A l’occasion de sa participation hier à l’ouverture de la 37eme session ordinaire de la conférence des chefs d’état et de gouvernements de l’Union Africaine à Addis Abeba, le Président de la République M.Ismail Omar Guelleh a prononcé une importante allocution dans laquelle il a rappelé que « la République de Djibouti a engagé, depuis quelques années des réformes profondes et structurelles pour permettre l’avènement de notre école citoyenne, dénuée des influences et idéaux étrangers et ancrée sur notre culture, notre histoire. Aussi, les efforts déployés au cours de ces dernières années ont permis à notre pays d’enregistrer des résultats notables tant en termes d’accès, de qualité que d’équité. » Nous vous reproduisons l’intégralité de l’intervention du chef de l’Etat qui portait sur le thème “ L’éducation d’une Afrique adaptée au 21e siècle ”.
C’est avec joie que je prends part à cette 37eme session ordinaire de la conférence des chefs d’état et de gouvernements de l’Union Africaine.
Permettez-moi, avant tout chose, de remercier le gouvernement et le peuple Ethiopien pour leur chaleureux accueil dans cette belle ville d’Addis Abeba.
Enfin je souhaiterais saluer la volonté politique qui nous anime et qui nous a réuni aujourd’hui autour de ce sujet crucial qu’est l’Éducation.
La valorisation du capital humain a toujours été au cœur de nos préoccupations. C’est pourquoi Djibouti engagé, depuis quelques années des réformes profondes et structurelles pour permettre l’avènement de notre école citoyenne, dénuée des influences et idéaux étrangers et ancrée sur notre culture, notre histoire.
Aussi, les efforts déployés au cours de ces dernières années ont permis à notre pays d’enregistrer des résultats notables tant en termes d’accès, de qualité que d’équité.
Pour illustration, le taux brut de la scolarisation est à ce jour de 97% et nous nous sommes donnés pour objectif d’atteindre l’Education Primaire universelle d’ici 2025 ; la parité fille – garçons est atteinte au primaire et elle est proche de
1 (0.88 et 094) au Collège et au lycée.
Dans le cadre des Objectifs du Développement Durable (ODD) et notamment l’ODD4, et de nos objectifs de scolarisation universelle en 2025, nous avons développé une nouvelle offre d’éducation appelée Programme d’Éducation Accélérée, destinée aux enfants et jeunes n’ayant jamais été scolarisés ou dont la scolarité a été interrompue tôt pour diverses raisons. Cette école de la seconde chance est mise en place partout sur le territoire national.
En termes de qualité, nous avons engagé une révision des curricula de l’enseignement fondamental qui met l’accent sur les mathématiques, les langues et les sciences avec une approche STEM pour le dernier cycle de l’enseignement fondamental.
L’intégration des TICE aussi bien comme discipline que comme outils d’enseignement apprentissages est également renforcée.
En outre, la revalorisation du personnel constitue pour nous un important levier. Nous avons instauré le cadre unique pour le recrutement des enseignants avec un niveau minimal de licence.
Nous avons, également, mis en œuvre la Politique Nationale Enseignante ; l’objectif étant de disposer d’un corps enseignant bien formé et permettra un meilleur déploiement des enseignants expérimentés ; un développement des plans de carrière ; la création de passerelles entre les différents statuts et fonctions ; et un renforcement de la formation continue…
La République de Djibouti a développé et mis en œuvre une planification stratégique pour la période 2021-2035 destinée à remplir également les engagements pris au niveau international et régional, notamment l’agenda mondial de l’éducation 2030 et de la Stratégie Continental de l’Éducation pour l’Afrique (CESA 2016-2025) issue de l’agenda 2063 de l’Union Africaine. Notre schéma stratégique pour la période 2021-2035 préconise un Programme adapté à tous les enfants et des stratégies d’intégration et de maintien à l’école des enfants des zones rurales, des Enfants à Besoins Spéciaux (EABS).
Atteindre la scolarisation universelle c’est aussi développer des infrastructures scolaires et en favorisant l’approche des plans sous régionaux et communaux, la poursuite du développement des cantines scolaires, des transports, des hébergements (dortoirs) et dans une mesure plus large le développement des Ecoles Rurales Intégrées (ERI) pour faire de l’école rurale un pôle attractif .
Aussi, l’amélioration de la qualité reste étroitement liée à celle de l’environnement scolaire et le développement personnel des élèves. Il s’agit d’améliorer la santé et la sécurité scolaire et cette question est, particulièrement pour la république de Djibouti qui est un pays semi-désertique, liée à la présence permanente de l’eau.
La formation professionnelle demeure une des grandes priorités de notre plan stratégique pour lutter contre le chômage des jeunes de moins de 25 ans et surtout pour contribuer au développement économique et social du pays.
Pour cela, nous nous sommes engagés dans une politique d’adaptation des filières de formation et des effectifs au marché de l’emploi. Ceci implique d’une part un accroissement de l’intervention du secteur privé et d’autre part le suivi de l’insertion des diplômés dans le marché du travail.
C’est pourquoi, de nombreuses mesures sont envisagées pour renforcer ou créer des partenariats avec les acteurs du secteur privé ; notamment la mise en place d’une politique incitative pour l’emploi des jeunes diplômés de la Formation Professionnelle ou encore l’adaptation des filières de l’enseignement supérieur et la recherche aux demandes du marché de travail.
Notre continent regorge d’opportunités réelles. Nos politiques éducatives doivent donc être audacieuses pour que nos jeunes compatriotes puissent avoir les capacités et les compétences qui leur permettent de concrétiser ces opportunités.
Le système éducatif de Djibouti a entamé sa transformation et nous sommes confiants en son avenir.