Il est midi, le soleil est au zénith et  déjà comme à son accoutumée  la place Mahmoud Harbi est noir de monde. A cette heure de la journée, le lieu connaît un accroissement des usagers des autobus  censés se rendre chez eux. Rien ne sort  de l’ordinaire,  à part  la vocifération des kourechbey  qui s’égosillent à tout bout de champ « Leer iyo Maska (masque) ».

Jouxtant le terminus où sont stationnés les bus qui desservent la capitale, personne ne filtre l’œil avisé  de ces hommes déterminés à refouler quiconque n’ayant pas  sur soi un  masque.  Une scène qui tranche d’ailleurs  avec les contrariétés que l’on connaît aux kourechbey quand il s’agit de remplir le bus.

A voir de près, l’étonnement cède la place à la prise de conscience du professionnel du transport en commun dans leur  ensemble qui n’ont d’ailleurs pas oublié les difficultés financières  auxquelles ils étaient  confrontés aux heures sombres du confinement. A l’entendre, la prononciation de ce seul mot et ces derniers ont la peur au ventre, une éventualité qui n’est  pour l’heure pas  à l’ordre du jour. 

En raison de son impact négatif sur l’économie sans parler de l’anéantissement qui s’ensuit sur le travail ainsi des efforts entrepris pour relancer l’emploi. Munis de leurs masques, les usagers  eux comme la majorité des  Djiboutiens se sont pliés aux exigences du port du masque.  Et relativisent à ce remue-ménage en n’accordant  guère d’intention  du personnel du transport en commun. Les étudiants et les jeunes  observent également au pied de la lettre ces exigences qui tendent à réduire considérablement la circulation ainsi que sa prolifération. Seul moyen susceptible de freiner de manière sans faille l’essor de la Covid-19.

Cette scène témoigne à elle seule du changement du décor que les Djiboutiens ont opéré, suite à la promulgation d’un décret instituant le port obligatoire du masque. La cause réside à la suite du constat mettant en évidence d’une recrudescence du nombre des patients testés positifs au Covid-19 comme l’atteste le communiqué quotidien du ministère de la santé.

En dépit de la mise en place d’un  ou plusieurs vaccins destinés à sauver des millions de personnes. Et la diffusion des spots consacrés à sensibiliser la population  aux respects de la distanciation sociale et autres barrières.  La circulation du covid-19 ne fléchit guère, reprend même des forces, ou une flambée qui apporte chaque jour son lot d’hécatombe est à déplorer partout dans le monde.

Le monde  n’en est décidemment  pas sorti de l’auberge et le bout du tunnel n’est pas du tout entamé avec la progression sans précédent des cas testés positifs.  Et notre pays n’est pas en reste face à  cette recrudescence qui met au pied du mur les multiples efforts entrepris pour casser ce cycle infernal.

Cependant, le ministère de la santé  a réceptionné  ces derniers semaines l’arrivée d’un lot important des vaccins anti-covid et ce dans le but de rompre une bonne fois pour toute à la prolifération de cette pandémie sur notre territoire.

En effet, le département chargé de la santé publique a pris le taureau  par la corne en prenant des mesures  drastiques permettant d’élargir le processus de test tout en vaccinant à la fois  un grand  nombre des citoyens pour ainsi en finir avec cette recrudescence. Ces mesures s’articulent autour  des trois T (Tester, Tracer, Traiter). Il convient  de préciser que cela ne peut  suffire, sans que tout le monde ne mette du sien en prenant  sa part de  responsabilité. Seule   une vigilance accrue et un surcroît de civisme constituent un rempart face à cette pandémie.

« Avec la vaccination, les mesures barrières sont les seules à même d’endiguer une nouvelle accélération de l’épidémie », insistait le ministre de la Santé, Mohamed Warsama Dirieh, lors de sa sortie médiatique le 24 mars dernier.

On est prévenu : « prudence est mère de sûreté».

Sadik