Le Président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh, est arrivé hier  mercredi, en début de soirée, à Kampala, la capitale ougandaise où, il prendra part ce  jeudi, au sommet -d’un jour-des Chefs d’Etat et de Gouvernement des Pays contributeurs de la Mission Africaine de Transition en Somalie (ATMIS). Dédié à l’évaluation du niveau d’appui que l’ATMIS apporte à la Somalie dans l’objectif, assigné à ce pays, de prendre  exclusivement les rênes de sa destinée sécuritaire vers la fin 2024, ce sommet qui ouvrira ses portes demain est  précédé d’une réunion ministérielle qui eut lieu ce mercredi.

Le Ministre de la Défense, M. Hassan Omar Mohamed et le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Mahamoud Ali Youssouf, ont représenté la République de Djibouti dans cette réunion en prélude.

Si le niveau de concours de l’ATMIS à la Somalie est érigé en thématique centrale du sommet d’aujourd’hui   la réunion ministérielle d’hier  était investie du rôle d’élaborer un inventaire de problématiques cruciales qui découlent de cette décision, notamment la question relative aux modalités pratiques et de mise en œuvre du retrait annoncé de l’ATMIS.

La mise en œuvre du retrait annoncé de l’AMIS dont le 1er contingent de 2000 hommes doit intervenir en juin 2023-soit dans deux mois-revêt une acuité particulière, une préoccupation majeure.

En cela les pays contributeurs souhaitent que la réduction de leurs effectifs sur le terrain soit indexée sur le principe d’une revue à la baisse des champs d’action, d’intervention et de sécurisation placés sous leurs contrôle respectifs.

En d’autres termes, les pays contributeurs de l’ATMIS redoutent le risque d’une vulnérabilité qu’ils héritent au prolongement des réductions de troupes.

Cette question relance en filigrane le débat, hautement sensible, de la capacité véritable de la Somalie à sécuriser d’éventuelles zones de son territoire qui étaient jusqu’à alors placées sous le contrôle des pays contributeurs de l’ATMIS.

C’est pourquoi la réunion des Ministres a dédié hier un  autre volet important de ses travaux au bien-fondé lié à la prévision d’une plaidoirie conjointe des Pays de l’ATMIS au profit de la doléance somalienne relative ces temps-ci à une prorogation du mandat de la Mission Africaine de Transition.

Membre de l’ATMIS, la République de Djibouti compte au sein de cette force un effectif de 1.700 soldats repartis au sein de 4 garnisons dont elle dispose en Somalie sur le fondement de son engagement en faveur de la stabilisation, de la sécurisation et de la pacification de ce pays frère.

Il y a lieu de préciser que notre pays est concerné à hauteur de 150 soldats dans l’étape préalable de retrait, prévu pour juin prochain, d’un contingent global de 2000 soldats de l’ATMIS.

Outre les  Ministres de la Défense et des Affaires étrangères, une importante délégation djiboutienne précède le Président de la République sur le sol ougandais.

L’Ambassadeur de la République de Djibouti auprès de la République du Kenya, M. Yacin Elmi Bouh et l’Ambassadeur de la République de Djibouti auprès de la République Démocratique et Fédérale d’Ethiopie et Représentant permanent de notre pays auprès de l’Union africaine, M. Abdi Mahamoud Ayebeh,  intègrent également la délégation officielle avancée précédant le Chef de l’Etat en Ouganda.

A noter également la présence au sein de cette délégation d’un nombre important d’officiers de haut rang parmi lesquels, le Général Taher Ali Mohamed, d’état-major de la défense des Forces armées djiboutiennes.

Héritière de l’AMISOM, l’ancienne force investie en Somalie de Janvier 2007 à Mars 2022, soit 15 années, l’ATMIS en place depuis le 1er Avril 2022 incarne une mission plus offensive.

Sa caractéristique principale consiste, contrairement à l’AMISOM cantonnée à des missions d’interposition et de sécurisation des principaux responsables et édifices publics, à mener des opérations sur le front de guerre, à l’encontre d’entités et groupuscules, notamment le groupe terroriste Al-Shabab, contreproductifs à la paix et à la stabilité en Somalie.

L’objectif stratégique et final assigné à l’ATMIS est d’apporter un soutien substantiel au Plan de Transition de la Somalie (PTS) qui, prévoit la restauration d’une autorité pleine et entière de ce pays frère sur toute l’étendue de son territoire. C’est pourquoi tout naturellement, l’ordre du jour principal de ce sommet des Pays contributeurs de l’ATMIS à Kampala est dévolu à la réalisation d’une évaluation objective de l’action de l’ATMIS sur le terrain, en Somalie. Il s’agit donc d’une réunion dédiée à apprécier le niveau de concours de l’ATMIS à la Somalie dans la quête légitime de ce pays à prendre intégralement, exclusivement, les rênes de sa destinée sécuritaire.

Sous l’égide de son Président actuel, M. Hassan Cheick Mahamoud, la Somalie a enregistré de résultats éminemment positifs sur le front de guerre l’opposant à la milice terroriste Al-Shabab. Sur le principe d’offensives soutenues alliant ses forces armées et de sécurité ainsi que de milices volontaires issues de la société civile, le Gouvernement somalien n’a de cesse d’étendre de plus en plus son autorité sur de pans nouveaux de son territoire autrefois placé sous le diktat des terroristes d’Al-Shabab.

Il doit particulièrement ces avancées à une politique intégrée mêlant un processus acharné de combat sur le terrain et un protocole de tarissement des sources multiformes de revenus des milices terroristes. La démilitarisation entamée récemment, notamment à Mogadiscio, s’ajoute par ailleurs à la gamme variée de mesures initiées en vue d’un retour optimal de l’ordre et de l’état de droit dans ce pays.  Quand bien même l’armée somalienne monte de plus en plus en puissance, la question de sa vocation véritable à subvenir intrinsèquement, dans un proche avenir, à l’horizon fin 2024, aux besoins inhérents à l’intégrité de l’ensemble des biens et des personnes repartis sur toute l’étendue de son territoire, est entièrement posée.

Cette préoccupation sera d’autant plus au centre des travaux du sommet de l’ATMIS à Kampala que, le Gouvernement somalien plaide ces jours-ci auprès d’instances partenaires, notamment l’Union africaine et les Nations unies, le principe d’une extension, de deux ans, du mandat de l’ATMIS.

Outre la République de Djibouti, l’ATMIS intègre des troupes issues de l’Ethiopie, du Kenya, de l’Ouganda et du Burundi. En marge de sa participation au sommet de l’ATMIS à Kampala, le Président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh, s’entretiendra, comme à l’accoutumée, en aparté, avec les principaux responsables politiques du pays hôte, notamment avec le Président ougandais, M. Yuweri Museveni.

Il s’entretiendra également en marge avec plusieurs autres de ses homologues Chefs d’Etat et de Gouvernement participant comme lui au sommet des Pays contributeurs de l’ATMIS à Kampala.