La communauté scientifique et surtout les neuro-sciences s’intéressent de plus en plus à cette question qui touche à l’avenir d’un pays et donc du monde. Les pédiatres les constatent eux aussi. Il s’agit de l’impact négatif voire dévastateur des écrans de télévision, des tablettes et des smartphones sur le cerveau et plus précisément sur le cortex cérébral des enfants.

En consultation, on voit souvent des enfants d’âge pré-scolaire qui ne savent pas parler. Ils parlent un langage incompréhensible. Ils ont un humeur changeant et sont souvent très agités. D’autres sont déjà atteints de la TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperexcitabilité). Certains scientifiques parlent même d’un autisme virtuel réversible du aux écrans.

Nous savions que la quantité de matière grise corticale augmentait jusqu’à la préadolescence avant de se mettre à diminuer à des âges variables selon les zones cérébrales. Le problème est qu’on assiste à un amaigrissement prématuré du cortex des enfants lié à plus ou moins des changements de performances scolaires et de comportements. Beaucoup des scientifiques font le parallèle avec la multiplication des écrans et à l’avènement de cette génération hyperconnectée.

Une étude américaine vient de confirmer cette hypothèse. L’étude ABCD (Adolescent Brain Cognitive Development) initié par l’institut NIDA (National Institut on Drug Abuse) vient de sortir des résultats préliminaires qui portent sur 4500 IRM cérébrales passées par des enfants âgés de 9 à 10 ans. Ces résultats font froid dans le dos puisqu’ils montrent un amincissement du cortex cérébral chez les enfants qui utilisent des smartphones, tablettes ou qui jouent des jeux vidéos durent plus de 7 heures par jour.

En réalité, le cortex cérébral permet des fonctions élaborées telles que le langage, la mémoire, le raisonnement, la conscience, la commande de mouvements volontaires. Il s’agit des régions du cerveau qui sont en pleines croissances chez les enfants.

On n’arrive pas à expliquer clairement à l’heure actuelle l’impact de ces écrans sur ces parties du cerveau. Toutefois, je viens d’apprendre que les enfants des créateurs de ces « joujou » et des applications de ce qui est communément appelé «les réseaux sociaux » utilisent peu ou pas les objets connectés.

Nous conseillons donc aux familles de limiter l’exposition des enfants aux différents écrans. Il faut surtout privilégier les relations humaines. En effet, les discussions avec un proche plus âgé, les jeux, le sport permettent de développer les connexions neuronales et le cortex cérébral.