La commission nationale des droits de l’homme a organisé samedi et dimanche un atelier de formation sur les droits de l’homme au profit de ses chefs d’antennes régionales et ses personnels. Deux experts du Haut-commissariat des nations unies en charge des droits humains ont animé cette session de formation.

Principes et valeurs fondamentaux des droits de l’Homme, gestion du mécanisme des plaintes, promotion et protection des droits de l’Homme, l’intégration de la dimension du genre, les chefs d’antennes régionales nouvellement nommés, les personnels et les élus locaux ont pu s’enrichir en matière de thématique des droits humains.

D’où l’enthousiasme du président de la CNDH, Saleban Omar Oudine, à l’ouverture du séminaire de formation, samedi dernier. « Nous sommes fiers d’avoir pu réussir le pari d’installer des antennes dans chacune de nos régions de l’intérieur et de recruter cinq jeunes issus de ces régions pour animer ces bureaux régionaux. Nous avons pu le faire sans financements supplémentaires mais à force de courage et de volonté, et c’est une avancée majeure dans la protection et la promotion des droits humains à Djibouti » déclarait-il.

Devant les représentants des organisations de la société civile, des conseillers régionaux et des sous-préfets, il a souligné l’importance et l’intérêt de s’associer et de se mobiliser aux côtés des commissaires des droits de l’Homme nouvellement installés dans les antennes des régions. « Car les droits de l’homme c’est l’affaire de tous » a-t-il insisté.

« La formation, la sensibilisation et la mobilisation sont autant de levier pour renforcer la protection et la promotion des droits de l’homme aussi bien dans la capitale et dans les régions » a-t-il poursuivi soulignant l’appellation à dessein de « Centres d’Informations et de réunion » des antennes régionales qui ont été récemment installées au sein des conseils régionaux. L’installation de ces antennes régionales serviront à rapprocher les populations de la CNDH et permettront de mieux sensibiliser et vulgariser les droits humains.

M. Bakari Chafi, expert du Haut-commissariat des Nations unies chargé des droits humains, a abondé dans le même sens en soulignant l’engagement de cet organe phare du système des nations unies dans le renforcement de la protection et de la promotion des droits humains dans tous les pays du monde. D’où l’installation d’un bureau régional à Addis Abeba pour couvrir toute la Corne de l’Afrique, selon lui. Puis les travaux de l’atelier de formation ont été animés par M. Bakari Chafi et sa collègue, Mme Flurina Frei, experte du Haut-commissariat des Nations unies en charge des droits de l’Homme.

Les participants ont eu droit dans un premier temps à une introduction générale sur les Droits humains. Il fut question tout d’abord des garanties juridiques universelles, les Droits civils, culturels, économiques politiques et sociaux, la protection des valeurs humaines (liberté, égalité, dignité) Inhérents aux individus et, dans une certaine mesure, aux groupes protégés par la loi et fondés sur les normes et standards internationaux, les articles des traités et conventions internationales juridiquement contraignants pour les États, etc.

Les catégories de droits de l’homme, à savoir les droits de première génération dont notamment les droits civils et politiques, ceux de deuxième génération à savoir les droits économiques, sociaux et culturels, et enfin les droits de la troisième génération qui sont plutôt des droits collectifs ont été également abordés. Les formateurs ont également fait un point global sur les instruments des droits de l’homme au niveau régional, à savoir la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1986, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant de 1990, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique [Protocole de Maputo, 2003] et le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif à la création d’une Cour africaine des droits de l’homme et des peuples de 2004.  

Puis, ce sont les mécanismes des droits de l’homme de l’ONU qui ont été passés en revue. Les organes et les traités, le Conseil des droits de l’homme, l’examen périodique universel (EPU), les procédures spéciales ont été largement expliqué aux participants. Puis, ceux-ci ont pu s’imprégner des mécanismes régionaux des droits de l’Homme comme la commission africaine des droits de l’homme, le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, etc. La dimension du genre et les thématiques connexes ont été au menu des débats avant la séance de clôture de l’atelier.

Le Secrétaire général de la CNDH, M. Djibril Osman Houffaneh a exprimé sa grande satisfaction de la participation active et de l’intérêt manifesté par les participants à la fin de ce séminaire.  

MAS

Ils ont dit

Madina Oudoum Gohar

Chef d’antenne régionale de la CNDH à Tadjourah

« Je suis heureuse d’avoir pris part à cette rencontre qui m’a permis de renforcer mes connaissances et ma maitrise du champ très vaste des droits de l’homme et des mécanismes et corpus législatif y afférents autant à Djibouti qu’au niveau supranational. J’ai pris fonction à la tête de l’antenne de la CNDH à Tadjourah en juillet 2020 et j’ai depuis lors pris part à une série de séminaires et d’ateliers de formations qui m’ont permis de voir très large le spectre des droits humains. Je voudrais mettre l’accent sur l’importance des antennes régionales de la CNDH qui ont vocation à rapprocher les populations des régions de la commission et surtout de vulgariser les droits humains et y sensibiliser nos compatriotes qui ne connaissent pas foncièrement tous les droits que la loi nationale et les traités et conventions internationales leurs accordent. Je travaille d’arrache-pied pour pouvoir m’imprégner de toutes les connaissances et les compétences nécessaires pour mieux défendre et protéger les droits humains de mes concitoyens aussi bien à Tadjourah que dans le pays tout entier. »

Sahal Farah Ali

Chef d’antenne régionale de la CNDH à Ali Sabieh

« J’ai pris beaucoup de plaisir à participer à cette rencontre qui m’a ouvert les yeux et l’esprit sur des pans entiers des droits humains et des textes de lois qui s’y rapportent. Aujourd’hui, nous avons eu droit à un cours sur les traités, les conventions et les chartes africaines et internationales qui régissent les droits humains ainsi que les mécanismes et les juridictions compétentes en la matière. Et depuis, juillet 2020 et l’inauguration de l’antenne d’Ali Sabieh, j’ai pu suivre une série d’ateliers et de séminaires de ce genre qui m’ont permis de mieux appréhender les droits humains dans un large spectre. J’espère pouvoir donner du mieux que je peux pour être à la hauteur des missions qui m’incombent en matière de protection et de promotion des droits humains dans ma région et dans tout le pays. La CNDH a pris une très belle initiative en installant ses antennes dans les régions de l’intérieur pour rapprocher la population de ses instances ».