Nous voilà, encore une fois, réunis à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme. Le 08 mars, plus qu’une célébration ordinaire, c’est l’occasion de poursuivre notre combat en vue d’une participation équilibrée des femmes et des hommes à la prise de décision et au développement de notre pays. C’est tout le sens de cette journée.
Au demeurant et à travers l’histoire, Mesdames et Messieurs, les femmes djiboutiennes ont toujours occupé une place prépondérante dans notre pays.
Au premier rang, je citerais les militantes de la première heure qui, à côté de leurs frères, ont contribué à la libération du pays et à poser les jalons de l’État moderne.
Je voudrais, également, associer à cet hommage les activistes associatives et en particulier les militantes de l’UNFD qui n’ont cessé de porter et de promouvoir la cause de la femme djiboutienne ; une femme épanouie assumant, sans complexe, sa modernité tout en gardant sa spécificité culturelle et musulmane.
Nous sommes fiers d’avoir pu préserver cet équilibre qui constitue, à nos yeux, la meilleure voie pour permettre à la femme djiboutienne d’envisager l’avenir en toute sérénité, confiante en ses capacités afin de relever les défis de la modernité.
Mesdames et Messieurs,
En partant du constat que nous sommes, désormais, entrés dans une nouvelle ère où la maîtrise du digital constitue une condition sine qua non de réussite, nous n’avons eu de cesse d’appeler à l’adoption de solutions innovantes en vue du développement de notre pays.
Je crois pouvoir affirmer, dans ce contexte, que déjà, notre Plan National de Développement est une feuille de route qui joue un rôle précurseur en la matière. Il fait de la connectivité, en effet, un pilier majeur de nos choix et programmes de développement car nous sommes convaincus que l’innovation et les technologies constituent un moteur de changement et un véritable levier décisif en faveur de l’autonomisation et de la participation des femmes à la vie économique, sociale et politique.
Je saisis cette occasion pour louer les efforts nationaux afin de construire une architecture numérique évoluée et appelé à la mise en œuvre de formations et stratégies numériques favorables au genre.
Tout en continuant sans relâche l’effort déployé pour l’alphabétisation des femmes, je veux, dans le cadre de la nouvelle politique nationale du genre, que les ministères concernés mettent en place les moyens humains et matériels nécessaires pour entamer de nouveaux cycles de ce qu’on appelle, désormais, l’alphabétisation numérique.
Dans quelques années, en effet, le degré de civilisation des peuples sera mesuré à l’aune de leur maîtrise du digital et de l’importance des populations qui le manipulent à bon escient et en tirent les résultats les plus utiles.
L’école, bien sûr, demeure le premier espace où le numérique sera appelé à se développer auprès des générations montantes car le monde du virtuel est désormais leur nouveau monde où elles construiront leurs valeurs et leurs références. Il relève, donc, de la responsabilité de tous, et surtout des établissements éducatifs de contribuer à construire un discours positif et encourageant qui renforce le lien entre le public féminin et les métiers du numérique, notamment par la mise en place des journées d’information sur les formations numériques destinées à montrer concrètement les domaines enseignés et accessibles à tous.
Je n’ai nul doute sur la force et la sincérité de vos engagements, nul doute, également, quant à vos capacités de réussite et cela dans tous les domaines car lorsque vous vous engagez, c’est avec la force de votre cœur.
Soyez assurées que de mon côté, je ne ménagerai aucun effort à continuer à faire mienne votre cause et à vous soutenir dans vos actions.
Elles ont dit…
Mouna Osman Aden
Ministre de la femme
et de la famille
« Nous demeurons conscientes que l’amélioration du statut de la femme reste demandeuse d’autres progrès »
«Aujourd’hui, 38% du corps médical sont des femmes. En termes d’éducation, le nombre des filles dans l’enseignement primaire et secondaire représente un taux de 45,8% de l’ensemble des effectifs. Grâce à l’action énergique et continue de l’UNFD, 5300 apprenantes ont suivi les cours d’alphabétisation depuis 2019 jusqu’à nos jours. En outre, le travail d’autonomisation des femmes a permis de constater leur dynamisme singulier. Ne serait-ce que dans le cadre du financement des Activités génératrices de revenus, les femmes représentent 70,8% des clientes des microcrédits. 82 mutuelles communautaires sont en place 52 dans les régions (10 dans les chefs-lieux et 42 dans les localités villageoises) et 30 à Djibouti ville qui correspondent aux conseils des quartiers (10 à Boulaos et 20 à Balbala). Ces mutuelles garantissent les crédits des adhérentes et disposent chacune d’une caisse de santé. Comme vous pouvez le constater, et au-delà des chiffres, le choix de focaliser l’action publique sur la santé et l’instruction est le meilleur choix car cela garantit l’autonomisation des femmes et facilite les avancées sur la voie de la justice sociale. Néanmoins, nous demeurons conscients que l’amélioration du statut de la femme reste demandeuse d’autres progrès. Je veux parler ici des efforts à déployer pour lutter contre les violences faites aux femmes et notamment les MGF, les mariages précoces dans les zones rurales et les violences conjugales. Nous avons certes baissé de 8 points de pourcentage le taux global des MGF depuis 2012. Nous sommes aujourd’hui à 70,7% de taux de prévalence tous âges considérés. Ce taux est très important s’agissant d’un progrès en termes de changements sociaux. Il descend même au-dessous de 10% auprès des filles âgées de 0 à 17 ans en milieu urbain. Les résultats favorables obtenus sont le fruit d’une implication très grande des Pouvoirs Publics, de l’UNFD et en particulier la Première Dame en personne dont nous nous souvenons toutes et tous de l’action probante déployée le 6 février 2014, lors de la Conférence régionale sur l’élimination des MGF, organisée sous son haut patronage de la Ministre des Affaires étrangères de l’Italie de l’époque ainsi que des représentants de plusieurs ONG internationales et nationales».
Fatouma Moussa Abdi Secrétaire générale de l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes « L’UNFD, sous l’égide de la
Première Dame, son excellence Mme Kadra Mahamoud Haïd, a déjà mis en place un certain nombre de programmes
Autour des outils
Technologiques »
«De nos jours, le secteur numérique en pleine expansion et vecteur de transformation de notre société constitue l’un des moteurs de l’économie mondiale où l’emploi progresse 2,5 fois plus vite que dans les autres secteurs. (…) Dans la plupart des pays africains comme dans le nôtre, la fracture numérique varie d’un milieu à l’autre et semble très accentuée dans les milieux ruraux. Grâce à la vision 2035, notre pays a réalisé des avancées significatives en matière de services des télécommunications et dispose désormais d’importantes infrastructures de connectivité internationale. La création d’un secrétariat d’état dédié à l’Economie Numérique et à l’Innovation, dirigée aussi par une femme, traduit votre volonté politique de faire de la technologie du numérique, un outil accessible et inclusif.
Cependant, profitant de ces multiples atouts qu’offre notre pays, notre organisation, sous l’égide de la première Dame, son excellence Mme Kadra Mahamoud Haid, et avec l’appui de ses partenaires au développement, a déjà mis en place un certain nombre de programmes autour de ces outils technologiques notamment :
• Un programme de formation en informatique et à l’initiation internet pour les filles déscolarisées.
• La mise place d’une ligne verte, le 1520 pour le signalement des cas de violences contre les femmes et les filles.
• La dotation de la cellule d’Écoute des procédés informatiques de gestion, de suivi des cas et de génération des données etc.
D’autres projets à court terme sont inscrits également dans l’agenda de l’organisation à savoir :
• La modernisation des formations professionnelles telles que la couture et la broderie par l’acquisition des appareils numériques.
• L’élargissement de la formation informatique et à l’internet à toutes nos élèves du secondaire.
• La mise en place des smart classes dans l’établissement scolaire de l’UNFD.
• Le développement des applications numériques accessibles et adaptés pour lutter davantage contre les violences basées sur le genre… »