Gargar. Cela signifie empathie en langue somali, une des langues principales du pays. De l’empathie et de la solidarité, il en faut nécessairement pour rendre la vie moins difficile et le rotary club djibouti doyen n’en manque pas. Après Dorra, les membres du club se sont donc retrouvés à Gargar samedi dernier sous un soleil de plomb.
Les rotariens sont des hommes et des femmes plutôt sympas qui ont en commun une belle réussite personnelle allant de pair avec de l’empathie envers leurs prochains, une empathie qui se manifeste par des actions qui vont droit au cœur de celles et ceux qui en bénéficient. Samedi dernier, les rotariens s’étaient donné rendez-vous à l’orée de la cité Gargar, un lotissement où le gouvernement a logé des familles vulnérables à des prix avantageux. Il s’agissait d’inaugurer un terrain de foot aménagé par le club afin de permettre aux jeunes de ce quartier pauvre de s’adonner à leur sport favori dans de bonnes conditions. Equipé de projecteurs fonctionnant à l’énergie solaire et entouré d’une clôture métallique en raison de sa proximité avec une route particulièrement fréquentée, la route de Doraleh comme disent les riverains, le terrain de foot, qui sera géré par une association de jeunes du quartier, fera le bonheur des jeunes Gargarois qui en ont déjà pris possession en disputant leur match de lancement du tournoi avec beaucoup de punch devant leurs bienfaiteurs. Beaucoup de sponsors traditionnels comme les Etablissements Coubèche, cette entreprise dont l’histoire se confond avec celle du pays, ont parrainé l’événement. Le président Félix N’Dolo, devenu une figure emblématique du club au cours des cinq dernières années, est revenu dans son discours sur les axes principaux autour desquels s’articule l’action des rotariens afin d’accompagner le progrès social des communautés. En évoquant la genèse de ce projet, il a tenu à rendre un hommage appuyé à M. Michel Rizzi. C’est en effet ce dernier, architecte de talent ayant contribué à redessiner le paysage urbanistique de Djibouti-ville, qui avait entamé à ses frais les travaux. Après sa triste disparition, survenue au cours de cette année, le club a chargé un autre de ses membres de poursuivre la réalisation du projet. « M.Yonis, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a fait plus que ce que nous espérions », a souligné le président N’Dolo. Cela est vrai. Et les jeunes du quartier n’ont pas dit le contraire. Le clou de la cérémonie d’inauguration du terrain aménagé et du lancement du tournoi d’été aura sans doute été la passe échangée par M. N’Dolo et M. Abayzid sous le regard de leurs amis du club et des jeunes du quartier pressés d’en découdre.
Avant de regagner leurs bureaux de la ville haute, comme on le disait autrefois, les notables du club ont planté des arbres autour du terrain, comme pour conjurer le sort qui s’acharne sur un pays placé au premier rang des victimes du changement climatique.
AB