministres du travail de la région de l’IGAD ont adopté à l’unanimité, le document relatif à la «Déclaration de Djibouti».

Rachid Bayleh

Le point avec…

Abdoulkader Kamil Mohamed,

Premier ministre

« Notre défi : la migration comme vecteur du développement inclusif »

«Penser communément sur la question de l’employabilité est une initiative louable et mérite des encouragements de notre part, mais repenser à une approche participative en unissant nos forces au sein de notre organisation de l’IGAD va paraître innovante et consciencieuse.  Cette conférence va permettre à proposer et à formuler des stratégies et des recommandations concrètes grâce auxquels les pays de l’IGAD pourront contribuer de façon significative à la promotion de la création d’emplois dans un contexte marqué par la crise sanitaire de la pandémie COVID-19. J’espère que les experts en discussions depuis plusieurs mois et depuis deux jours dans notre pays ont pris en compte des éléments que je crois indéniables aux différentes recommandations que vous allez émettre à la fin de cette journée.

Il s’agit de :

–  Envisager la création d’emplois dans les secteurs porteurs notamment le transport et/ou du stockage agricole ;

– Multiplier les démarches pour le commerce continental transfrontalier

–  Proposer des solutions pratiques pour l’emploi des jeunes à travers le partage d’innovations et de bonnes pratiques, y compris l’entreprenariat,

– Utiliser les nouvelles technologiques et les numérique au service de facilitation de l’emploi,

– Repenser la question de l’entrepreneuriat : entrepreneuriat social en tant moyen de lutte contre le chômage des jeunes;

– Ne pas perdre de vue le caractère inclusif de ces mécanismes, en émettant des recommandations sur l’emploi des personnes à besoins spéciaux ;

– Impliquer le volet genre, la représentativité des femmes doit et devrait être au cœur de la promotion de l’emploi, car elle est déjà au cœur de l’Afrique !

– Et enfin, dans cette série des recommandations, la question de migration des travailleurs ou la mobilité des travailleurs devront être minutieusement réfléchies, harmonisées et concertées. Les recommandations doivent inspirées aux politiques qui répondent aux besoins des travailleurs migrants, hommes et femmes, dont les revenus stimulent l’économie des pays d’accueil et d’origine. Cette question  a suscité beaucoup moins d’attention depuis longtemps. Les stratégies de développement et les politiques de l’emploi sont rarement axés sur les besoins des travailleurs migrants. Alors, comment les aider à mieux soutenir leur famille et leur communauté dans leur pays? Pourtant, ces questions sont directement liées à la promotion du développement.

La sécurité sociale, la santé et l’éducation de la famille sont liées à des conditions de travail, à des salaires décents, à la réduction de l’exploitation et des violations des droits de l’homme. Les emplois qui correspondent aux qualifications, l’amélioration des compétences, le transfert des pensions et la réintégration des migrants qui retournent dans leur pays améliorent leurs possibilités de contribuer au développement. Tel doit être notre défi: la migration comme vecteur du développement inclusif»