Awo Abdi travaille pour L’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) en tant que spécialiste en gestion de projet. En 2016, elle a  bénéficié de la bourse du Mandela Washington Fellowship, qui est l’une des composantes-phares du programme YALI.  Le Young African Leaders Initiative (YALI) est un programme financé par le Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, qui aide les jeunes africains de 18 à 35 ans à améliorer leurs compétences académiques et de leadership à travers des stages dans des milieux professionnels des Etats Unis et des formations dans des universités américaines. Awo nous parle de ce programme très intéressant.

De quel genre d’expérience avez-vous bénéficié en participant à cette initiative ?

J’avais choisi la filière ‘Administration Publique’ et j’ai été placée à l’Université de Syracuse. Là-bas, j’ai eu accès à des cours liés à ma spécialisation et qui étaient dispensés par des experts dans le domaine. De plus, nous avons eu l’opportunité de rencontrer des leaders de l’administration publique américaine qui ont pris le temps de nous conseiller. Certains se sont même portés volontaires pour servir de mentor pour la suite de nos carrières professionnelles. J’ai donc eu l’occasion de m’imprégner du management Nord-américain.  Cette expérience m’a permise de m’adapter très facilement dans des institutions telles que le PAM et aujourd’hui l’USAID.

Quels étaient les moments qui vous ont le plus marquée durant votre séjour aux Etats-Unis ?

Une des expériences les plus marquantes pour moi, a été le stage de six semaines que j’ai effectué au sein du Bureau des Affaires Africaines de la Mairie à Washington D.C. J’ai été placée au sein du service chargé du renforcement de capacité des ONGs, ce qui correspond parfaitement à ma spécialisation. J’ai vraiment été marquée par la confiance qui m’a été accordée dès mon arrivée au sein de l’équipe. En comparant les outils et méthodes du Bureau avec ceux qui m’étaient familiers, j’ai pu prendre connaissance de pratiques innovantes qui s’adapteraient bien au contexte Djiboutien.

Tous les membres du groupe Djiboutien ont été placés dans une université différente. Bien-sûr, notre séjour n’était pas consacré uniquement aux études, mais nous avons également visité les plus beaux sites touristiques des Etats-Unis. J’ai ainsi vu une bonne partie de l’Etat de New York et la ville de Washington D.C. Enfin, nous avons été agréablement surpris d’être reçus par le Président Obama. Nous ne croyions pas à nos yeux de rencontrer physiquement le Président américain.  Ce qui montre l’importance que les Etats-Unis d’Amérique attachent à la réussite de la jeunesse africaine.

Maintenant que vous avez acquis une expérience de 6 semaines grâce au programme YALI, avez-vous des projets en cours ou des projets que vous aimeriez lancer dans le futur ?

Mon expérience aux Etats-Unis me sert quotidiennement. Une partie de mes responsabilités professionnelles est toujours liée au renforcement de capacité des associations. Les ressources auxquelles j’ai accès grâce à mon appartenance au réseau YALI, contribuent sans cesse à l’atteinte de mes objectifs professionnels.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Djiboutiens qui envisagent de postuler pour le programme ?

Il faut se préparer en avance. Le programme dispose d’un site internet qui explique en détail la procédure et l’expérience vécue par les anciens boursiers. L’admission est très sélective, mais il n’y a pas de limite au nombre de fois qu’on peut postuler jusqu’à l’âge de 35 ans.

Le programme est constitué de plusieurs niveaux avec des exigences différentes. Les plus jeunes peuvent d’abord profiter du YALI régional qui est plus abordable et déposer ensuite leurs candidatures au Mandela Washington Fellowship avec un curriculum vitae plus étoffé.

A la fin des six semaines à l’Université, il y’a un grand rassemblement organisé pour tous les boursiers de l’année.

Cette conférence a lieu à Washington D.C. Là-bas, j’ai entendu ces deux expressions que je n’ai pas pu oublier: ‘Your network is your net worth’ et ‘You can only see far if you stand on the shoulders of others. Let’s help each other’. Ce qui signifie “Votre réseau est votre valeur nette” et “Vous ne pouvez voir loin que si vous vous tenez sur les épaules des autres. Aidons-nous les uns les autres”.

 J’espère que mes frères et sœurs Djiboutiens auront la chance à leur tour de se frotter à quelques-uns des plus brillants esprits de la jeunesse africaine. 

Je vous encourage vivement de saisir cette occasion en postulant au programme Yali

Bonne chance !