Quarante-six ans après son accession à la souveraineté nationale, la république de Djibouti accède enfin aux technologies de développement des énergies éoliennes. C’est sous l’impulsion du président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, que le département de l’Energie chargé des Ressources naturelles, avec à sa tête le ministre Yonis Ali Guedi, a lancé les travaux de construction du parc éolien. C’est aujourd’hui chose faite.

En effet, la réalisation de cette infrastructure éolienne, qui s’inscrit dans le cadre de la politique de valorisation du potentiel en énergies renouvelables, est structurée sur le modèle de Partenariat Public-Privé (PPP). Elle est le fruit de la relation de collaboration fructueuse et efficiente entre l’Etat et des investisseurs privés nationaux et internationaux qui ont conjugué leurs efforts pour que ce projet d’envergure soit une réussite. Les parties prenantes de ce projet sont le Groupe constructeur du parc, Siemens-Gamesa, la société RSP (RedSea Power), le Fonds panafricain dédié au développement des infrastructures, AFC (Africa Finance Corporation), la Société Néerlandaise de Financement du Développement, FMO, le gestionnaire de fonds d’investissement climatique ClimateFund Manager et la société GHIH (Great Horn Investment Holding).

Ce parc éolien — le premier de l’histoire de Djibouti ! –devient ainsi le premier projet de grande envergure d’énergies renouvelables achevé en conformité avec le développement des énergies propres qui découle de la Vision 2035 du chef de l’Etat, Ismaïl Omar Guelleh.

En outre, la mise en service de ce parc éolien s’insère parfaitement dans l’Objectif de Développement Durable (ODD) N°7 de l’Agenda 2030 des Nations-Unies, portant sur l’accès par tous à une énergie propre, fiable et d’un coût abordable.

Cette centrale éolienne est construite dans le strict respect des normes et standards internationaux

Elle comprend au total 17 éoliennes réparties sur une surface de 395 hectares. Les turbines sont portées par des mâts de plus de 150 m de hauteur. Les éoliennes sont espacées de telle sorte qu’on puisse optimiser leur production énergétique. Chaque éolienne a une capacité de production de 3,46 Mégawatts, soit une capacité de production énergétique totale de l’ordre de 60 Mégawatts. L’électricité produite sera injectée au réseau électrique national de distribution de l’EDD, via une ligne de transmission aérienne de 230 Kilovolts d’une longueur de plus de 3,5 kilomètres jusqu’à la sous-station de Goubet. Son transport vers la capitale sera ensuite assuré par une ligne double de 230 Kilovolts, longue de plus de 74 Kilomètres, reliant le poste transformateur de Goubet à celui de Jaban’as.

Volet social. De plus, ce projet d’envergure comprend un volet social. Il s’agit de la réalisation d’une unité de dessalement de l’eau de mer, grâce à une technique d’énergie solaire photo voltaïque, en vue de permettre aux populations des villages environnants comme Moumina 1 et le Lac Assal de bénéficier de l’accès à l’eau potable. D’où par conséquent l’amélioration des conditions de vie de ces populations rurales.

Il y a lieu de savoir que l’énergie éolienne porte en elle des avantages considérables sur le plan environnemental, économique et social :

– Sur le plan environnemental, il faut savoir que c’est une énergie respectueuse de l’environnement naturel. Elle est propre, abondante et inépuisable. Elle ne nécessite aucun carburant, ne crée aucun gaz à effet de serre et ne produit pas de déchets toxiques ou radioactifs. Son bilan environnemental est indiscutable et se substitue aux énergies fossiles, grandes émettrices de gaz à effet de serre (GES).

– Sur le plan économique, la production des énergies éoliennes crée de la valeur ajoutée. En effet, avec une énergie abondante et moins coûteuse, le coût de production des entreprises décroît considérablement et rend l’économie plus compétitive. Il s’ensuivra ainsi un essor industriel d’où par conséquent un accroissement du Produit Intérieur Brut (PIB) et une stimulation de la croissance économique dans notre pays.

C’est également bénéfique pour les ménages car ils disposeront d’une énergie domestique abondante et moins chère qui satisfera  leurs besoins fondamentaux et  améliorera  leur vie quotidienne.

Sur le plan social toujours, la construction du parc éolien a permis la création d’emplois directs et indirects lors de la phase de construction mais également le recrutement d’ingénieurs qui assureront l’entretien des éoliennes lors de la phase d’exploitation. Le développement des énergies éoliennes contribue ainsi à la lutte contre le chômage.

En ligne de mire : la transition énergétique. A travers la mise en œuvre de cette centrale éolienne, la république de Djibouti poursuit trois principaux objectifs, à savoir la diversification de ses sources d’énergies, l’augmentation de façon substantielle de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national et, surtout, le fait d’assurer sa sécurité énergétique, ce qui la mènera progressivement vers son indépendance énergétique.  

Enfin, ce parc éolien sera bientôt étendu afin d’accroître sensiblement la production d’énergie éolienne dans notre pays. De nombreux investisseurs ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour le financement des travaux d’extension de ce parc éolien de Goubet.

Avec la production des énergies éoliennes, la république de Djibouti est bien partie pour réussir non seulement son pari de la transition énergétique mais aussi son indépendance énergétique. Au-delà, il s’agit de faire de Djibouti un hub énergétique dans la sous-région Est-Africaine. C’est donc un motif de fierté nationale et de réjouissance collective.

Source : MERN