Au sommet de la terre à RIO en 1992, l’un des rendez-vous majeurs organisé jusqu’à alors, il s’agissait pour les 20 000 participants présents, de préserver l’environnement en le conciliant au développement économique. Ce rassemblement a été d’autant plus inédit que plusieurs mesures symboliques et juridiquement contraignantes ont été émises. On a tous entendu parler de l’Agenda 21 et de la Déclaration de Rio, qui instaure pour la première fois le principe de « pollueur-payeur ». La notion de développement durable a été aussi consolidée durant cette rencontre : après ce jour, ce n’est plus un intérêt défendu seulement par des ONG et des activistes mais une nécessité vitale que gouvernements, sociétés privées et société civile doivent promouvoir.

C’est aussi la première fois que l’on reconnaît une responsabilité commune mais différenciée des pays dans la dégradation de l’environnement. Qu’est-ce que cela sous-entend alors ?

Faire des efforts pour protéger la planète est une responsabilité commune de tous les États, qu’il soit riches ou pauvres, reposant sur l’idée que nous partageons tous une même planète et avons donc un intérêt commun à la préserver. Mais les capacités techniques et financières des pays du nord étant supérieures, notamment grâce à un développement économique faisant fi des limites de notre planète, ils doivent soutenir financièrement et techniquement les pays du Sud pour qu’ils puissent s’engager à leur tour, dans cette lutte mondiale.

Ce sommet a été surtout la naissance de trois grands accords multilatéraux sur l’environnement, à savoir la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB), la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CLD), appelées aussi Conventions de RIO.

Ces trois conventions constituent le bras armé de la lutte contre la dégradation de l’environnement : elles recoupent plusieurs domaines de l’environnement et avec le temps, elles ont engendré d’autres accords et protocoles complémentaires.

Ces conventions sont liées et les problématiques qui y sont traitées, sont interdépendantes.  Par exemple, la perte de la diversité biologique est en partie due aux changements climatiques de la planète ; les deux phénomènes aggravent la désertification. Inversement, la désertification contribue à la perte de la diversité biologique et affecte les changements climatiques.

A l’instar de la majorité des pays présents à ce sommet, la République de Djibouti a ratifié ces trois conventions dès les années 90. Dans le souci de catalyser le respect, le suivi et l’intégration des obligations des conventions dans les politiques djiboutiennes et d’appuyer le pays dans ses devoirs internationaux, le Ministère de l’Urbanisme, de l’Environnement et du Tourisme, depuis 2018, met en œuvre un projet de renforcement des capacités relatives aux obligations inhérentes aux conventions de RIO.

Cet ambitieux projet, va permettre ainsi de renforcer les programmes et stratégies du pays en y intégrant plusieurs obligations et aspects abordés par ces conventions. Il va aussi permettre de décentraliser la gestion de l’environnement via un transfert de techniques et de technologies aux régions de l’intérieur. Enfin, en plus de mettre un point d’honneur sur la sensibilisation de toutes les parts de la population, il va contribuer à l’homogénéisation et au partage d’informations environnementales entre les institutions clés.